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LA FAMILLE SELON LE PLAN DE DIEU (1)

 

 

INTRODUCTION

 

            A l’occasion de notre mariage, on nous a adressé, comme à bien d'autres jeunes époux, beaucoup de vœux. Dans l’une des lettres se trouvait la phrase suivante : « Le mariage est une institution bénie que Dieu nous a conservée du paradis ». Après bientôt soixante ans de vie conjugale et familiale, je ne peux que confirmer pleinement cette constatation.
            Cependant, j'ai aussi appris par expérience, et observé chez les autres, que cette bénédiction ne nous est pas donnée ni garantie durablement sans quelques conditions. Nous vivons dans un monde pécheur, dont Satan est le prince. Dans cette société agissent toutes sortes de forces contraires tendant à détruire la vie de famille et occasionnant beaucoup de mal. J'ai été confronté à de nombreux problèmes familiaux, soit dans ma vie professionnelle, soit dans le travail d'évangélisation et mon activité de missionnaire, aux Pays-Bas ou à l'étranger. De nombreuses questions m'ont été posées lors de visites dans les maisons, d'exposés de la Parole dans des réunions, ou lors de conférences portant sur ce thème.
            C'est dans la Bible, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, que nous sommes invités à chercher la réponse aux problèmes conjugaux et familiaux de notre temps. Bien sûr, les familles décrites dans la Parole de Dieu vivaient en d'autres temps et dans d'autres conditions que nous, et il n'est pas possible de transposer toutes les manières d'agir dans le modèle culturel de notre société. Ce ne sont d'ailleurs pas toujours des familles exemplaires qui nous sont présentées.
            Le Bible, la Parole de Dieu, est un Livre vrai qui demande notre attention autant pour imiter le bien que pour éviter le mal dans la vie de famille. C'est pourquoi nous pouvons appliquer ici aussi ce qu'écrit l'apôtre en 1 Corinthiens 10 : 11 : « Toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement ».
            En étudiant ce sujet, j'ai de nouveau été frappé de voir combien d'instructions dans ce Livre si ancien sont encore de la plus grande actualité. A vrai dire, il ne pourrait pas en être autrement puisque c'est Dieu qui nous l'a donné. Il s'adresse à tous les hommes de tous les temps et de tous les pays.
            La nature humaine est restée la même que celle du premier couple, après la chute. Tous les hommes ont les mêmes tendances pécheresses qui peuvent conduire aux mêmes égarements. De plus, Satan est toujours le grand séducteur et le meurtrier dès le commencement. Il essaie toujours de corrompre ce que Dieu a donné à l'homme en vue de sa bénédiction. Cela concerne tout particulièrement la vie conjugale et la vie de famille.
            Après ces considérations, le lecteur aura saisi l'intention de ce livre. Il ne prétend pas donner de solutions toutes faites aux problèmes que posent les fiançailles, le mariage, la sexualité, la planification des naissances et l'éducation des enfants. Désirant être en aide et en bénédiction à beaucoup, il se propose de présenter un certain nombre de familles décrites dans la Bible, pour en tirer des enseignements utiles pour la vie de famille à notre époque, en même temps que seront soulevées d'elles-mêmes toutes sortes de considérations sur la vie conjugale et familiale.

 
 

1. Adam et Eve  (Gen. 3 et 4)

            La première famille mentionnée dans la Bible est celle d'Adam et Eve. Ils eurent des fils et des filles, dont nous ne savons pas le nombre, mais parmi lesquels trois fils sont nommés : Caïn, Abel et Seth.
            Dieu créa d'abord la terre et la prépara pour être habitée par l'homme. En conclusion, et pour couronner son œuvre, Il créa Adam, le formant de la poussière de la terre. Ensuite, Il souffla en lui la respiration de vie, et l'homme devint ainsi une âme vivante. Dieu le fit habiter dans un site merveilleux, le jardin d'Eden, qu'il devait cultiver et garder. Dieu lui donna la domination sur tout ce qu'Il avait créé. Adam donna des noms aux animaux, exprimant ainsi l'autorité que Dieu lui avait conférée sur les animaux. Il observa les animaux et leur comportement de mâles et de femelles, tels que Dieu les avait créés. Alors un sentiment de grande solitude s'empara de lui : il ne trouva pas pour lui une aide qui lui corresponde.
            Cependant, avant qu'Adam ne constate lui-même ce besoin, l'Eternel Dieu avait déjà déclaré : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde » (Gen. 2 : 18). Le Dieu Créateur avait lui-même placé ce désir dans le cœur d'Adam, et Il voulait lui-même y répondre.
            Après avoir fait tomber un profond sommeil sur Adam, Il lui prit une côte, en forma une femme et l'amena à Adam. Quel ravissement dut remplir son âme quand il reçut cette femme de la main de Dieu ! C'est une joie qui, depuis ce temps-là, s'est renouvelée dans le cœur d'innombrables couples se sachant réunis par Dieu dans un amour réciproque.
            Adam savait que Dieu avait pris sa femme de lui. Elle était vraiment sa femme « selon la chair ». Le fait que Dieu ait pris une côte d'Adam n'est pas sans importance. Le talmud judaïque, à ce propos, fait la remarque suivante : Dieu n'a pas tiré la femme de la tête d'Adam pour qu’elle domine sur lui, ni de ses pieds pour qu'il la malmène, mais d'une côte, près de son cœur, pour qu'il l'aime. Ainsi Adam et Eve devinrent mari et femme, et ensemble ils furent l'homme.
            Dans ce fait se cache aussi un profond enseignement prophétique que Paul a révélé plus tard : « Maris, aimez votre femme, comme aussi le Christ a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d'eau par la Parole, afin qu’il se présente l'assemblée à lui-même, glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu'elle soit sainte et irréprochable. De même aussi les maris doivent aimer leur propre femme comme leur propre corps ; celui qui aime sa propre femme s'aime lui-même. Car personne n'a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ l'assemblée : car nous sommes membres de son corps - de sa chair et de ses os. « C'est pour cela que l'homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme ; et les deux seront une seule chair ». Ce mystère est grand ; mais moi je parle relativement à Christ et à l'assemblée » (Eph. 5 : 25-32).
            A la lumière de ce passage de l'Ecriture, nous voyons clairement que chaque couple doit être une image de la relation entre Christ et l'Assemblée. La polygamie, l'infidélité conjugale et le divorce sont absolument en contradiction avec l'ordre divin dans la création. Nous reviendrons sur ces sujets dans la suite.
            Le premier couple vivait en harmonie parfaite. Ils n'avaient pas de honte l'un devant l'autre, pas peur de Dieu quand ils s'apercevaient de sa présence dans le jardin. Il ne se posait même pas la question de savoir lequel d'entre eux prendrait le commandement. La relation d'autorité ne fut expressément abordée par Dieu que lorsque la chute le rendit nécessaire. Adam pouvait partager avec sa femme l'exercice de la domination. C'est ensemble qu'ils exécutaient cette charge. « Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre et l'assujettissez » (Gen. 1 : 28). Quant au jardin qu'ils devaient cultiver et garder, ils accomplissaient également leur devoir en commun.
            Toute position de bénédiction, donnée par Dieu à des hommes, est toujours associée à une responsabilité. C'était le cas pour Adam et Eve. Ils ne devaient pas seulement faire en sorte que le jardin continue de se développer, mais aussi le garder. Cela ne pouvait avoir lieu que dans le chemin de l'obéissance à Dieu, en s'abstenant de manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, sans quoi ils mourraient. Nous savons comment Satan réussit à séduire Eve et à l'amener à désobéir. Et elle entraîna son mari avec elle dans sa chute.
            Ils n'avaient pas gardé le jardin ; ils ne purent plus le cultiver non plus, et ils en furent chassés. Le paradis leur était perdu pour toujours. En outre, par leur désobéissance, ils amenèrent la création entière dans la sphère d'influence de Satan et sous son pouvoir, celui du péché et de la mort.
            Quelle étendue de conséquences, quelles transformations catastrophiques la chute entraîna pour ce couple - et elles se sont répercutées sur toute l'humanité ! Une vie dans la joie et la communion avec Dieu et l'un avec l'autre fit place à la crainte et à la honte. Quand ils prirent conscience de leur nudité, ils se confectionnèrent des vêtements de feuilles de figuier. Dieu remplaça ceux-ci par des peaux de bêtes. Sans aucun doute, cela fait penser à la réconciliation : Dieu voulait déjà montrer, par l'image du sacrifice d'un animal innocent, que les hommes ne pouvaient subsister devant Lui que sur la base de la mort d'un substitut.
            Au paradis, le travail était une bénédiction et une joie. Mais, à l'extérieur du jardin, le sol produisit des épines et des ronces. Adam dut le travailler péniblement et manger son pain à la sueur de son front. Un à un, tous ceux qui avaient participé activement à la chute furent appelés par Dieu à rendre compte. Chacun reçut son jugement particulier : Satan, le serpent, Eve et Adam.
            Nous voyons aussi qu'un grand changement intervint dans les relations mutuelles de ce couple. Certes, les passages de 1 Timothée 2 : 13 et 1 Corinthiens 11 : 8-9 montrent, en rapport avec la position du mari et de la femme, que la première place, celle de chef, revenait à Adam déjà dans l'ordre divin de la création, mais c'est seulement après la chute qu'il a été dit à Eve : « Ton désir sera tourné vers ton mari, et lui dominera sur toi » (Gen. 3 : 16). Telles n'étaient pas leurs relations avant la chute. Heureusement, remarquons-le bien, l'ordre n'a pas été donné à Adam de dominer sur sa femme. Cependant, quant à Eve, il lui fut clairement donné à entendre, qu'elle prendrait une place de soumission vis-à-vis de son mari.
            On prétend souvent que cette relation de soumission a été abolie et n'est plus valable maintenant. Les hommes et les femmes seraient aujourd'hui entièrement égaux dans la société, dans la famille et dans le rassemblement chrétien. On cite volontiers Galates 3 : 28 : « il n'y a ni homme, ni femme ». Celui qui ne partage pas cette opinion sur l'émancipation de la femme se rend coupable de discrimination, et aux yeux de nombreuses personnes, il commet le pire des péchés.
            Si l'on fait remarquer alors ce que Paul a dit à ce sujet dans un autre passage du Nouveau Testament, on s'entend rétorquer que c'est une prise de position paulinienne, peut-être bonne et acceptable pour son époque, mais que, de nos jours, ces pensées sont totalement démodées et ne sont plus applicables. Les chrétiens spirituels qui connaissent et aiment la Bible, savent cependant que ce qu'a écrit Paul est le commandement du Seigneur (1 Cor. 14 : 34-37). Que dit Paul à propos de la position de la femme dans la famille ? Je citerai de nouveau Ephésiens 5, cette fois les versets 22- 24 : « Femmes, soyez soumises à votre propre mari comme au Seigneur, parce que le mari est le chef de la femme, comme aussi le Christ est le Chef de l'assemblée, lui, le sauveur du corps. Mais comme l'assemblée est soumise au Christ, de même aussi que les femmes le soient à leur mari en tout ». Ces versets s'adressent aux femmes, non aux maris. Je conseille à nos sœurs qui ont de la peine à observer cette obéissance, de toujours les relire. Pour les maris, ce n'est pas nécessaire. Ils sont souvent trop bien convaincus de cette nécessité. Ils connaissent l'exhortation : « Femmes, soyez soumises à votre propre mari ». Mais cela ne leur donne pas le droit de lire comme s'il était écrit : Mari, tenez vos femmes dans la soumission. Ce qui est dit aux maris se trouve dans le paragraphe suivant, déjà cité. Aimer sa femme est bien autre chose que de dominer sur elle !
            Une fois, je rendis visite à un couple dont les relations conjugales étaient loin d'être idéales. La femme était seule à la maison. Au bout de quelque temps, je fus submergé par une litanie de plaintes contre son mari ; elle n'en finissait pas. Je supportai tout cela pendant un moment. Puis je fis la remarque qu'apparemment, elle avait un mari qui était désobéissant à la Parole de Dieu. « On peut bien le dire », répondit-elle. « Jamais je n'entends de lui un mot d'amour ou d'estime ». Je pris ma Bible et l'ouvris à la première épître de Pierre, chapitre 3 : « De même, vous, femmes, soyez soumises à votre propre mari afin que, si même il y en a qui n'obéissent pas à la Parole, ils soient gagnés, sans parole, par la conduite de leur femme, ayant observé la pureté de votre conduite dans la crainte » (v.1-2). Elle connaissait bien ce paragraphe. Quand je lui demandai si elle avait suivi le conseil de Pierre, elle répondit avec franchise par la négative ! « Je dois dire que, avec des paroles souvent dures, j'ai fait des remontrances à mon mari à propos de son comportement injuste ». Elle admit que c'était probablement à cause de cela qu'elle ne pouvait pas exercer une bonne influence sur son mari.
            A cet instant-là, notre conversation fut interrompue car le mari rentrait à la maison. Il vit la Bible ouverte et le visage baigné de larmes de sa femme, et saisit ce qui se passait. Non, leurs relations n'étaient pas celles qui devraient exister entre mari et femme. Il le reconnut sans façon.
            La conversation se poursuivit. Nous lûmes 1 Pierre 3 : 7 : « De même, vous, maris, vivez avec elles selon la connaissance, ayant égard à leur nature plus délicate, féminine, leur portant honneur, comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues ». Le mari se plaignit : « Comment peut-on donc aimer une femme qui ne veut rien savoir au sujet de la soumission, qui se montre toujours récalcitrante et veut jouer le chef ? » La femme riposta : « Comment peut-on être soumise à un mari qui ne témoigne jamais aucun amour ni aucune estime ? Personne ne peut y tenir ».
            Pour terminer, je leur conseillai instamment d'échanger les textes bibliques. Qu'elle prenne, elle à cœur ce qui était écrit pour elle, et lui, ce qui s'adressait à lui.
            Ce fait de prêter attention à ce qui est destiné à l'autre n'est-il pas un problème général parmi les chrétiens ? Nous sommes d'ordinaire plus enclins à faire attention aux autres et à les critiquer qu'à appliquer la Parole à nous-mêmes. Les versets cités plus haut donnent un éclairage très net sur les relations entre mari et femme dans le ménage et dans la famille. De même, dans la vie de l'assemblée, la place de l'homme et celle de la femme ne sont pas identiques.
            Paul a écrit à Timothée afin qu'il sache comment il faut se conduire dans l'assemblée comme maison de Dieu. Au sujet de la place de la femme, il dit : « Que la femme apprenne dans le silence, en toute soumission ; et je ne permets pas à la femme d'enseigner ni d'user d'autorité sur l'homme ; mais elle doit demeurer dans le silence » (1 Tim. 2 : 11-12).
            A un autre endroit, il dit : « Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu'elles soient soumises, comme aussi le dit la Loi » (1 Cor. 14 : 34). Ce que Paul écrit est un commandement du Seigneur, le Chef de l'assemblée.
            Quant à savoir s'il est permis à une femme d'exercer un service ecclésiastique, la question ne se posait pas autrefois. Les passages cités ci-dessus étaient suffisamment clairs et considérés comme faisant autorité. Actuellement, ce n'est malheureusement pas un problème non plus, mais dans le sens opposé : dans la plupart des milieux chrétiens, on le permet à la femme. A-t-on trouvé une meilleure explication à ces versets ? Ce n'est pas le cas. On ne peut pas les interpréter de deux manières différentes. Non, on a simplement admis que ces pensées ne sont plus de notre temps. Ce ne sont que des points de vue pauliniens, liés à son époque. Avec cette argumentation, on dépouille tout simplement ces instructions de leur force et on les met de côté. D'ailleurs, c'est ce qui est arrivé à propos de nombreuses vérités bibliques, mais nous n'entrerons pas ici dans plus de détails.
            En ce qui concerne la place de la femme dans l'assemblée, ces paroles de l'Ecriture doivent suffire à toute sœur voulant se soumettre à l'autorité de la parole de Dieu. Pour le service public dans l'assemblée, c'est l'homme que le Seigneur, Chef de l'assemblée, a appelé. De nombreuses instructions lui sont données sur la manière d'exercer ce service.
            Le fait que la femme soit appelée à d'autres tâches ne signifie certainement pas que, devant le Seigneur, elle prenne une place de moindre valeur. Ce sont des femmes qui assistèrent le Seigneur de leurs biens. C'est à des femmes qu'il apparut premièrement après sa résurrection. C'est à des femmes qu'il donna la mission d'annoncer aux frères la grande nouvelle de sa résurrection. C'étaient aussi des femmes qui avaient combattu ensemble avec Paul dans l'évangile. L'homme et la femme ont chacun leur place respective dans la famille et dans l'assemblée de Dieu.
            Le chapitre 4 de la Genèse commence par le fait qu'Adam « connut Eve sa femme ». Cela est une extraordinaire bénédiction de Dieu, nullement un péché ni quelque chose de moindre valeur. Dieu a lié ce privilège et cette joie au mariage. Cela apparaît déjà à l'institution du mariage : « Ils seront une seule chair ». Dieu le Créateur a implanté chez les animaux l'instinct sexuel comme moyen de conservation de l'espèce. C'est aussi l'intention de Dieu pour l'homme. Dieu a dit à Adam et Eve : « Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre... » (Gen. 1 : 28). Dans le mariage, la procréation est une source de grande joie. De nos jours, c'est encore un devoir que de désirer mettre au monde des enfants.
            On peut bien dire que c'est le seul commandement que les hommes, en tout lieu, aient exécuté de bon gré. C'est une conséquence de l'instinct sexuel. Cependant, Dieu a donné à l'homme bien plus qu'à l'animal : l'amour contrôlé par la volonté, et la raison. Si ce contrôle fait défaut, l'homme se rabaisse au niveau de l'animal livré à ses instincts. On trouve des indications très claires au sujet des rapports dans le couple en 1 Corinthiens 7 : 3-5 : « Que le mari rende à la femme ce qui lui est dû, de même aussi la femme au mari. La femme ne dispose pas de son propre corps, mais le mari ; de même aussi le mari ne dispose pas de son propre corps, mais la femme. Ne vous privez pas l'un de l'autre, à moins que ce ne soit d'un consentement mutuel, pour un temps, afin de vous appliquer à la prière, puis de vous trouver de nouveau ensemble, afin que Satan ne vous tente pas à cause de votre incapacité à vous maîtriser ».
            Nous avons déjà attiré l'attention sur le fait que Dieu a clairement assigné une place différente à l'homme et à la femme dans des domaines bien définis de la vie. On le trouve aussi dans les épîtres de l'apôtre Paul. C'est pourquoi il est d'autant plus remarquable qu'ici les deux partenaires soient considérés comme ayant tout à fait la même valeur et les mêmes droits. Cela est très important pour ce qui concerne la sexualité. Un deuxième point important, c'est qu'il est indiqué aux deux membres du couple de ne pas chercher la satisfaction pour eux-mêmes, mais d'avoir en vue le bonheur de l'autre. Dans le mariage, il devrait s'agir pour chacun, non pas d'en retirer le plus possible, mais d'être soucieux de donner le plus possible. Si ces principes sont respectés, on peut vivre pendant des années un mariage heureux et harmonieux, y compris quant à la sexualité. Le lien de l'amour en est renforcé. La non-observation de ces principes est un écueil qui fait échouer beaucoup de mariages. L'amour refroidit ; finalement on se détache l'un de l'autre, avec toutes les terribles conséquences qui s'ensuivent.
            Il est souvent admis que la continence et le renoncement au mariage manifestent chez les croyants un degré de spiritualité plus élevé que s'ils se mariaient. C'est une erreur. Le Seigneur Jésus lui-même a enseigné autre chose et l'a montré par le fait qu'il a appelé comme apôtres des hommes mariés (1 Cor. 9 : 5).
            C'est seulement lorsque l'on renonce volontairement au mariage afin de mieux remplir un service pour Lui que Dieu peut donner son approbation. Peu nombreux sont ceux à qui est donné ce don de grâce particulier. Paul a exposé la même pensée dans l'épître aux Corinthiens. Toutefois, il s'est retourné sévèrement contre ceux qui défendaient de se marier (1 Tim. 4 : 3). Le fait que, par la suite, dans l'église romaine, le célibat a été imposé aux prêtres est dénué de toute base scripturaire. Il en est de même pour divers ordres monastiques où fut introduite cette prescription pour les moines et les religieuses. On s'est rendu compte maintes fois que l'homme ne pouvait être contraint à une vie de chasteté. L'histoire de l'église responsable, hélas, ne le confirme que trop. Il est suffisamment connu que beaucoup de monastères étaient des foyers de corruption morale. Que personne ne se surestime lui-même, y compris dans ce domaine. Ce n'est pas le désir en lui-même qui est coupable (ce que Paul appelle brûler), mais bien la recherche d'une satisfaction sexuelle en dehors du mariage.
            Parmi les nombreuses questions que les Corinthiens posèrent à Paul, plusieurs se rapportaient au mariage. Il ressort de sa réponse que les pulsions sexuelles ont une place par Dieu à l'intérieur des limites du mariage. Ce qui dépasse ce cadre-là est appelé « fornication » et condamné comme péché. Pour les chrétiens, il est bon et absolument essentiel de tenir ferme cette règle. Les législateurs des pays « christianisés » en ont plus ou moins tenu compte dans les générations passées. Mais actuellement beaucoup ne veulent plus entendre parler de ce principe divin. Les relations sexuelles en dehors du mariage sont autorisées et parfois même publiquement préconisées.
            De même, on admet aussi les rapports entre hommes ou entre femmes. Beaucoup veulent donner une base juridique à cette forme de vie en commun. Si quelqu'un ose mettre en garde publiquement contre ces pratiques, il est considéré comme désespérément arriéré et borné.
            On croit que les hommes pourraient mieux s'épanouir sans les principes bibliques et qu'ils vivraient plus heureux ainsi. Cette pensée n'est pas aussi nouvelle qu'elle le paraît. C'est le vieux mensonge du serpent au paradis. Si tu manges de ce fruit défendu, tu seras comme Dieu, et tu connaîtras ce qui est bien et ce qui est mal : une demi-vérité, pire qu'un mensonge total. Le diable s'est gardé d'ajouter qu'avec cette connaissance, l'homme ne serait en mesure ni d'abandonner le mal ni de faire le bien. L'abolition des principes divins n'a encore jamais rendu l'homme plus heureux, et ne le fera jamais. Quelle pauvre société que celle où, aujourd'hui plus que jamais, ce mal se développe d'une manière terrible !
            Le premier fils d'Adam et Eve fut Caïn. Ensuite naquit Abel. Ils n'avaient pas « fait » des enfants, comme on l'entend dire quelquefois brutalement. Eve discerna dans cette naissance la bénédiction de Dieu. De même les parents d'aujourd'hui devraient considérer leurs enfants comme un don du Seigneur, et à cause de cela, les élever pour lui. Cette éducation procure souvent beaucoup de joie aux parents, mais souvent aussi des soucis et des peines. Le premier couple de parents en fit l'expérience.
            Le philosophe Rousseau croyait que les enfants étaient comme une feuille de papier blanche. Si l'éducateur savait seulement écarter les influences néfastes de l'extérieur, il pouvait y écrire ce qu'il voulait. Ce qui est rapporté de la première famille nous apprend autre chose. Les influences de l'extérieur ne jouèrent évidemment aucun rôle dans l'éducation de ces enfants. Chez Caïn, la nature pécheresse qu'il avait reçue dès la naissance s'exprimait nettement. Ses parents eurent à son sujet beaucoup de soucis. Après de grands espoirs, Eve éprouva une grande déception.
            Caïn avait aussi des traits de caractère religieux. Il fut le premier qui apporta une offrande à Dieu. Toutefois, en contraste avec son frère, il n'avait rien compris au fondement sur lequel un pécheur peut subsister devant Dieu et s'approcher de Lui. Abel apporta aussi une offrande ; mais très différente de celle de Caïn. En lisant la Parole de façon superficielle, on pourrait penser que la cause se trouvait dans la différence de leurs métiers. Caïn, un cultivateur, apporta à l'Eternel une offrande des fruits du sol. Abel, un berger, apporta un premier-né de ses moutons. A vrai dire, cela semble tout naturel.
            Si l'on tire cette conclusion, on passe à côté du précieux enseignement sur la réconciliation contenu dans cet événement. A ce propos, on lit dans l'épître aux Hébreux : « Par la foi, Abel offrit à Dieu un meilleur sacrifice que Caïn ; par ce sacrifice, il a reçu le témoignage d'être juste, Dieu lui-même rendant témoignage à ses dons ; et par celui-ci, étant mort, il parle encore » (Héb. 11 : 4).
            Il existe donc une grande différence entre ces deux hommes. Abel crut puisqu’il présenta une meilleure offrande, un sacrifice sanglant, reconnaissant ainsi sa culpabilité devant Dieu. Quant à Caïn, c'était seulement un rite religieux, accompli de sa propre volonté : l'offrande des fruits du sol. Cela ressemble à ce qu'avaient fait ses parents après la chute. Ils pensaient pouvoir se vêtir devant Dieu à l'aide de feuilles de figuier qu'un sol maudit avait produites. Les peaux dont Dieu les revêtit leur enseignaient en image que le pécheur ne peut subsister devant Dieu qu'en vertu de la mort d'une victime qui devait mourir à sa place. C'est cette leçon que durent apprendre Adam et Eve ; ils l'auront sans aucun doute transmise à leurs enfants, mais Caïn n'en a rien saisi. C'est pourquoi nous lisons que Dieu n'eut pas égard à Caïn et à son offrande Dieu liait ensemble la personne et son don.
            Adam et Eve purent raconter à leurs enfants ce que Dieu avait fait. Ils purent leur communiquer l'instruction qu'ils avaient reçue. Mais ils ne purent ni les convertir, ni les amener au salut. Cela, Dieu seul peut le faire, et il le mène à bien par l'action du Saint Esprit. C'est aussi valable pour les parents d'aujourd'hui. Nous devons être pénétrés à la fois du sentiment de notre grande responsabilité en tant que parents, et de celui de notre impuissance totale pour y faire face. Cela nous pousse à la prière. Nous remercions Dieu pour ceux de nos enfants qui se convertissent et viennent au salut, et nous continuons de prier pour ceux qui se montrent indifférents au cours de leur éducation.
            Lorsque Caïn vit que Dieu rejetait son offrande, il se mit en colère contre son frère, et finalement le tua. Pourquoi ? Jean l'explique : « Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes » (1 Jean 3 : 12).
            Et pourtant Dieu aimait aussi Caïn, comme il aime tous les pécheurs. Il ne veut pas qu'ils périssent, mais qu'ils se convertissent et soient sauvés. C'est pourquoi il a averti Caïn avant qu'il ne commette cet acte horrible. Après, lorsque Dieu annonça le jugement, Caïn reconnut la gravité de son crime. Etait-ce vraiment du repentir ? Ou bien parlait-il sous le coup des conséquences terribles de son acte ? Nous ne pouvons faire que des suppositions. Avant que Caïn, banni, ne s'en aille, Dieu mit un signe sur lui afin que si quelqu'un le trouvait il ne le tue pas. Même dans ce jugement qu'il dut prononcer sur Caïn, nous voyons de nouveau la miséricorde de Dieu. Dans l'expression « quiconque le trouverait », il faut bien sûr comprendre les autres enfants d'Adam et Eve.
            A la place d'Abel qui fut tué, Dieu donne un fils, Seth ; le chapitre 5 de la Genèse nous parle de lui et de sa descendance. Ce chapitre se termine avec Noé. Nous reviendrons à lui et à sa famille plus loin. Au chapitre 4 se trouve la lignée de Caïn, dans laquelle se détache Lémec et sa famille. Nous en apprendrons plus à son sujet dans le chapitre suivant.

 

                                                                                                         D’après H. Wilts 

 

A suivre