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Parler comme oracle de Dieu

« Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu » (1 Pier. 4 : 11)
« Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles » (Rom. 10 : 15).

Récit de C. Spurgeon, le prédicateur
 

Au temps où je cherchais le salut, j'avais décidé d’aller à tous les lieux de culte de notre ville de Colchester ; je ne voulais pas perdre une seule occasion d’entendre la bonne parole dont j’avais besoin. J’ai exécuté mon projet, mais pendant longtemps sans aucun résultat. Les pasteurs parlaient de tout, excepté du salut.
            Je me dis parfois que je serais aujourd’hui encore dans les ténèbres si Dieu, dans sa bonté, n’avait envoyé une tempête de neige sur ma route, un dimanche matin, alors que je me rendais à un certain lieu de culte. La tempête devint si violente que je fus obligé de changer de direction ; et, dans la nouvelle rue que j’avais prise, je découvris une petite chapelle de méthodistes. Il ne s’y trouvait qu’une douzaine de personnes. J’avais entendu dire que ces méthodistes chantaient à vous faire mal à la tête. Mais que m’importait ? Je voulais connaître le moyen d’être sauvé, et si ces chrétiens pouvaient me l’indiquer, je ne craignais pas le plus violent mal de tête.
            Le pasteur n’était pas là. Peut-être avait-il été bloqué par la neige ? Après une longue attente, un petit homme maigre, cordonnier de son métier, monta en chaire et parla.
            Il est bon sans doute que les prédicateurs soient instruits, mais il était heureux que celui-là fût tout à fait incapable d’avoir deux idées de suite. Il était obligé de se cramponner à son texte : « Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre » (Es. 45 : 22). Le cher homme avait l’accent de la campagne et lisait mal, mais c’était sans importance. Le texte seul m’avait déjà fait du bien. En quelques phrases hachées, cet homme indiqua combien il est facile de se tourner vers quelqu’un et de regarder vers lui - et aussi combien il est nécessaire de regarder à Christ, et non à soi-même. Regardez à Christ, disait-il. Regardez à moi, vous dit Jésus, à moi dont la sueur est devenue comme des grumeaux de sang qui tombent sur la terre (Luc 22 : 44). Regardez à moi, je suis attaché à la croix. Regardez à moi, je suis mort, enseveli. Regardez à moi, je ressuscite. Regardez à moi, je monte au ciel. Regardez à moi, je suis assis à la droite de Dieu. Ô pauvre pécheur, regarde, regarde à moi !

Arrivé à ce point de sa prédication – il y avait bien dix minutes qu’il parlait –, l’orateur était à court de paroles. Alors il tourna les yeux vers le bas-côté où j’étais assis, et s’écria, comme s’il avait connu le fond de mon cœur : « Jeune homme, vous avez l’air bien malheureux ». J’avais l’air malheureux en effet, mais c’était la première fois que j'entendais quelqu'un m'adresser du haut de la chaire des remarques sur « mon air ». Il continua : Vous serez toujours malheureux, malheureux dans la vie, malheureux dans la mort, si vous refusez d'obéir à ce texte de la Bible. Mais si vous y obéissez maintenant, vous serez sauvé à l'instant. Alors, levant les bras au ciel, il s’écria, comme seul un méthodiste pouvait le faire : Jeune homme, regarde à Jésus Christ ! Regarde, regarde, regarde à lui ! Tu n’as qu’à regarder, et tu vivras.
           Je compris instantanément la voie du salut. Oh ! comme je tressaillis de joie ! Je ne me souviens plus de ce que le prédicateur put dire ensuite ; à vrai dire, j’y prêtai peu d’attention. J’étais possédé par une seule pensée, semblable à ces Israélites qui, lorsque le serpent d’airain fut élevé dans le désert, regardaient et étaient guéris. Je m’étais attendu à avoir cinquante choses à faire, mais quelle impression délicieuse me fit ce mot : Regardez ! Oh ! je regardais tant qu’il me semblait que mes yeux avaient quitté mon corps ! Et c’est ainsi que, dans le ciel, je regarderai encore, plein d’une joie ineffable. Je regardai, et à l’instant le fardeau écrasant de mes péchés fut enlevé. Tout était clair : Jésus avait pris sur lui les péchés de tous ceux qui croient. Je crus, je sentis, je sus qu’Il avait pris mes péchés. J’en étais donc quitte. Un regard me sauva et, pour mon salut actuel, pour que ma conduite sur la terre soit à sa gloire (voir Phil. 2 : 12), je n’ai d’autre ressource que de regarder encore et toujours (Héb. 7 : 25 ; 12 : 2).


C. H. Spurgeon

 

                 Regarde, ô cœur troublé, vers la croix du Calvaire,
                            Lève les yeux vers le Christ expirant :

                            Il meurt pour te sauver de la juste colère et de l’éternel châtiment.
                            Du jugement de Dieu, la terrible menace pesait sur toi sans espoir de pardon ;
                            Sur cet infâme bois, Jésus souffre à ta place, payant du salut ta rançon.