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LA  FAMILLE  SELON  LE  PLAN  DE  DIEU  (6)

 

8. Job et sa famille           

Job appartenait vraisemblablement à une tribu proche des Edomites. En lisant le livre qui nous relate son histoire, on est impressionné par sa grande connaissance de Dieu ainsi que par celle de ses amis, appelés par leur nom, et appartenant eux aussi à des peuples païens. Dieu lui-même rendit témoignage de cet homme devant Satan : « Il n'y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal » (Job 1 : 8).
            Satan, « l'accusateur » des frères (Apoc. 12 : 10), avait surveillé Job de très près. Il avait aussi, sur la conduite irréprochable de ce juste, une explication qui était en même temps une accusation : si Job se comportait ainsi, c'est uniquement parce qu'il en tirait des avantages. Dieu donna carte blanche à Satan ; par suite, ceux de Sheba tombèrent sur le pays, prirent les bœufs de Job et tuèrent ses jeunes hommes ; puis le feu tomba du ciel et consuma ses brebis ainsi que les bergers ; ensuite survinrent les Chaldéens qui prirent les chameaux et frappèrent les jeunes hommes ; vint encore un messager pour annoncer qu'une tempête avait fait écrouler la maison de son fils aîné où les autres enfants étaient rassemblés, et que tous étaient morts.
            Mais Satan n'atteignit pas son but. Job déclara : « L'Eternel a donné, et l'Eternel a pris ; que le nom de l'Eternel soit béni ! En tout cela Job ne pécha pas, et n'attribua rien à Dieu qui fût inconvenant » (1 : 21-22).
            Satan reçut alors la permission de toucher le corps de Job, sous réserve d'épargner sa vie. Il le frappa d'un ulcère malin. Mais là encore, ses plans échouèrent. Aucune plainte coupable ne monta aux lèvres de Job. Ses amis vinrent pour le consoler. Vingt-huit chapitres nous rapportent les conversations de ces quatre hommes au sujet du mystère de la souffrance. Ensuite viennent les chapitres 32 à 37, avec un long discours du quatrième ami, Elihu. Les derniers chapitres (38 à 42) renferment les paroles de Dieu adressées à Job et à ses amis.
            Job et sa femme avaient une nombreuse famille: sept fils et trois filles. Manifestement, au commencement de ce livre, leurs fils étaient mariés ; ils avaient quitté la demeure des parents et fondé un foyer, chacun dans sa propre maison. C'est une bonne chose, en tout cas ce qui est le plus souhaitable. Dans les régions agricoles, l'usage a été longtemps d'habiter chez ses parents, avec tous les inconvénients de cette situation.
            Les filles de Job étaient certes à l'âge adulte, mais apparemment pas encore mariées, et elles habitaient encore avec leurs parents. Globalement, c'est le déroulement normal des choses, à notre époque aussi. Rien ne nous est donné sur les jeunes années des enfants, ni sur les problèmes d'éducation, bien qu'il y en ait eu sûrement, comme partout. Pour ces parents, ce dut être une grande satisfaction de voir leurs enfants trouver leur voie. Mais cette expérience est aussi un peu douloureuse. Un pédagogue bien connu a dit que le but de l'éducation devait être de se rendre soi-même superflu. Je suis d'accord, et pourtant ce n'est pas entièrement vrai.
            Les parents ne deviennent jamais totalement inutiles. Ils suivront toujours leurs enfants avec intérêt et avec prière. Bien entendu, cet intérêt ne doit pas dégénérer en une manie de se mêler de tout. Il semble que ce soit difficile parfois, surtout pour les mères.
            Les enfants de Job se rencontraient régulièrement lors de fêtes qui avaient lieu tour à tour dans l'une de leurs maisons. Les liens de famille étaient entretenus même après le mariage des fils. C'est une bénédiction, lorsque c'est encore le cas. Mais il semble que les parents n'étaient pas présents à ces fêtes. N'étaient-ils pas invités ? Les enfants préféraient-ils rester « entre eux » ? Se sentaient-ils plus libres alors ? Avons-nous affaire ici aux symptômes du « conflit des générations » ? C'est une expression moderne, mais bien sûr le phénomène lui-même est aussi vieux que le monde. Il y a toujours eu des générations.
            Beaucoup de parents réagissent mal lorsqu'ils s'aperçoivent que leurs enfants deviennent indépendants. Je connais des cas où des parents persistaient à lire la correspondance de leurs enfants. Il est très grave que des parents, faisant preuve d'une méfiance injustifiée, perdent l'estime de leurs enfants. Et si cette méfiance se poursuit après le mariage des enfants, ceux-ci le ressentent comme une ingérence fâcheuse. Chaque nouvelle génération de croyants a devant elle le devoir de chercher de façon autonome une solution à tous les problèmes de sa famille. Ce qui fait autorité, ce sont les normes bibliques, invariables, dont les générations précédentes ont aussi tenu compte. Mais cela ne veut pas dire que, dans tous les détails, on doive toujours avoir le même type de comportement.
            Si l'on pense que les normes divines sont vieillies et pourraient être mises de côté, on expose nécessairement le mariage et la vie de famille à échouer sur des écueils. Chaque génération doit lire la Parole de Dieu avec prière et mettre en pratique ses principes immuables. Il se présente toujours de nouvelles circonstances et de nouveaux problèmes auxquels on doit chercher une réponse. On ne peut pas attendre de la nouvelle génération qu'elle suive d'emblée le modèle de l'ancienne et qu'elle prenne des décisions identiques. C'est impossible dans le domaine social et dans les affaires, aussi bien que dans les problèmes de la vie de famille. Il faut accepter ces différences de jugement et les façons d'agir différentes qui en découlent. Cela ne va pas forcément creuser un fossé entre les générations, bien que cela puisse en être un motif. Il est remarquable que le conflit des générations soit évoqué dans le tout dernier paragraphe de l'Ancien Testament. La solution y est aussi donnée, en même temps qu'est dévoilée la racine du conflit.
            Il ne s'agit pas d'opinions ou de jugements différents. Ce texte parle du fossé qui s'est formé entre les cœurs. C'est un danger de nos jours encore, non seulement pour nos familles, mais aussi dans le cadre des assemblées.
            Je n'ai rien contre les réunions pour jeunes ou les conférences où l'on aborde des thèmes qui intéressent les jeunes. Mais cela ne doit pas dégénérer au point que l'on s'écarte des « vieux » qui « ne comprennent vraiment rien à nos problèmes ». On perd alors le respect et la considération dus aux plus âgés, et l'on se prive de leur expérience. De plus, cette affirmation bien superficielle n'est pas vraie. Les « vieux » ont également traversé cette crise en leur temps. A cet égard encore, il n'y a « rien de nouveau sous le soleil » (Ecc. 1 : 9).
            Je ne suis pas non plus contre le fait que les plus âgés avertissent des dangers de l'esprit de notre temps, auquel les jeunes sont tout particulièrement confrontés, et à cause duquel, hélas, quelques-uns se sont écartés du chemin. Mais il ne s'agit pas d'en venir à condamner froidement toutes leurs activités comme étant « charnelles ». Cette affirmation, lorsqu'on la généralise, n'est pas vraie non plus. Spécialement dans leurs activités pour l'évangélisation, nous aimons à penser qu'ils sont toujours poussés par l'amour pour Christ.
            La prudence et la circonspection des plus âgés, et l'enthousiasme des plus jeunes, sont des courants qui doivent se rejoindre. Il en résulte alors, dans le service pour Dieu, un sain équilibre et l’unanimité de pensée. En Malachie 4 : 5-6, nous lisons que Dieu envoie son prophète pour guérir les générations du fossé qui s'est creusé entre elles : « Il fera retourner le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères ». Lorsque, par le service du prophète, les cœurs sont amenés à se rejoindre, tout se simplifie pour les autres différences. Pour cela Dieu commence par opérer non dans le cœur des fils, mais dans celui des pères. N'y a-t-il pas là aussi la solution de beaucoup de problèmes dans le domaine de la famille et de la parenté ? En ne parlant que des torts, en les répandant et en les attribuant à l'autre avec partialité, on ne fait qu'éloigner toujours plus les cœurs les uns des autres. Et, ce qui est encore plus grave, on les éloigne aussi du Seigneur. Mais par l'opération de la Parole et de l'Esprit de Dieu, les cœurs seront ramenés au Seigneur, et par là même, l'un vers l'autre. Ensuite seulement, il sera possible de résoudre les difficultés survenues, dans le sentiment de la grâce et de l'amour.
            Job et sa femme n'imposaient pas aux enfants leur présence à leurs fêtes, pour y exercer une bonne influence et prévenir d'éventuels « déraillements ». Mais ils ne se retiraient pas en se sentant frustrés ou vexés. Au contraire ! « Et il arrivait que, quand les jours de festin étaient terminés, Job envoyait vers eux et les sanctifiait : il se levait de bonne heure le matin et offrait des holocaustes selon leur nombre à tous, car Job disait : Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils maudit Dieu dans leurs cœurs. Job faisait toujours ainsi » (1 : 5).
            Aujourd'hui les pères ne peuvent pas faire exactement ce que fit Job car nous ne connaissons plus les holocaustes au sens littéral du terme. Mais le comportement de Job nous apprend beaucoup, à nous, parents d'aujourd'hui. Tout comme Job et sa femme, tous les parents doivent accepter le fait que, à leur mariage, les enfants quittent leur père et leur mère. Avec leur conjoint, ils forment ensemble une nouvelle unité indépendante, ayant sa propre responsabilité. Cependant les parents ne deviennent pas pour autant inutiles, de sorte qu'il ne leur resterait plus rien à faire. Il est un devoir qui demeure : suivre avec une attention pleine d'amour l'évolution de la nouvelle famille, et parfois l'assister selon tout ce qui est en leur pouvoir. Lorsque les parents remarquent des problèmes, ou que les enfants leur en confient, ils peuvent toujours recourir à la prière. Jacques nous y invite : « Priez l'un pour l'autre... la fervente supplication du juste peut beaucoup » (Jac. 5 : 16). Puis il attire l'attention sur la prière d'Elie, une prière qu'aucun homme n'entendit. Mais elle est montée jusqu'au ciel et a eu une influence sur ce qui s'est produit sur la terre. La prière sacerdotale de Job a été sans aucun doute d'une grande valeur pour sa famille. C'est un devoir, un privilège réservé encore aujourd’hui aux parents croyants.
           Maintenant, comment Job et sa femme ont-ils réagi à la souffrance indicible qui s'est abattue sur eux si soudainement ? Lisons encore une fois Job 1 et 2. Profondément affligé, Job se jeta à terre. Mais il ne se révolta pas contre Dieu. Il reconnut que tout ce qu'ils avaient était un don de Dieu, de sa pure grâce : « L'Eternel a donné ». Mais il ajoute « l'Eternel a pris ». Il aurait pu parler des phénomènes de la nature, qui avaient causé la mort de ses enfants. Il aurait pu accuser à juste titre ceux de Sheba et les Chaldéens d'avoir été des meurtriers et des pillards. Mais alors il ne serait resté dans son cœur que douleur et amertume. Il n'aurait pas vu la main de Dieu dans cette souffrance. Il n'aurait pas pu dire non plus ensuite : « L'Eternel a pris ». Et il ne serait jamais arrivé à la troisième affirmation : « le nom de l'Eternel soit béni ». Sa vie de foi culmine au moment de sa souffrance la plus profonde, au chapitre 19 : 25-27. Citons ces paroles bien connues : « Et moi, je sais que mon rédempteur est vivant, et... de ma chair je verrai Dieu ».
            Nous écoutons cette déclaration avec étonnement et admiration. Comme nous sommes loin des croyants d'autrefois lorsque nous traversons un temps d'épreuve dans notre vie de foi ! Cependant nous ne voulons pas admirer cet homme, mais plutôt la grâce de Dieu qui a produit une telle foi dans le cœur de l'un des siens. Et ce Dieu n'a pas changé jusqu'à maintenant dans sa grâce envers eux.
            J'ai connu un père qui perdit son fils aîné pendant la guerre. Celui-ci devait aller au travail dans un village où les troupes d'occupation firent une rafle, à titre de représailles. Tous les hommes qu'ils purent trouver furent faits prisonniers et emmenés en Allemagne. Ce fils en faisait partie. Aucun d'eux ne revint, lui non plus. Des mois plus tard, les parents reçurent un avis stipulant que leur fils était mort d'une « pneumonie ». Un ami essaya de les consoler en disant à ce père d'essayer quand même de retenir que le Seigneur l'avait permis. Ce frère répondit : « Cette pensée ne m'apporte aucune consolation. Non, je sais que Dieu a voulu reprendre mon fils dans Sa maison de cette manière-là ».
            Je n'ai jamais oublié ces paroles. Elles m'ont fait penser à celle de Job : « l'Eternel a pris ». Quelle bénédiction pour nous aussi, dans un chemin de souffrance, de reconnaître la main du Seigneur et d'oublier celle des hommes !
            On peut supposer que, jusqu'à ce moment-là, sa femme s'était tenue fidèlement à ses côtés, et qu'ils avaient partagé joies et peines, ce qui devrait toujours être le cas. Mari et femme n'ont-ils pas, lors du mariage, fait la promesse solennelle de s'aimer, de se prêter assistance l'un à l'autre, pour les bons et les mauvais jours, dans une fidélité réciproque, jusqu'à ce que la mort les sépare ? Il est vrai que Job et sa femme n'ont jamais entendu ni signé la formule consacrée. Mais est-ce que cela n'a pas été de tout temps l'intention de Dieu pour chaque couple uni par Lui, comme mari et femme, par le lien du mariage ? Comme on l'oublie facilement parfois quand viennent des « jours mauvais » ! De ce point de vue, d'ailleurs, même des jours de grande aisance matérielle peuvent être « mauvais », exactement comme les jours de peine et de déception. Que de fois ne voyons-nous pas l'un des partenaires abandonner la fidélité promise ! Et cela aboutit souvent au divorce. Mais cela n'a jamais été l'intention de Dieu. Il hait le divorce.
            Un début de refroidissement des relations entre Job et sa femme apparaît ici clairement. Cette dernière en avait assez. Elle a perdu sa confiance en Dieu et conseille à son mari d'en faire autant, avec ces paroles de reproche : « Restes-tu encore ferme dans ta perfection ? Maudis Dieu et meurs ! » (2 : 9). Comme ce devait être dur, pour cet homme si éprouvé, de perdre le soutien de sa femme dans ces circonstances ! Cependant, même dans cette épreuve, il ne cède pas. Il repousse résolument ses paroles.
            Quelqu'un a fait remarquer qu'il n'appelle pas sa femme une insensée, mais qu'il dit : « Tu parles comme parlerait l'une des insensées » (2 : 10). C'est là qu'apparaît sa patience. L'expression « patience de Job » (Jac. 5 : 11) nous rappelle ce qui distinguait cet homme. Job dit à sa femme : « Nous avons reçu le bien aussi de la part de Dieu, et nous ne recevrions pas le mal ? ». Il ne dit pas « je », mais « nous ». Ces mots renfermaient en fait, pour sa femme, une exhortation à ne pas se dissocier de lui.
            Ces paroles sont aussi d'un grand enseignement pour nous. Nous sommes volontiers disposés à recevoir, avec reconnaissance, le bien comme venant de Dieu. Mais quant au mal, nous avons souvent tendance à en rechercher les causes. Un médecin a dit une fois avec un peu d'amertume au sujet de ses patients chrétiens : « Quand tu te donnes de la peine et que tu réussis à les tirer d'affaire, ils disent : C'est Dieu qui m'a guéri. Si, malgré tous tes efforts, tu échoues, c'est la faute du médecin qui n'a pas établi le bon diagnostic et n'a pas prescrit le bon médicament. On n'a aucune considération de la part de ce genre de personnes ». Je comprends un peu le raisonnement de ce médecin.
            Nous devons être prudents dans nos pensées et dans nos paroles. Un croyant qui vit dans l'esprit de Job ne tient pas de tels propos.
            Par la suite, nous ne lisons plus rien au sujet de la femme de Job. Satan aussi, qui a pris la parole deux fois, disparaît de la scène. Cependant la souffrance terrible de Job continue.
            Ses amis apparaissent alors pour le consoler. Mais leurs longues discussions n'aboutissent à rien de semblable. Ses amis posaient comme principe la majesté, la souveraineté et la justice absolue de Dieu. En cela, ils montrèrent de l'intelligence, et ils exprimèrent de bonnes pensées sur ces sujets. En revanche, ils se trompaient en partant du principe que la souffrance humaine devait être considérée comme la juste rétribution de Dieu pour le mal commis.
            Job se défendit passionnément, maintint imperturbablement sa propre justice et continua de se battre contre un problème qu'il ne pouvait résoudre. Ses réponses se firent de plus en plus véhémentes et il employa des mots inacceptables. En même temps les paroles des amis devinrent toujours plus dures. Ils accusèrent Job d'hypocrisie, prétendirent qu'il avait fait du mal en secret, et finalement, qu'il avait péché publiquement.
            En partant de mauvais principes et en appliquant sans charité ce qu'ils tenaient pour la vérité, ils devinrent pour Job plutôt des accusateurs que des consolateurs. Ce fut vraiment un dialogue de sourds, et ainsi ils ne parvinrent pas à résoudre le problème. Ensuite, c'est un ami plus jeune, Elihu, qui prit la parole. Il s'adressa aussi bien aux amis qu'à Job lui-même et ce qu'il dit est bien digne de considération. Mais il n'arriva pas à réfuter radicalement leurs arguments. Lui non plus n'avait pas de solution au problème de Job, ni de réponse à ses questions.
            Finalement, Dieu lui-même prit la parole. A Job il fit comprendre Sa grandeur et Sa majesté, et le néant de Job. Convenait-il à une vaine créature comme lui de se poser en critique face au Tout-Puissant, de l'accuser d'une prétendue injustice ? Job mit la main sur sa bouche. Il n'avait pas de réponse. Ses derniers mots furent : « J'ai donc parlé, et sans comprendre, de choses trop merveilleuses pour moi, que je ne connaissais pas... C'est pourquoi j'ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (42 : 3-6).
            Dieu parla aussi aux amis de Job et leur adressa des paroles sévères. Ils avaient accusé Job à tort, mais, plus grave encore, ils avaient parlé de Dieu d'une manière inconvenante. C'est pourquoi ils durent offrir un holocauste, et demander à Job de prier pour eux. Dieu exauça cette prière, de sorte qu'ils ne furent pas punis pour leur péché. Ainsi, Dieu avait atteint son but pour Job et pouvait maintenant changer son sort. Les amis aussi avaient appris leur leçon.
            Nous sommes tous, dans nos familles, confrontés au problème de la souffrance. Il y a quelques années, nous assistions, ma femme et moi, avec un couple de nos enfants, à l'enterrement d'un de leurs fils. Un gentil garçon de treize ans, à l'avenir plein de promesses, et qui avait montré qu'il aimait son Sauveur, leur était repris soudainement. Circulant à bicyclette, il avait été accroché par un bus qui faisait une manœuvre imprudente, et il était mort sur le coup. Un choc terrible pour les parents, pour les autres enfants, et pour nous les grands-parents. Je pense que plus d'un lecteur a dû passer par des circonstances semblables. Parfois s'élève la question : Pourquoi fallait-il que cela nous arrive ? Alors Satan se tient prêt à décrocher ses flèches pour semer dans nos cœurs l'incrédulité et le doute à l'égard de l'amour de Dieu.
            Nos enfants étaient profondément affligés, la souffrance était difficile à accepter, mais ils ne se révoltèrent pas. Ils ne ressentirent pas non plus de rancune vis-à-vis du conducteur qui avait provoqué l'accident. Par sa grâce, ils purent voir la main du Seigneur dans ce qui leur était arrivé. Sur leur calendrier, il y avait justement ce jour-là le verset : « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras par la suite » (Jean 13 : 7). Ces paroles nous ont particulièrement consolés. Celui qui les croit peut chanter dans les circonstances les plus difficiles, même dans les larmes :

Si je dois souvent marcher sans comprendre,
            Là-haut, bientôt, je comprendrai.

Nous ne devons pas demander le pourquoi ni nous évertuer à chercher la cause en nous-mêmes ou chez d'autres, ce qui produit davantage la révolte que la paix. Il vaut mieux chercher à découvrir ce que le Seigneur veut nous enseigner par ces circonstances.
            Une évidence s'imposa très rapidement. Peu après, un accident semblable se produisit dans le voisinage. Les parents étaient désespérés et inconsolables. A ce moment-là, nos enfants eurent les mots appropriés pour consoler les autres de la consolation dont ils avaient été consolés par Dieu (2 Cor. 1 : 4).
            Par la Parole de Dieu, nous savons quelque chose de ce que Job dut apprendre dans son difficile chemin de souffrance. « Mais nous savons que toutes choses (donc aussi la déception, la maladie, la souffrance, le deuil) travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28). C'est pourquoi, dans un chemin de souffrance et de discipline, nous devons toujours chercher à voir la main d'amour du Seigneur, y compris dans notre famille. Alors nous serons gardés de la mépriser en y restant insensibles ; dans ce cas, nous n'apprendrions rien. Nous n'allons pas non plus nous effondrer, mais nous serons spirituellement exercés par elle. « Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais plutôt de tristesse ; cependant,  plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (Héb. 12 : 11). La vérité de ces paroles est confirmée par l'histoire de  Job.

 

D’après H. Wilts 

 

 

A suivre