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Veiller une heure avec Jésus

 Avons-nous négligé, nous aussi, cette invitation à veiller avec Jésus ?
 Les remèdes, en faisant appel à la grâce de Dieu 
 

            « Ainsi, vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi ? » (Matt. 26 : 40). Cette question du Seigneur Jésus à ses disciples exprime à la fois de la surprise et de la tristesse, de l’affection et un doux reproche. Ne s’adresse-t-elle pas aussi à chacun de nous, croyants ? Quelle est alors notre réponse personnelle ?   
     

Avons-nous négligé, nous aussi, cette invitation à veiller avec Jésus ?

            Il ne s'agit pas, pour nous, d'un jardin de Gethsémané, d'une nuit d'angoisse. Non, c'est au moment où le jour se lève, peut-être même alors qu’il s'est levé depuis longtemps, que le Maître nous appelle à veiller avec Lui. Et nous répondons souvent d'une voix endormie : Oui, Seigneur, dans un instant ! Alors, après nous être accordé encore « un peu de sommeil, un peu d'assoupissement », après avoir encore « un peu croisé les mains pour dormir » (Prov. 6 : 10 ; 24 : 33), l'heure précieuse qui aurait pu nous apporter tant de bénédictions est passée ; elle est perdue !

                        Un obstacle, depuis longtemps peut-être, nous empêche d'avancer dans la vie spirituelle 

            N’est-ce pas la tentation, à laquelle nous avons succombé, de ne pas endosser notre « armure » (Eph. 6 : 10-18) avant d’entrer dans les activités d’une nouvelle journée ? Quelques brèves minutes de recueillement, est-ce suffisant ? Cela nous permet-il de répandre devant le Seigneur tous nos besoins, toutes nos difficultés, tous les détails de notre travail ; de chercher à connaître sa pensée et sa volonté à notre égard ; de nous nourrir de sa Parole et de la serrer dans notre cœur ? Est-ce assez de temps pour la confession, la supplication, l'intercession, et surtout pour l'adoration et pour l'action de grâces ?
            Quelques minutes à la hâte, est-ce assez pour toutes les choses que le Seigneur a à nous dire, pour le paisible enseignement de son Esprit ? Est-ce assez de temps pour nous entretenir avec l'Ami par excellence et jouir véritablement de sa communion ? Et si même c'était assez pour le pauvre amour que nous Lui portons, pensons-nous que ce soit assez pour son grand amour envers nous, assez pour satisfaire ce cœur qui attend de pouvoir parler au nôtre ? Il nous aime tant qu'Il veut nous avoir près de Lui pour l'éternité, et nous l'aimons si peu que nous n'avons pas le courage de consacrer un peu de temps pour avoir avec Lui un entretien matinal !

            Il était le premier au rendez-vous. Il ne sommeillait pas. Ce n’est pas Lui qui nous a fait défaut ! Ce que nous avons manqué ce matin, qui le dira ? Qui peut savoir les grâces que le Seigneur tenait en réserve pour nous ? Et, de matin en matin, pendant les trois cent soixante-cinq jours d'une année écoulée, que de trésors n'avons-nous pas laissé échapper !
 

                        La « chaleur du soleil » (Ex. 16 : 21), image de nos occupations diverses, nous prive de notre nourriture spirituelle  

            Nous sommes partis travailler, n’ayant élevé notre âme à Dieu que fugitivement, sans lui accorder le temps de nous fortifier et de nous bénir, comme Il voulait le faire. Peut-être n'avons-nous pas même ouvert sa Parole pour écouter ce qu'Il avait à nous dire ?
            Nous voici maintenant pris dans nos activités, nos affaires, nos études… Il y a les messages, les clients, les rendez-vous qui arrivent… Comment nous isoler un moment  pour prier et lire notre Bible ? L'Ennemi de nos âmes est étonnamment ingénieux pour empêcher l'aboutissement de nos bonnes intentions tardives.

            Et si même, au cours de la journée, nous parvenons à nous recueillir quelques instants à l’écart, les choses visibles n’ont-elles pas déjà pris le pas sur les choses invisibles ? Des préoccupations qui n'ont, en elles-mêmes, rien de coupable, mais qui sont étrangères aux choses de Dieu, étouffent la Parole et empêchent la prière. Notre attention ne peut pas se fixer, bien que nous fassions un effort pour oublier les tâches qui vont suivre : les communications téléphoniques, le courrier à rédiger, les messages à envoyer, les soins du ménage… Tout cela nous revient à l'esprit et nous poursuivons la journée sans avoir pris le temps de ceindre nos reins ; nous engageons le combat sans avoir revêtu l'armure !

             Et ce n'est pas tout. Non seulement nous sommes désarmés contre les tentations, mais notre travail quotidien ne peut pas être une œuvre d'obéissance, une œuvre par laquelle Dieu soit glorifié ? Ce jour nouveau qui s’est levé nous avait été donné pour faire, non point notre volonté, mais la volonté de Dieu. Or, quand nous sommes ainsi entrés dans l'activité de la journée sans nous être nourris de la Parole en laissant agir l'Esprit de Dieu, est-ce bien sa volonté que nous avons fidèlement cherchée dès le matin ? Avons-vous, en toute occasion, écouté son appel et demandé son mot d'ordre ? Lui avons-vous présenté, par une intercession fraternelle, nos amis chrétiens, ou les personnes avec lesquelles nous allions être mis en contact ? Avons-nous fait toutes choses, œuvre ou parole, au nom du Seigneur, en regardant à Lui ? Ou bien n'avons-nous pas commencé par vivre de notre vie propre, par suivre nos propres impulsions, dans la tâche, petite ou grande, que nous avions à remplir - et cela, même en croyant être très occupé pour le service du Maître ? Un sarment détaché du cep peut-il porter encore du fruit ?
  

                        Un voile s'est élevé entre notre âme et Dieu 

            Comme un nuage, ce voile a été d'heure en heure s'épaississant, et il nous voile la clarté de la face de Dieu. Dès lors le malaise secret de notre conscience nous rend plus difficile encore de mettre à profit, pour la prière, tel moment de solitude qui se présenterait dans le cours de la journée. Nous voudrions chercher la force de Dieu qui nous manque pour le service du Seigneur, mais notre cœur est alourdi. Nous sommes mécontents de nous-mêmes. La prière ne jaillit pas, ou bien elle n'est qu'une forme qui nous laisse sec et vide. Le Saint Esprit n'est pas libre d’agir ; il est contristé » et « repoussé ». Si nous ouvrons la Bible, au lieu de prendre notre « plaisir dans la loi de l'Eternel » (Ps. 1 : 2), nous n'en lisons peut-être un chapitre que par acquit de conscience. Notre âme ne s'y plonge pas pour recevoir tout ce qu'elle nous tenait en réserve : la Parole du Christ ne demeure pas en nous richement (Col. 3 : 16).
            Il faudrait alors un effort pour nous replacer tout à coup et demeurer ensuite dans l'atmosphère d'en haut, dans la communion de notre âme rachetée avec son Sauveur. Cet effort, nous pouvons certes le faire maintenant. Il importe de reconnaître devant notre Dieu les fautes dont nous sommes conscients (1 Jean 1 : 9), et selon sa promesse nous avons l'assurance de son pardon. Mais enfin, nous le sentons trop bien, ce retour au Seigneur nous devient plus difficile, précisément dans la mesure où nous avons marché dès le matin dans nos propres voies.
            Quoi d'étonnant, après cela, si la vie spirituelle languit, si elle présente une succession déplorable de hauts et de bas, beaucoup d'infidélités et de découragements, fort peu de joies, de puissance et de victoires ? Pourquoi chercher la cause de cette langueur dans les difficultés de notre entourage, de notre vocation, de nos circonstances extérieures ? Ces difficultés étaient justement le moyen choisi par l'amour du Père pour presser notre âme de s'appuyer plus fort sur Lui dès le matin, et de boire à la source de la vie. Faudra-t-il que Lui-même, interrompant tout à coup notre course, nous amène, dans le sérieux tête-à-tête de la maladie, à écouter tout ce qu'Il avait à nous dire ? Ne nous obligera-t-il pas un jour à regretter amèrement le temps où sa grâce nous cherchait en vain dès l'heure matinale, pour nous fortifier en vue de son service ? N'attendons pas ce jour des longues veilles, dans la maladie et dans l'angoisse, pour écouter son tendre, son douloureux reproche : « N'as-tu donc pas pu veiller une heure avec moi ? ».

           
Il n'est aucun de nous, je pense, qui n'ait formé maintes fois, à ce sujet, ce qu'il nommait de « bonnes résolutions », et qui n'ait échoué. Ce n’est pas surprenant : parmi les pièces de l'armure spirituelle que la Parole de Dieu nous appelle à revêtir pour combattre le combat de la foi, les résolutions vagues ne figurent pas. Il nous faut donc rechercher quelque chose de plus solide.

 

Les remèdes, en faisant appel à la grâce de Dieu

 
                        La vertu (2 Pier. 1 : 5)
 
            D’abord, soyons déterminés. Voilà ce qu'il nous faut : non pas des gémissements sur notre impuissance, non pas des désirs languissants, mais plutôt une détermination calme, humble, persévérante.
            Sachons dire comme David : « Eternel ! le matin, tu entendras ma voix ; le matin, je disposerai ma prière devant toi, et j'attendrai » (Ps. 5 : 3) ; « Je te cherche au point du jour ; mon âme a soif de toi » (Ps. 63 : 1). Suivons l’exemple de Daniel qui « s’agenouillait… trois fois le jour, et priait, et rendait grâce devant son Dieu » (Dan. 6 : 10), ou de Paul (Eph. 1 : 16 ; 3 : 14-15 ; Phil. 1 : 3-4 ; Col. 1 : 3 ; 2 Cor. 11 : 28).

            Si nous ne sommes pas déterminés, la prière elle-même est paralysée et demeure sans réponse. Ce que nous professons désirer faire, avons-nous réellement l'intention de le faire maintenant ? S'il n'en est pas ainsi, demandons sans retard que l'Esprit de toute grâce nous rende sincères et déterminés. Demandons-le à instant où un nouvel appel de Dieu à notre conscience se fait entendre. Ne nous laissons pas distraire, ne quittons pas la place avant d'avoir, sous Son regard, pris une décision arrêtée.
 
 
                        La prière 

            Une fois bien résolus, prions. Demandons à Dieu que la détermination qu'Il nous a fait la grâce de prendre, soit rendue efficace par cette même grâce. Encore une fois, il ne servirait à rien de nous répandre en lamentations et en vagues prières. Ce n'est pas demain mais ce soir même qu'il faut agir : allons donc à notre Maître miséricordieux, racontons-Lui toute cette triste histoire, disons-Lui nos défections coupables, afin que nous puissions affronter le combat qui nous attend. Alors, nous serons forts de sa force, par la vertu du sang qui purifie et de l'Esprit qui vivifie, et soutenus par sa Parole tendre et puissante.
            N'allons pas nous contenter de prendre une « grande résolution » pour tous les jours de votre vie ; c'est autrement que Dieu procède. Il nous appelle « chaque matin » (Es. 50 : 4). Demandons-Lui l'énergie de sa grâce pour ce matin qui vient, s'il nous est donné de le voir. Demandons-Lui de veiller sur nous pendant la nuit, de nous envoyer de saintes pensées, de nous pénétrer du sentiment de Sa présence. Demandons-Lui qu'au moment où nous nous réveillerons, nous soyons « encore avec Lui » (Ps. 139 : 18) et qu'alors Il nous rende capables de nous lever sans murmures, désireux et heureux de veiller une heure paisible et ininterrompue avec notre Sauveur.

  
                        Les renoncements

            Cependant, même la prière la plus fervente et la détermination la mieux arrêtée seront vaines et sans effet si nous n'y ajoutons pas une prévoyance qui entraînera plus d'un renoncement. Nous nous créons à nous-mêmes d'inextricables difficultés, quand nous oublions qu'il n'y a pas moyen de « brûler notre chandelle par les deux bouts ». Si nous voulons absolument veiller tard le soir, il nous sera d'autant plus difficile de nous lever le matin. Mais si nous acceptons de donner une heure de nos soirées, de quitter une heure plus tôt le coin du feu, le livre captivant, la conversation intéressante ou le travail commencé, pour pouvoir nous lever de bonne heure le lendemain, nous verrons que la bénédiction obtenue compense mille fois le sacrifice. Il y aura - surtout au début - un effort difficile à renouveler, soir après soir. Mais c'est une question d'obéissance et de fidélité. Et Dieu encourage la fidélité bien au-delà de tout ce que nous pouvons croire. 

 
                        La confiance en Dieu

            Les trois conditions déjà rappelées ne suffisent pas sans une quatrième, qui est la confiance. C'est ici que se rencontre souvent le défaut de la cuirasse : prier, et ne pas compter sur l'exaucement ; nous revêtir des diverses pièces de l'armure, et ne pas les mettre toutes à l'abri du bouclier de la foi ; demander au Seigneur d’agir pour nous, et ne pas nous abandonner à Lui pour qu'il le fasse - cela nous arrive souvent ! Se défier de soi-même et se défier de Jésus, c'est tout différent. En sommes-nous réduits à nous dire : « J'ai échoué invariablement chaque matin, je ne sais plus que faire ; le moment venu, je n'arrive pas à trouver la force nécessaire ; je forme de nouvelles résolutions aussi vaines que les précédentes, ce n'est pas la peine ! ». En sommes-nous là ? Peu importe ; je dirais presque : tant mieux, mais à la condition que nous n'en restions pas là. « Je ne le peux pas, mais Jésus le peut » : voilà la solution de cette difficulté, comme de toutes les autres. « Je ne peux pas trouver en moi la force de me lever ; par conséquent, je remettrai avec persévérance la chose entre les mains du Seigneur, attendant de Lui seul toute ma force. Il se chargera, en cela aussi, de tout ce qui me concerne ».
            Sans doute on est humilié et confus, non sans raison, d'en être réduit là. Plus la tentation paraît insignifiante, plus la chute est honteuse et la faiblesse évidente. « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 : 5), a dit Jésus. Notre conscience ajoute tout bas : « Rien en effet, pas même nous lever à l'heure voulue ! ». Mais quand nous en sommes venus là, quand nous reconnaissons que toute notre force n'est vraiment que faiblesse, il ne nous reste plus qu'à dire : « Mon Sauveur, je me confierai entièrement en toi ». Disons-le-Lui maintenant, ce soir-même, en prévision de cette bataille si souvent perdue. Ayons confiance, simplement, réellement, en Lui, pour qu'Il nous donne la victoire, et nous verrons qu'Il ne trompera pas notre confiance. Il ne l'a jamais fait. Il ne le fera jamais. Le secret du succès, c'est la confiance en Lui. « C’est un Dieu fidèle » (Deut. 32 : 4).
            Quand nous aurons ainsi gagné une bataille, nous serons encouragés à en gagner d'autres, car de force en force, Il conduit les siens. Toutefois ne pensons pas que nous puissions jamais nous reposer sur les victoires remportées. Pareille illusion serait le prélude de chutes nouvelles. Le Seigneur Jésus seul est de jour en jour notre Libérateur. Après nous être confiés en Lui ce soir, confions-nous en Lui demain, et chaque soir à nouveau pour le matin qui doit suivre. C'est ainsi seulement qu'Il nous rendra vainqueurs.
           

 
                        Aujourd'hui !
 
            N'est-ce pas là une habitude que nous voulons prendre dès maintenant pour que commence une période nouvelle plus sainte, plus utile, plus heureuse, dans une communion plus étroite avec votre Seigneur ?
            Trop longtemps, nous nous sommes volontairement rendus misérables. Puissions-nous vivre « le reste de notre vie terrestre… pour la volonté de Dieu » (1 Pier. 4 : 2). N'attendons pas un moment plus favorable ! Dès aujourd’hui, ayons sérieusement affaire avec le Seigneur à cet égard. Et demain matin, forts de sa seule force, quand nous entendrons à notre réveil : « Le Maître est là, et il t'appelle » (Jean 11 : 28), faisons comme Marie : « dès qu'elle l'eut entendu, (elle) se leva en hâte et vint à lui » (v. 29).
 
 

                                               D’après une ancienne brochure : « Une heure avec Jésus »