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« Dans la fente du rocher »

 Le peuple tombe dans l’idolâtrie en l’absence de Moïse (Ex. 32 : 1-6)
  L’intercession de Moïse en faveur d’Israël (Ex. 32 : 7-35 ; 33 : 1-6)
  Moïse hors du camp, dans la tente d’assignation (Ex. 33 : 7-11)
  Moïse fait appel à la seule grâce de Dieu (Ex. 33 : 12-16)
  Dieu fait passer toute sa bonté devant son serviteur (Ex. 33 : 17-23)
   

            « Et Moïse dit : Fais-moi voir, je te prie, ta gloire. Et il (l’Eternel) dit : Je ferai passer toute ma bonté devant ta face, et je crierai le nom de l’Eternel devant toi ; et je ferai grâce à qui je ferai grâce, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde… Et il arrivera, quand ma gloire passera, que je te mettrai dans la fente du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que je sois passé ; puis je retirerai ma main, et tu me verras par derrière ; mais ma face ne se verra pas » (Ex. 33 : 18, 22-23).
            « Et l’Eternel descendit dans la nuée, et se tint là avec lui, et cria le nom de l’Eternel… Dieu, miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité, gardant la bonté…pardonnant l’iniquité, la transgression et le péché, et qui ne tient nullement celui qui en est coupable pour innocent… » (Ex. 34 : 5-7).

 

Le peuple tombe dans l’idolâtrie en l’absence de Moïse (Ex. 32 : 1-6) 

            Un sombre épisode de l’histoire d’Israël au désert se déroule au moment même où Dieu, sur le Sinaï, donne à Moïse toutes les instructions nécessaires concernant le culte que son peuple devait Lui offrir. Les fils d’Israël disent, avec semble-t-il un peu de mépris : « Cet homme… nous a fait monter du pays d'Egypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé » (Ex. 32 : 1). Invoquant le prétexte de l’absence prolongée de Moïse, ils demandent à Aaron de se lever et de leur faire un dieu qui aille devant eux (v. 1 ; Ezé. 20 : 7-8).
            La perversité de notre cœur est grande ; nous sommes prompts à oublier les bontés de Dieu et à nous montrer ingrats (Ps. 78 : 11 ; 106 : 19-23). D’ailleurs, l’idolâtrie n’est pas seulement le péché d’Israël ou des nations païennes. Quand l’apôtre Paul rappelle cette scène d’Exode 32, il juge bon, conduit par l’Esprit, de mettre les chrétiens en garde : « Ne soyez pas… idolâtres », et il ajoute : « Ainsi, que celui qui croit être debout prenne garde de ne pas tomber » (1 Cor. 10 : 7, 12). Aujourd’hui, une idole est tout ce qui peut prendre dans notre cœur la place qui n’appartient qu’à Jésus.
            Le chapitre 31 de l’Exode présente deux hommes appelés par l’Eternel : Betsaleël, de la tribu de Juda, rempli de l’esprit de Dieu, et avec lui, Oholiab, de celle de la tribu de Dan ; ils travaillaient avec sagesse l’or, l’argent, l’airain… pour faire tout ce que Dieu avait « commandé » (v. 6). Il n’y avait donc pas de place dans leurs activités pour ce qui pouvait être un fruit de l’imagination de l’homme. En revanche, au chapitre suivant, les fils d’Israël veulent une idole visible pour satisfaire les désirs de leur chair. Elle devait peut-être ressembler à un taureau ; les Egyptiens en adoraient un, appelé Apis. La forme de ce « veau de fonte », fondu dans un moule et retouché au ciseau, correspondrait à leurs goûts. Aaron, par crainte du peuple, cède à leur dictat. Il leur demande de lui apporter l’or qu’ils possèdent, essentiellement, semble-t-il, les pendants de leurs oreilles. Ils les arrachent et Aaron se met en devoir de satisfaire lui-même leur convoitise. Il cherchera plus tard à faire croire à Moïse que ce veau d’or est sorti « mystérieusement » du feu (Ex. 33 : 2-6, 24).
            Puis Aaron ose crier : « Demain, une fête à l’Eternel ! » (v. 6). C’était sans doute pour lui une façon de chercher à sauver les apparences. Au cours de la fête, des holocaustes et des sacrifices de prospérité sont offerts ! C’est en réalité pour ce peuple une occasion de manger et de boire : elle est suivie de divertissements pour le moins douteux. La confusion et le désordre sont à leur comble.

 

L’intercession de Moïse en faveur d’Israël (Ex. 32 : 7-35 ; 33 : 1-6) 

            L’Eternel suit les choses de près et Il dit alors à Moïse : « Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait monter du pays d’Egypte, s’est corrompu ; ils se sont vite détournés du chemin que je leur avais commandé ; ils se sont fait un veau de fonte, et se sont prosternés devant lui… » (v. 7-8). Il propose à son serviteur : « Et maintenant laisse-moi faire, afin que ma colère s’embrase contre eux… » (v. 10). Il les consumera et fera de Moïse une grande nation ! Mais celui-ci, qui vient d’être encore instruit par l’Eternel, montre une grâce peu ordinaire. Sans répondre à cette proposition, il implore son Dieu : «  Pourquoi, ô Eternel, ta colère s’embraserait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Egypte, avec grande puissance et à main forte ? » (v. 11).
            Au début de son service, ce conducteur avait affirmé à Dieu qu’il avait la « langue pesante » (Ex. 4 : 10). Il cherchait à refuser de conduire le peuple au désert ; mais il se montre maintenant un habile avocat. Son cœur - comme celui du Seigneur - est « ému de compassion ». Il trouve, conduit par l’Esprit, des arguments pour plaider en faveur du peuple ! Il met en avant « l’honneur » de l’Eternel devant les Egyptiens et Lui rappelle également les promesses faites aux patriarches.
            Mais pour que l’Eternel ne détruise pas le peuple coupable, il fallait que la Loi soit mise de côté. Moïse, qui saisit la pensée de Dieu, brise les deux tables au pied de la montagne (v. 19). Plus tard, il mettra leur réplique à l’abri dans l’arche. Quand le Seigneur Jésus est venu dans ce monde envahi par le péché, ce n’était pas pour abolir la Loi ; tout au contraire, Il l’a parfaitement accomplie, avant de subir à notre place, sur la croix, le châtiment promis à ceux qui sont incapables d’y obéir (Matt. 5 : 17-18 ; Gal. 3 : 13).
            Moïse est saisi d’indignation ; il s’était montré zélé en faveur d’Israël auprès de l’Eternel, il l’est maintenant pour Dieu avec le désir de respecter ses droits. Il reprend d’abord Aaron qui, au lieu de s’humilier, cherche maladroitement à s’excuser, en rejetant sur Israël toute la faute : « Tu connais le peuple, qu’il est plongé dans le mal » (v. 22 ; Deut. 9 : 19-20).
            Le laxisme d’Aaron a contribué à livrer le peuple au désordre. Si une orgie se déroule, les adversaires en sont les témoins, et c’est à la honte d’Israël. Moïse comprend qu’il faut couper court. Il se tient à la porte du camp et crie : « A moi, quiconque est pour l’Eternel ! (v. 26). Un terrible devoir attend les fils de Lévi, qui se rassemblent vers lui : trois mille hommes vont être mis à mort par eux (v. 27-28). Ni les liens de la famille ni ceux de l’amitié ne doivent passer avant la gloire de Dieu (Matt. 10 : 37). L’Eternel tiendra compte de leur obéissance et le service du tabernacle leur sera confié (Deut. 33 : 9-10 ; Mal. 2 : 5).
            Intercesseur fidèle, Moïse se tient toujours à la brèche. Il aurait voulu faire propitiation pour les fils d’Israël, mais il ne saurait être frappé à leur place (Ps. 49 : 7 ; Rom. 14 : 2) ; l’apôtre Paul non plus ne pourra pas prendre sur lui les conséquences de l’incrédulité de ses frères (Rom. 9 : 3). Seul, Christ pouvait faire propitiation pour le pécheur, étant Lui-même sans péché. Or, Dieu en soit béni, Il l’a fait (Jean 17 : 4).
            L’Eternel exerce son gouvernement : « Celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre. Et maintenant, va, conduis ce peuple où je t’ai dit. Voici, mon Ange ira devant toi : et le jour où je visiterai, - en jugement -, je visiterai sur eux leur péché » (v. 33-34).
            Animé d’une sainte colère, Moïse avait déjà détruit le veau d’or, faisant boire au peuple le veau moulu en poudre dans de l’eau (v. 20). Il informe les Israélites que l’Eternel ne montera pas avec eux. Leurs chants font alors place à d’amères lamentations. Ils se dépouillent de leurs ornements, et ne les remettront plus (Ex. 33 : 4- 6).

 

Moïse hors du camp, dans la tente d’assignation (Ex. 33 : 7-11)

            Moïse, en raison de la gravité du péché commis, estime que le camp est entièrement souillé ; il comprend que Dieu ne peut plus y demeurer. Il agit sans avoir reçu de commandement formel de la part de l’Eternel. Faisant preuve de discernement spirituel, il dresse pour lui une tente. Elle se situe « hors du camp, loin du camp » ; il l’appelle la tente d’assignation. Un nouveau centre de rassemblement se forme et tous ceux qui cherchent l’Eternel sortent vers cette tente (v. 7).
            Au moment où Moïse y entre, la colonne de nuée - figure de Christ - se tient à l’entrée de la tente. Dieu manifeste de la sorte son approbation à son serviteur. Au loin, le reste du peuple se prosterne, chacun à l’entrée de sa propre tente (v. 9). Fidèle à ses responsabilités, Moïse va cependant retourner au camp, alors que Josué qui le sert, reste à l’intérieur de la tente d’assignation (v. 8-11). Ce jeune homme a compris où il peut goûter la communion avec Dieu.

            Quelqu’un de « spirituel » (1 Cor. 2 : 15 ; 3 : 1) doit saisir que la place de Christ est maintenant en dehors du camp de la profession chrétienne. Ne soyons pas timides : « Sortons vers lui (Christ) hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 13).
            Il faut une réelle soumission à la Parole de Dieu pour comprendre où se trouve réellement « le camp » et beaucoup d’énergie spirituelle pour s’en retirer ! On apprend là, dans la proximité du Seigneur, comment se comporter vis-à-vis de ceux qui sont restés dans le camp ; c’est ainsi seulement que l’on peut être en accord avec la pensée de Dieu. « La sainteté pratique nous séparera de la souillure dans le camp ; la grâce nous rendra capables d’agir en faveur de ceux qui, hélas, s’y trouvent encore » (C-H. M).
            Moïse, « hors du camp », avait des entretiens « face à face » avec l’Eternel (v. 11). Il Lui parlait d’une façon touchante de « ce peuple au cou roide » qui avait grand besoin de la grâce illimitée de Dieu et de Sa patience sans borne. Ce conducteur est une belle figure d’un plus grand que lui, le Fils de Dieu, parlant avec son Père de « ceux qu’Il lui a donnés » (Jean 17 : 9).

 
 

Moïse fait appel à la seule grâce de Dieu (Ex. 33 : 12-16)

 

            L’homme de Dieu Lui demande avec instance : « Fais-moi connaître, je te prie, ton chemin, et je te connaîtrai, afin que je trouve grâce à tes yeux ; et considère que cette nation est ton peuple » (v. 13 ; Ps. 143 : 8, 10). La façon dont il mentionne Israël dans sa supplication est touchante.
            Seule une communion étroite avec Dieu met un fidèle à l’abri du découragement ; Moïse ne se conduira pas comme Elie, un autre prophète. Ce dernier se persuade qu’il est demeuré fidèle, « lui seul », entouré par une troupe de meurtriers en puissance. Il fait alors requête contre le peuple de Dieu. Il apprend, avant d’aller oindre Elisée prophète à sa place, que l’Eternel s’est réservé sept mille hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal (1 Rois 19 : 10, 14, 18 ; Rom. 11 : 2-4).
            Jamais la foi n’est trop hardie ! Monte toi-même avec nous, demande Moïse avec insistance ; nous ne pouvons pas nous passer de Toi ! Dieu se laisse fléchir, son cœur se réjouit quand nous lui demandons des choses difficiles : « Ma face ira, et je te donnerai du repos » (v. 14). Ainsi la médiation de Moïse pour obtenir la restauration du peuple a-t-elle eu un succès complet. La présence du Seigneur pendant la traversée du désert et le repos éternel à la fin - quelle part précieuse ! Est-ce le cas de chacun de nos lecteurs ? 

 

Dieu fait passer toute sa bonté devant son serviteur (Ex. 33 : 17-23) 

            Moïse formule une demande encore plus audacieuse. « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire » (v. 18). L’Eternel écoute et exauce la prière de son serviteur. Il donne Ses raisons pour le faire : « Tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais par nom » (v. 17). Toutefois Il le fait dans la mesure où c’est possible (v. 20). Il fera passer devant son serviteur toute sa bonté et il criera Son nom devant lui ; Sa gloire ? Moïse la verra par derrière - autrement dit il contemplera les traces laissées par Son amour.
            En faisant une telle demande, Moïse s’attend peut-être à une vision éclatante, semblable à celle d’Exode 24 : 10-11. Ce jour-là, accompagné par Aaron, Nadab et Abihu et soixante-dix anciens, Moïse avait vu le Dieu d’Israël, ou plutôt ce qui était sous ses pieds : un ouvrage de saphir transparent. Ce que Dieu va maintenant révéler à Moïse est plus glorieux encore : il s’agit de ce que la Parole appelle « la gloire de sa grâce » (Eph. 1 : 6). Il se fait connaître à son serviteur comme un « Dieu miséricordieux et faisant grâce » (Ex. 34 : 6).
            « Voici un lieu près de moi, et tu te tiendras sur le rocher » (v. 21). Quand Sa gloire passera, Il le mettra dans la fente du rocher (Ps. 91 : 1, 4). L’homme de Dieu doit se tenir sur ce rocher. L’image choisie dans l’Ecriture est une allusion à un Christ frappé par la justice de Dieu à notre place et qui, depuis lors, dit aux siens : « Demeurez en moi » (Jean 15 : 4).
            La grande bonté de Dieu se manifeste à l’égard de son serviteur Moïse et de tous les enfants de Dieu qui ont si souvent besoin de « se récréer » au milieu des combats de la foi et des souffrances liées à leur service. L’Eternel vient dire à chacun des siens : « Voici un lieu près de moi » (Ex. 33 : 21). C’est un grand privilège et une parfaite sécurité d’être continuellement dans sa proximité.
            Moïse est l’objet des soins attentifs de l’Eternel. En lui disant : « Tu te tiendras sur le rocher », Dieu confirme la position de son serviteur devant Lui. Ensuite, il l’avertit : « Il arrivera, quand ma gloire passera, que je te mettrai dans la fente du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que je sois passé ; puis je retirerai ma main, et tu me verras par derrière ; mais ma face ne se verras pas » (v. 22-23 ; Jean 1 : 18).

            Enclins à pécher et si faibles pour résister, il nous faut rester bien assurés que notre position de rachetés est en Christ ; elle est assurée car elle repose sur l’œuvre de la croix. Notre Rocher, à nul autre pareil, c’est Christ (1 Cor. 10 : 4). Il est toujours notre sûr abri (Es. 4 : 6, 25 : 4). Confions-nous en toute assurance dans le Rocher des siècles (Es. 26 : 3-4).
            Dans le Cantique des cantiques, le bien-aimé est également une figure de Christ. Il s'adresse à sa bien-aimée au début du printemps (2: 11-13). Il s'agit pour nous d'un printemps spirituel. Il l'encourage à sortir de sa torpeur hivernale, à se lever pour venir vers lui. Il parle à ce coeur qu'Il est le seul à vraiment connaître : « Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage agréable » (v. 14). Avons-nous écouté Sa voix quand Il nous a parlé de cette manière ? Avons-nous toujours répondu ? Objets constants de Ses tendres soins, faisons entendre notre voix : qu'elle s'élève vers Lui !

                                                                                         Ph. L             le 05. 03. 13