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TOUTES SORTES DE PRIERES (3)

 
 
Pour qui et par qui les prières sont-elles adressées ?

                        Pour nous-mêmes

             La conscience de notre faiblesse nous conduit nécessairement à prier pour nous-mêmes, à exposer nos besoins personnels. Nous ne lasserons jamais le Seigneur en manifestant par de telles prières une constante dépendance, sachant qu'Il porte intérêt à tout ce qui nous concerne, à tout ce qui nous préoccupe. Outre la nécessité que nous éprouvons de faire appel quotidiennement à Son aide, à Sa garde et à Ses directions, tout croyant connaît des exercices qu'il ne peut faire connaître qu'au Seigneur. David a pu dire à plusieurs reprises : « Use de grâce envers moi, ô Dieu » (Ps. 51 : 1 ; 56 : 1 ; 57 : 1). Que de fois trouvons-nous dans la Parole des prières par lesquelles le fidèle fait appel pour lui-même au secours divin, telles que : Sauve-moi (Ps. 22 : 21), soutiens-moi (Ps. 119 : 116, 117), aide-moi (Ps. 109 : 26), garde-moi (Ps. 141 : 9), conduis-moi (Ps. 5 : 8), délivre-moi (Ps. 39 : 8), etc.
            Toutefois, il est frappant de constater que les prières ayant pour objet un désir individuel particulier sont parfois limitées quant à leur insistance, ce qui nous enseigne que de telles requêtes doivent être accompagnées du souhait que la volonté du Seigneur soit accomplie. Les Ecritures nous présentent des exemples remarquables : Paul a supplié trois fois le Seigneur afin que l'écharde dans la chair lui soit enlevée. Quelle est la réponse divine ? « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse » (2 Cor. 12 : 8-9). Le Seigneur, dans ses souffrances par anticipation dans le jardin de Gethsémané, prie à trois reprises, demandant dans une soumission parfaite s'il était possible que cette coupe passe loin de Lui (Matt. 26 : 39-44). Quelle fut la réponse ? Le silence de Dieu par lequel fut accomplie la parole prophétique : « Je crie de jour, mais tu ne réponds point ; et de nuit, et il n'y a point de repos pour moi » (Ps. 22 : 2)

           
                        Pour les autres
 
            Nous sommes également enseignés à prier pour autrui. La Parole nous invite à le faire pour tous les hommes, pour ceux qui sont haut placés, pour tous les saints, pour les assemblées, pour nos familles. Lorsque nous avons particulièrement à cœur le bien d'une ou de plusieurs personnes, ne craignons pas de les nommer dans nos prières. Paul faisait sans cesse mention des Romains dans ses prières (Rom. 1 : 10), se souvenant aussi constamment de Timothée, son véritable enfant dans la foi (2 Tim. 1 : 3). Abraham prie avec hardiesse et persévérance pour les justes pouvant se trouver à Sodome (Gen. 18 : 22-33). Le même serviteur pria pour Abimélec (Gen. 20 : 17), Job pria pour ses amis (Job 42 : 8), le Seigneur pria pour Pierre (Luc 22 : 32). L'apôtre Jacques nous exhorte à prier l'un pour l'autre (5 : 16). Quel service précieux, silencieux mais efficace ! Rappelons encore que Joseph, type de Christ, a rapporté premièrement à son père la mauvaise renommée de ses frères. Qu'il en soit de même pour nous ; si le témoignage défectueux d'un croyant nous est un sujet de souffrance, parlons-en aussi premièrement au Seigneur dans nos prières afin qu'Il nous donne la sagesse pour en parler ensuite de sa part à la personne dont nous désirons le bien. Hélas, nous devons reconnaître combien plus facilement nous persévérons dans la prière lorsque nos propres besoins sont en cause, plutôt que lorsqu'il s'agit de ceux d'autrui.
 
 
                        Les prières des autres pour nous
 
            Lorsque nous connaissons l'épreuve, la maladie, le deuil, ou si nous passons par des exercices particuliers, quel réconfort de savoir que nous sommes les objets des prières de notre famille, des croyants, de l'assemblée même ! En Actes 12 : 5, l'assemblée faisait d'instantes prières à Dieu pour Pierre. Paul espérait l'exaucement des prières de Philémon et de l'assemblée à son sujet (Phm. 22). Simon, conscient de son triste état spirituel, fait appel aux prières de Pierre et de Jean (Act. 8 : 24). Souvent, les enfants de croyants, élevés dans une atmosphère familiale de piété, ne réalisent que plus tard, parvenus alors à l'âge mûr, la valeur des nombreuses prières que leurs parents ont fait monter pour eux devant le trône de la grâce. Paul, écrivant à Timothée son enfant bien-aimé, lui rappelle qu'il se souvient constamment de lui dans ses supplications, faisant mention de la foi sincère qui avait habité dans sa grand-mère, comme aussi dans sa mère. Ces femmes pieuses ont certainement beaucoup prié pour ce jeune homme de Dieu.
 
 
                        Les prières que le Seigneur adresse à Dieu pour nous 

            Parmi les prières dont nous sommes les heureux bénéficiaires, celles-ci sont de toute évidence les plus précieuses, puisque parfaites. Il est certainement utile de rappeler les offices célestes qu'Il exerce en notre faveur, en tant qu'intercesseur, souverain sacrificateur et avocat. Remarquons tout d'abord que nous n'avons pas à faire appel aux prières du Seigneur pour nous, mais nous en réalisons la bienfaisante efficacité.

            Comme Intercesseur, Son activité est basée sur notre acceptation devant Dieu en vertu de la perfection de son œuvre. Notre position en Lui, fermement établie, constitue le fondement même de son intercession. Il est donc hors de doute que cet office divin n'est exercé qu'en faveur des croyants, de ceux qui ont vraiment la vie. Ce sujet est magnifiquement présenté dans l’épître aux Hébreux qui, s'adressant à des chrétiens, les considère sur la terre en relations avec Christ. Bien que séparé d'eux dans un sens, Il est constamment présent devant Dieu pour eux. D'une part, nous sommes saints, justes, parfaits, irréprochables, irrépréhensibles, agréables dans le Bien-aimé et justice de Dieu en Lui. C'est là notre position. De tels caractères glorieux nous sont acquis déjà présentement en conséquence du fait que le Seigneur s'est livré Lui-même, communiquant aux siens sa propre nature. D'autre part, tant que nous sommes dans le corps, nous demeurons faibles et nous faillissons souvent (Jac. 3 : 2), étant dans un monde qui nous expose à être inconséquents quant à la réalisation et à la manifestation de nos caractères célestes. C'est à cause de cet état de choses que le Seigneur prie pour nous. Ainsi, pendant que nous sommes sur la terre, Il est actif en notre faveur, étant toujours vivant pour intercéder pour nous ! (Héb. 7 : 25). « C'est Christ qui est mort, bien plus, qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous » (Rom. 8 : 34). Ce service céleste du Seigneur revêt deux caractères. Il est notre Sacrificateur devant Dieu et notre Avocat auprès du Père.

             Comme Sacrificateur, le Seigneur, Homme glorifié assis à la droite de la majesté, se tient devant Dieu et intervient pour les siens qu'Il nomme ses frères, afin qu'ils ne pèchent pas. Nous lisons au chapitre 4 de l'épître aux Hébreux : « Ayant donc un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme notre confession ; car nous n'avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché » (v. 14-15). Sa vie au cours de laquelle Il fut l'homme de douleur auquel nulle souffrance n'a été épargnée le met à même de secourir ceux qui sont tentés et de compatir parfaitement à nos faiblesses. Remarquons qu'Il ne compatit jamais à nos péchés, mais à nos faiblesses, à nos combats, étant actif en notre faveur afin que nous recevions le secours au moment opportun. Aussi, sommes-nous invités par la Parole à nous approcher avec confiance du trône de la grâce devant lequel se trouve notre souverain sacrificateur, Jésus, qui nous en garantit l'accès. Nous n'allons pas à Lui comme tel, mais à Dieu par Christ qui remplit pour nous cet office perpétuel et intransmissible par lequel Il peut nous sauver entièrement, c'est-à-dire jusqu'à l'achèvement (Héb. 7 : 25). Le Seigneur, encore sur la terre, anticipe en quelque sorte ce service d'intercesseur lorsqu'Il dit à Pierre avant sa chute : « J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ». Ce disciple devait apprendre où sa confiance en la chair le conduirait, mais il est l'objet de la prière de Celui qu'il va renier afin qu'il ne perde pas courage et qu'il soit rendu capable, étant revenu, de fortifier ses frères (Luc 22 : 31-32).
            En Christ, nous avons un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, par lequel nous pouvons pénétrer en pleine liberté dans les lieux saints, en vertu du chemin nouveau et vivant qui nous a été consacré au travers du voile, c'est-à-dire sa chair (Héb. 10 : 19-22). Sous l'ancienne alliance, seul le souverain sacrificateur entrait une fois l'an dans le lieu très saint, et non sans du sang offert pour ses propres fautes et celles du peuple. Placé devant le trône de Dieu, en vertu du sang dont il faisait aspersion, il pouvait remplir son office, faisant propitiation pour lui-même, pour sa maison et pour toute la congrégation d'Israël (Lév. 16 : 17). Dans un tel lieu, Aaron portait devant Dieu, sur ses épaules et sur son cœur les noms des douze tribus, gravés sur les pierres précieuses. Une lame d'or sur laquelle étaient également gravés les mots « Sainteté à l'Eternel » était placée sur le devant de la tiare, de sorte qu'il portait « l'iniquité des choses saintes » que les fils d'Israël avaient sanctifiées (Ex. 28 : 38). Ceci nous parle en type de l'expiation opérée par le sang de Christ et de son application aux croyants. Notre grand souverain sacrificateur est entré dans le ciel même avec son propre sang afin de paraître pour nous devant la face de Dieu (Héb. 9 : 24). Le chemin étant ainsi frayé jusque dans le sanctuaire, tout croyant est invité à y pénétrer, à s'approcher avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant le cœur par aspersion purifié d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'eau pure (Héb. 10 : 19-22). Quelle sécurité de savoir, lorsque nous rendons culte, qu'Il présente à Dieu nos sacrifices spirituels qu'Il rend parfaits, purifiant mieux qu'Aaron nos offrandes de leurs imperfections. Christ est la mesure de notre acceptation devant Dieu. Nous sommes en Lui, de sorte que notre adoration parvient à Dieu comme enveloppée de ses perfections et empreinte de sa sainteté.
 

            Le Seigneur intercède également pour nous comme Avocat, agissant comme tel lorsque nous avons manqué. « Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le Juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 2 : 1). Intercédant en notre faveur, Il plaide notre cause, toujours en vertu de la perfection de son œuvre. Lorsque nous péchons, Il intervient afin que la communion interrompue soit rétablie et que notre âme soit restaurée. Précisons qu'Il n'intercède pas en vue du rétablissement de notre position, puisqu'elle est inébranlable, mais afin que la jouissance nous en soit rendue. Là encore, nous n'avons pas à requérir son intervention, car son amour pour nous le fait agir selon qu'il est écrit : Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat. Par sa Parole, Il agit dans nos cœurs et sur nos consciences, produisant la confession de nos fautes de laquelle résulte la réalisation du pardon qu'Il nous a acquis et une entière purification. Le lavage des pieds que le Seigneur opère (Jean 13), établit la doctrine de l'intercession de Christ comme Avocat. Dans cet acte il n'est pas question de sang mais d'eau car ce service divin s'exerce à l'égard de ceux qui sont déjà nets, sanctifiés, mais qui, laissés dans ce monde, ont contracté de la souillure dans leur marche. Dans cette scène, le Seigneur prend déjà place dans le ciel où Il demeure à toujours serviteur des siens. Notre divin Avocat agit par sa Parole et son Esprit, opérant ainsi la purification des impuretés qui se sont attachées à nos pieds, en vue du maintien de notre communion avec le Père, laquelle existe en vertu des relations dans lesquelles Il nous a placés.
            Nous pourrions nous étendre avec profit sur un sujet aussi important. Nous nous en abstenons toutefois en raison du caractère de ces lignes ayant pour but d'attirer notre attention sur la valeur infinie des prières du Seigneur pour nous. Nous concluons en précisant encore que l'intercession de Christ, son office de sacrificateur et son intervention en tant qu'Avocat n'ont pas pour effet d'introduire l'homme dans des relations avec Dieu, mais que de tels offices ne s'exercent précisément qu'en faveur de ceux qui y sont établis. En effet, tout repose sur l'établissement de la justice divine et l'accomplissement de la propitiation par lesquelles notre position devant Dieu nous est assurée. La compréhension et l'appréciation de l'activité constante du Seigneur pour nous produiront nécessairement des sentiments accrus de sécurité et de confiance qui sont à sa gloire. Pendant que nous combattons ici-bas nous sommes les objets des soins attentifs, de la sollicitude pleine d'amour de Celui qui est élevé plus haut que les cieux.

 
                                   Plein de sympathies,
                                   De tendre bonté,
                                   Jamais tu n'oublies

                                   Aucun racheté.

                                   C'est Toi qui nous aides

                                   Dans chaque combat,

                                   Et pour nous tu plaides,

                                   Divin Avocat !
 
 

                                                                                                      P. C – « Messager évangélique » (1968)

 
A suivre