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LA  FAMILLE  SELON  LE  PLAN  DE  DIEU  (5)

 

7. Jacob et sa famille  (Gen. 27 à 34)

Dieu s'est révélé comme le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Qu'Il se nomme le Dieu d'Abraham, cela se comprend. Ce patriarche a marché avec Dieu par la foi, Dieu l'a appelé « son ami » et lui a révélé ce qu'Il allait faire. L'expression « le Dieu d'Isaac » ne nous paraît pas étrange non plus. Mais qu'Il n'ait pas eu honte de s'appeler aussi le Dieu de Jacob, c'est vraiment chose étonnante. Nous y voyons sa grâce sans limites. Combien nous aimons nous rappeler que nous avons, nous aussi, dans notre vie, le Dieu de Jacob pour secours !
            Le premier acte qui nous soit rapporté au sujet de Jacob est qu'il a trompé son père aveugle (Gen. 27 : 1-29). Le dernier est que, par la foi, il a béni ses fils (Gen. 49 -  voir aussi Héb. 11 : 21). Entre les deux s'est déroulée l'histoire de sa longue vie et celle de sa famille, une histoire où on le voit tour à tour tomber et se relever.
            Ces expériences vérifient les paroles du Psaume 99 : « Tu as été pour eux un Dieu qui pardonnait, et prenait vengeance de leurs actes » (v. 8). C'est un enseignement important pour nous et nos familles. Si nous confessons nos péchés, nous pouvons compter sur le pardon de Dieu en grâce. Mais, selon sa justice et dans ses voies gouvernementales, Il nous fait supporter sur la terre certaines conséquences de nos péchés.
            Jacob a dû quitter la maison par suite d'un complot, d'une tromperie. Malgré cela, Dieu lui apparaît dans un songe à Béthel et lui fait de riches promesses. Jacob fait alors le vœu d'offrir là, à son retour, un sacrifice à l'Eternel (Gen. 28 : 10-22).
            Au chapitre 29, nous apprenons que Jacob, le trompeur, est lui-même trompé par son oncle Laban, également trompeur. Celui-ci lui avait promis Rachel, pour laquelle il avait dû le servir sept ans. Mais lorsque ces années sont accomplies, Laban lui donne Léa. Certes, il reçoit aussi Rachel, qu'il aime, mais il doit encore servir sept ans pour elle. La situation de ces deux sœurs qui doivent vivre avec le même mari est tragique.
            Nous apprenons quelle terrible discorde s'ensuit dans sa maison. Plus tard, lorsque la polygamie fut tacitement tolérée en Israël, les cas de ce genre demeurèrent interdits (Lév. 18 : 18). De plus, par jalousie, ses deux femmes imposent encore à Jacob deux servantes. Ainsi naissent ses douze fils et sa fille Dina.
            Bien que tant d'années se soient écoulées, Jacob a peur de rencontrer Esaü. De nouveau, il se montre calculateur et rusé, pour assurer le bon déroulement de la rencontre. Lorsqu'il reste seul la nuit au bord du torrent, Dieu lui apparaît.
            Il se révèle à lui sous la forme d'un Ange. Dans d'autres passages de l'Ancien Testament, il est parlé de l'Ange de l'Eternel. Peut-être Jacob comprend-il seulement au cours de la lutte à quel adversaire il a affaire. Là, Jacob, le trompeur est brisé. Le prophète Osée dit plus tard : « Il lutta avec l'Ange et prévalut : il pleura et le supplia » (12 : 5) : Jacob demande : « Je ne te laisserai point aller sans que tu m'aies béni ». Sa prière est exaucée et Dieu change son nom Jacob (qui tient par le talon, supplanteur) en Israël (vainqueur de Dieu) (Gen. 32 : 22-32). Bienheureux le chrétien qui, par la grâce de Dieu, vit son propre Peniel.
            Auparavant, au chapitre 30, nous sont rapportés toutes sortes d'incidents survenus dans la famille de Jacob, notamment les tromperies réciproques de Jacob et de son oncle. Lorsque les fils de  Laban aussi prennent une attitude hostile envers Jacob, l'Eternel lui donne l'ordre de retourner au pays de sa parenté.
            En s'enfuyant et en trompant son oncle, pendant que Rachel vole les théraphim de son père, il s'attire la colère de Laban. Celui-ci le poursuit et, après avoir exposé leurs griefs mutuels, ils concluent une alliance (chap. 31). Le chapitre 33 présente la réconciliation superficielle de Jacob avec Esaü et la poursuite de son voyage jusqu'à Sichem en passant par Succoth.
            Au chapitre 34, Dina, la fille de Jacob, est humiliée par Sichem, après quoi ses frères, Siméon et Lévi, exercent leur vengeance par le mensonge et la violence. Jacob condamne la manière d'agir de ses fils et en reparle de façon encore plus claire en prononçant ses paroles prophétiques au chapitre 49.
            Au chapitre 35, Dieu lui ordonne de quitter cette région et de s'établir à Béthel, où, des années auparavant, lorsqu'il s'enfuyait de devant son frère Esaü, il lui était apparu en songe. Jacob avait donné à ce lieu le nom de Béthel (maison de Dieu) et avait dit : « Que ce lieu-ci est terrible ! ». Entre-temps, Dieu a accompli toutes ses promesses et l'a ramené en sécurité dans son pays. Mais jusque-là, Jacob n'a pas encore accompli son vœu envers Dieu. Maintenant, Dieu lui-même doit le lui rappeler. Il dit à Jacob de bâtir un autel au Dieu qui lui était apparu là. On comprend sa crainte de revenir à ce lieu terrible. Le mauvais état moral de sa famille l'en avait retenu.
            C'est pourquoi, avant de partir, Jacob donne l'ordre à sa maison et à tous ceux qui sont avec lui d'ôter tout ce qui a rapport avec le culte des dieux étrangers. On ne voit pas que Dieu lui ait demandé de le faire. Visiblement, il comprend lui-même très bien que la sainteté sied à la maison de Dieu (Ps. 93 : 5). Son appel est bien écouté et Jacob enterre tous ces objets sous un térébinthe près de Sichem. On lit aussi quelque chose de semblable en Actes 19 : 19 : des idolâtres convertis, qui s'étaient adonnés à des pratiques magiques, apportent leurs livres et les brûlent devant tous. C'était encore plus radical que chez Jacob, qui laissait la possibilité de les déterrer plus tard. Les magiciens d'Actes 19, en brûlant leurs livres, faisaient un sacrifice d'une valeur de cinquante mille pièces d'argent. On peut se demander s'ils n'auraient pas mieux fait de les vendre et d'en employer le prix pour faire du bien. Si quelqu'un pose cette question, il montre qu'il n'a aucune notion de la gravité de ce mal. Ceux qui pratiquaient la magie noire en étaient conscients, et leurs victimes aussi.
            Ne pensons pas que ces pratiques appartiennent au passé. Dans certaines régions d'Afrique, je n'ai pu que trop me rendre compte de l'emprise de cette sorcellerie. Quand des hommes se convertissent au christianisme, ces puissances sont repoussées. Mais il faut que ce soit une réelle conversion des idoles vers Dieu. Le Seigneur Jésus a dit à cet égard : « Quand l'esprit impur est sorti de l’homme, il va par des lieux secs pour chercher du repos et il n'en trouve pas. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti. Il y vient et la trouve vide, balayée et ornée. Alors il va prendre avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même ; puis, étant entrés, ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme est pire que la première ! Ainsi en sera-t-il aussi pour cette génération méchante » (Matt. 12 : 43-45).
            Ces pratiques existent, non seulement en Afrique, mais aussi dans notre monde occidental. Plus de dix millions de personnes sont adonnées au spiritisme. La mystique orientale et l'occultisme progressent de façon terrifiante. De là découlent l'abus de drogues, les jeux de magie, la consultation des horoscopes, la pratique du yoga, etc. C'est « l'esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance » (Eph. 2 : 2), et cet esprit a un pouvoir de séduction qui s'accroîtra encore.
            J'attire l'attention sur la banalisation et la publicité faite à ces pratiques par la télévision. Elle a dégénéré insensiblement, mais irrésistiblement, en un podium où la haine, la jalousie, le meurtre, l'assassinat, ont été mis au rang des divertissements populaires les plus appréciés.
            Les parents se rendent coupables quand ils s'exposent et exposent leurs enfants, à ces influences. Elles empêchent de préserver une atmosphère chrétienne dans nos maisons. En revanche, nous pouvons y contribuer de façon positive en chantant et en faisant une musique d’ordre spirituel ensemble. Dans la Bible, nous sommes engagés à nous « exhorter l’un l’autre en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels » (Col. 3 : 16). A Philippes, les prisonniers écoutaient attentivement les chants de Paul et de Silas et ils ne s'enfuirent même pas lorsque les portes s'ouvrirent (Act. 16 : 25-28). Le roi Saül était apaisé par la musique de David et le prophète Elisée fut encouragé au service par les sons d'une harpe (1 Sam. 16 : 23 ; 2 Rois 3 : 15). Considérons encore un instant les dernières années de la vie de Jacob, passées en Egypte. Les croyants hébreux, dans l'épître qui leur est adressée, étaient exhortés à se souvenir de leurs conducteurs. Ils devaient considérer l'issue de leur conduite et imiter leur foi (13 : 7). La vie de Jacob s'est terminée à la gloire de Dieu. La discipline de Dieu, nécessaire parce que Jacob s'était écarté, a produit finalement le fruit paisible de la justice.
            Genèse 47 : 7-10 fait le récit de sa rencontre avec le Pharaon. Celui-ci a posé la question : « Combien sont les jours des années de ta vie ? ». Et Jacob a répondu : « Les jours des années de mon séjournement sont cent trente ans ; les jours des années de ma vie ont été courts et mauvais, et ils n'ont pas atteint les jours des années de la vie de mes pères, dans les jours de leur séjournement ». Et le monarque le plus puissant de ce temps-là a reconnu que Jacob lui était supérieur : il a reçu sa bénédiction. « Ta débonnaireté m'a agrandi » (Ps. 18 : 35). Nous voyons dans la fin de la vie de Jacob la confirmation de ces paroles de David.
            Jacob vécut encore treize ans en Egypte. Lorsqu'il sentit sa fin approcher, il bénit ses fils. D'abord, Joseph vint vers lui avec ses deux fils, Ephraïm et Manassé. Joseph reçut une double bénédiction parce que ses deux fils furent comptés comme fils de Jacob et devinrent donc deux tribus.
            Le droit d'aînesse avait en ce temps-là une grande importance. Esaü ne lui avait accordé aucune valeur et l'avait vendu pour un plat de lentilles. Il perdit la bénédiction que reçut Jacob. Ruben perdit cette bénédiction à cause de sa conduite immorale (voir aussi 1 Chr. 5 : 1). Jacob plaça Ephraïm, le plus jeune, au-dessus de Manassé, l’aîné, non pas de façon arbitraire, mais par un acte de foi, comme l'explique Hébreux 11 : 21.
            Par la foi également, Jacob a pu faire savoir aux douze tribus ce qui leur arriverait. Sa foi dans les promesses de Dieu pour l'avenir apparaît aussi dans ses dernières volontés : il désira être enterré auprès de ses pères dans le pays promis.
            L'histoire de Jacob est très mouvementée,  commencée par la tromperie, caractérisée par des chutes et des restaurations, le péché et la confession. Mais à la fin de sa vie, sa foi brilla de la façon la plus précieuse. Nous le voyons sous le caractère d'un sacrificateur et d'un prophète lorsqu'il retire ses pieds dans le lit et expire. On lui fit un enterrement princier.

Nous nous joignons au psalmiste pour dire : « Bienheureux celui qui a le Dieu de Jacob pour son secours, qui s'attend à l'Eternel, son Dieu » (Ps. 146 : 5).

 

                            D’après H. Wilts 

 

A suivre