bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

L’IGNORANCE

 L’ignorance du témoignage divin
  Un ardent désir de l’apôtre Paul : « Je ne veux pas que vous ignoriez, frères… »
  L’ignorance des Corinthiens, en dépit de la connaissance et des dons
  L’état charnel des croyants, une entrave à leur croissance spirituelle
  Une autre raison profonde de cette ignorance : l’orgueil 
  L’aveuglement spirituel et la prétention
  La paresse spirituelle  
  Le danger d’être entraîné dans un chemin que le Seigneur n’approuve pas  

  
            L’ignorance dans le domaine spirituel est un état humiliant, dangereux et souvent, hélas, coupable. L’apôtre Paul a dû écrire aux croyants de Corinthe : « Ressaisissez-vous pour vivre dans la justice, et ne péchez pas ; car certains sont dans l’ignorance de Dieu, je vous le dis à votre honte » (1 Cor. 15 : 34). Il déclare aussi, à l’égard de ceux qui refusaient de reconnaître ses écrits comme « le commandement du Seigneur » : « Si quelqu’un est ignorant, qu’il soit ignorant » (1 Cor. 14 : 38).
  

L’ignorance du témoignage divin

            Combien de personnes autour de nous veulent entièrement ignorer le témoignage divin de la création ! Pourtant chacun peut y discerner de grandes merveilles avec l’intelligence naturelle que nous avons reçue de notre Créateur. S’obstiner à refuser de recevoir un tel témoignage de l’existence de Dieu rend les hommes inexcusables ; ils sont « devenus fous » et désormais se placent eux-mêmes sous le jugement divin (Rom. 1 : 20-23).
            Par ailleurs, très nombreux sont les hommes qui ont aujourd’hui la Bible complète à leur disposition ; elle fait connaître à tous les hommes l’œuvre de salut accomplie par le Fils bien-aimé de Dieu à la croix. Beaucoup osent cependant se moquer de cette sainte Parole de Dieu, refusent de se soumettre à ses enseignements et de croire à un jugement inéluctable et proche (Héb. 9 : 27). Ils préfèrent suivre le penchant obstiné de leur cœur et laisser l’Ennemi les conduire à la perdition (2 Pier. 3 : 5).
            Peut-être l’un de nos lecteurs a-t-il conscience d’être encore loin de Dieu et d’avoir négligé ses appels jusqu’à maintenant ? Ne restez pas plus longtemps dans l’ignorance des pensées de grâce de Dieu à votre égard : ce sont « des pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance » (Jér. 29 : 11). Venez à Lui dès aujourd’hui !

 

Un ardent désir de l’apôtre Paul : « Je ne veux pas que vous ignoriez, frères… »

            On retrouve plusieurs fois dans les épîtres ce souhait de Paul (Rom. 1 : 13 ; 1 Cor. 10 : 1 ; 12 : 1 ; Rom. 11 : 25 ; 2 Cor. 1 : 8). Ces versets confirment son désir fervent de veiller à l’édification de tous les rachetés du Seigneur - ceux qu’il avait pu rencontrer au cours de ses voyages, comme aussi tous les autres (2 Cor. 11 : 28).
            Les souffrances traversées durant son ministère (Act. 9 : 16) témoignaient d’un amour ardent pour tous les rachetés (2 Cor. 12 : 15). Son désir était d’imiter à cet égard son Seigneur. Aussi montrait-il une « tendre affection » envers eux, « comme une nourrice » et prenait-il grand soin de les exhorter et les consoler « comme un père ». S’il les instruisait ainsi dans la vérité, c’était pour les aider à « marcher d’une manière digne de Dieu » (1 Thes. 2 : 7, 11-12).
            Il s’attachait à remplir son service - « publiquement » et « dans les maisons ».  Il peut dire aux anciens d’Ephèse, lors de leur dernière entrevue : « J'ai servi le Seigneur… ; sans rien cacher de ce qui est profitable, je vous ai prêché... ». Il leur avait en effet parlé de tout ce qui concernait « la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Act. 20 : 18-21). Mais il peut ajouter : « Je n’ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le dessein de Dieu » (v. 27). Sa conduite personnelle confirmait son enseignement, ce qui est important pour un serviteur !

  

L’ignorance des Corinthiens, en dépit de la connaissance et des dons

            C’est à ces Corinthiens, qu’il avait si longuement enseignés sur place, que Paul estime devoir maintenant adresser une mise en garde concernant l’ignorance spirituelle qui s’est développée dans leur rassemblement. Dieu avait pourtant répondu avec amour, dès le début, aux besoins spirituels de cette assemblée nombreuse (Act. 18 : 10-11). Ils sortaient d’un bourbier de corruption et d’idolâtrie, et avaient été enrichis à tous égards dans le Christ Jésus « en toute parole et toute connaissance ». Le témoignage de Christ avait été confirmé au milieu d’eux, et ils « ne manquaient d’aucun don de grâce », en attendant l’apparition du Seigneur (1 Cor. 1 : 5-7) !
            Cependant, dans cette épître, l’apôtre ne cache pas à quel point la licence des mœurs avait pénétré au milieu d’eux. Certains ne voyaient aucun mal à manger des choses sacrifiées aux idoles ou même à se rendre dans un temple païen ! D’autres problèmes étaient venus se greffer parmi eux. Il y avait maintenant « des écoles de pensée », des divisions, des procès « entre frères » devant les tribunaux du monde. Le désordre avait gagné les réunions, et quelques-uns en venaient même à mettre ouvertement en doute l’autorité apostolique de Paul (ch. 9).

 

L’état charnel des croyants, une entrave à leur croissance spirituelle 

            Malgré toutes les ressources divines reçues, les Corinthiens restaient très ignorants de la pensée de Dieu à leur égard ; cela se ressentait dans leur marche désordonnée. Tout cela n’était que le fruit de leur chair « non bridée ». Mais, chers enfants de Dieu, que se passe-t-il parfois dans nos rassemblements ? Nous devrions baisser la tête de honte.
            L’apôtre rappelle que Dieu - pour se glorifier - a choisi ce qui est faible, vil et méprisé. Il est vrai qu’il y a peu de sages, de puissants, de nobles, parmi les rachetés. Aussi « ceux qui périssent » (1 : 18) méprisent-ils les croyants ; ils n’ont souvent aucune estime pour eux.
            Cependant les rachetés sont en Christ, et désormais Il a été fait pour eux
« sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (v. 30). Le souvenir de notre état passé, si misérable, en contraste avec l’immense grâce de Dieu, devrait nous garder toujours humbles devant Dieu, nos frères, et même tous les hommes !
            Cependant Paul doit dire avec tristesse à ses « frères en Christ » : « Je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants » (3 : 1). Ils cédaient facilement aux mouvements de leur chair - ce qui est d’ailleurs aussi souvent notre cas. Aussi ne pouvaient-ils pas supporter de la nourriture solide - ils ne comprenaient pas les aspects les plus élevés de la vérité. Chers frères, avons-nous appris à tenir notre chair dans la mort ou marchons-nous encore « à la façon des hommes » ?

  

Une autre raison profonde de cette ignorance : l’orgueil

            L’apôtre montre plus loin quelle est la raison profonde de cette grande ignorance spirituelle : c’est l’orgueil - la « faute du diable » (1 Tim. 3 : 6). Les Corinthiens se montraient fiers de leur « soi-disant » savoir, pourtant la plupart du temps purement intellectuel. L’orgueil est un danger permanent ; il menace encore plus les chrétiens qui ont fait - comme ils le disent parfois avec autosatisfaction - des « études supérieures ». Or, leur entourage, surtout à l’heure actuelle, les pousse à s’en targuer. Veillons à ne pas reproduire cette tendance dans nos familles chrétiennes, ce qui revient à s’éloigner de plus en plus du chemin d’humilité profonde enseigné par le Seigneur lors de sa marche ici-bas. Tant de nos chers enfants s’écartent ainsi d’un tel chemin de renoncement, saisis par ce vertige d’être « quelqu’un » d’admiré ici-bas - et pourtant de façon si éphémère ! De telles promotions sont recherchées par leurs camarades qui sont encore « sans Dieu et sans espérance » et dont l’horizon se borne à la terre.
            La connaissance des choses de Dieu s’acquiert d’abord par le moyen de l’intelligence humaine et peut ainsi se graver plus ou moins dans notre mémoire, au milieu d’une foule d’autres connaissances. Mais il est nécessaire de recevoir d’abord la vie divine par l’action de la Parole et du Saint Esprit en nous. Alors seulement nous pouvons croître dans la vie de la foi. La connaissance divine peut s’appliquer à notre cœur et à notre conscience, à la gloire de Dieu, qui nous a sauvés de la mort éternelle !

            Mais si notre savoir reste simplement une affaire d’intelligence, il reste sans effet sur notre être intérieur et peut même alimenter un sentiment d’orgueil et une prétendue supériorité vis-à-vis de vrais chrétiens, que l’on estime facilement « moins instruits ». Prenons garde : cette prétention peut, si nous ne veillons pas avec prière, envahir notre cœur de rachetés, et causer de grands dommages dans l’Assemblée.
            Une sorte de confusion s’empare parfois de nos esprits. On ne distingue plus ce qui peut avoir été acquis simplement au cours de nos « études », de ce que le Seigneur seul peut et veut confier à ses serviteurs, par le canal de sa Parole et de son Esprit. Ces choses-là, si précieuses, centrent nos pensées sur Christ ; elles sont un don gratuit de sa part et demeurent pour l’éternité !
            Paul, conduit par le Seigneur, nous avertit : « Si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître » (1 Cor. 8 : 2). Cette connaissance-là enfle, tandis que l’amour qui est la nature de Dieu édifie. Nous éprouvons alors un vif désir de rester dans sa lumière et d’apprendre ainsi à mieux Le connaître.

            Attention, chers lecteurs chrétiens : l’orgueil est toujours « latent » dans notre cœur ; toute l’histoire de l’homme est là pour le confirmer. Quand il surgit, sous une forme ou une autre, ses effets sont toujours désastreux. Demandons au Seigneur d’opérer dans son amour, et de nous ramener à Lui - ce qu’il fera souvent en nous humiliant.

  

L’aveuglement spirituel et la prétention

            Il peut y avoir souvent une grande prétention « cachée » dans notre cœur. Il en résulte beaucoup d’ignorance, à notre honte, au sujet « de Dieu » (1 Cor. 15 : 34). Les Corinthiens avaient accepté de faux enseignements, mettant en doute la résurrection du corps. Ils s’étaient fiés à leur savoir, à leurs capacités personnelles, pour discerner le bien du mal. Terrible conséquence : ils s’étaient adonnés à l’immoralité. Il fallait que le Seigneur les réveille spirituellement et qu’ils se purifient avec zèle du mal. C’était le seul chemin à suivre, pour vivre justement et grandir dans une vraie connaissance de Dieu. Grâce à une réelle humilité retrouvée, à un jugement enfin complet de nous-mêmes, nous serons gardés dans la saine doctrine. Toutes les exhortations sévères de l’apôtre à ce sujet nous concernent aussi !
            A ce moment-là, dans l’assemblée à Corinthe, existait un grave péché moral. Commis par une seule personne, il n’en souillait pas moins toute l’assemblée. Ce « levain » avait gagné la pâte tout entière, ce qui aurait dû plonger les Corinthiens dans le deuil et la confusion. Or, tout au contraire, ils s’étaient enflés d’orgueil (1 Cor. 5 : 2). Leur « vanterie » s’était accrue (v. 6). Ils montraient un « goût immodéré » pour le don des langues. Il est fortement à craindre qu’ils aient voulu passer pour supérieurs à leurs frères ; ce danger persiste aujourd’hui. Nous nous souvenons d’une chère croyante très malheureuse parce qu’on avait réussi à la convaincre que puisqu’elle ne parlait pas en langues, elle n’était qu’une chrétienne de « deuxième zone ». Dieu peut-il voir dans nos cœurs que le désir d’avoir des « dons spirituels plus grands » a seulement en vue l’édification des âmes ?
            L’apôtre rendait grâces à Dieu de ce qu’il parlait en langues plus que tous les Corinthiens (1 Cor. 14 : 18). Il pouvait reprendre ses frères, il avait qualité pour le faire. Il ne défend pas de parler en langues, mais il en limite l’exercice à la présence de quelqu’un qui soit susceptible d’interpréter, en vue d’édifier tous les saints. Faute d’interprète approprié, celui qui parlait en langues devait garder le silence dans l’assemblée et parler « à lui-même et à Dieu » (1 Cor. 14 : 5, 28). Paul insiste en revanche sur la valeur d’un autre don, beaucoup plus utile : celui de prophète. Sa valeur « pour l’édification et l’exhortation et la consolation » (v. 3) ne peut être mis en doute.

            Cet « exemple » de déviation, tiré des Ecritures, montre combien l’orgueil peut être aveugle ; on ne discerne pas aisément ses vrais motifs. Dès que le « moi » s’installe au centre de nos pensées - au lieu du Seigneur -, nous n’avons plus de discernement. L’ignorance s’aggrave, la pensée de Dieu n’a plus la place souveraine qui doit être la sienne dans nos cœurs. Chacun, au contraire, cherche sa propre gloire ! Nous oublions la sainteté de Dieu, ses droits, le bien de son assemblée. Cette ignorance peut se manifester même chez des croyants que Dieu avait, dans sa grâce souveraine, richement bénis !

  

La paresse spirituelle 

            Notre ignorance « partielle » - à l’égard de sujets importants dans la Parole et de la façon convenable de se conduire à la gloire de Dieu, en particulier dans sa Maison - est hélas fréquente et généralement coupable ; c’est une des conséquences de notre négligence ou, pire, de notre paresse. On perd souvent beaucoup de temps à rechercher les vains plaisirs de ce monde. Même le travail, si utile à sa place, ne doit pas pour autant briguer la première place dans notre cœur ; tout appartient de droit au Seigneur chez son racheté : corps, âme et esprit !
            Laissons Hébreux 5 : 12 nous reprendre - si nécessaire : «  Vous qui, en effet, devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels que vous avez besoin de lait, non de nourriture solide ». L’auteur, sous la direction du Saint Esprit, aurait eu beaucoup de choses précieuses à dire. Mais elles étaient difficiles à expliquer du fait que les croyants hébreux étaient devenus paresseux à écouter ! Ignorer ce dont nous entretient cette épître est particulièrement grave ; elle a surtout en vue la personne adorable du Seigneur. Chers lecteurs, sommes-nous devenus paresseux à écouter, quand le Saint Esprit veut nous entretenir du Fils de Dieu ?
            Revêtons avec soin la parure indispensable de l’humilité ; n’ayons pas une haute opinion de nous-mêmes, au-dessus de celle qu’il convient d’avoir (Rom. 12 : 3). Si notre premier amour s’efface du fait de notre négligence, la paresse spirituelle s’empare de nous ; nous devenons de plus en plus insouciants, nous contentant d’une simple routine. La lecture de la Bible est hâtive, alors qu’il convient de l’étudier avec prière. Il n’y a plus en nous ce désir ardent de nous laisser humblement enseigner par le Saint Esprit.

            Si l’on cherche à établir les raisons profondes d’une telle tiédeur, on constate très souvent qu’il manque dans notre vie une réelle séparation du « monde ». Toutes sortes de désordres viennent alors nous assaillir.

  

Le danger d’être entraîné dans un chemin que le Seigneur n’approuve pas 

            Il nous faut sans doute reconnaître avec humiliation que notre marche - individuelle ou en assemblée – a souvent été fortement entravée par notre ignorance. Il en est fréquemment résulté des manquements personnels ou collectifs. Pour maintenir la vérité, il faut d’abord la connaître ! Sondons, avec persévérance de foi, les Ecritures où elle se trouve (Jean 17 : 17).
            Dans les derniers jours de l'histoire d'Israël, le prophète devait s'écrier: « Mon peuple est détruit, faute de connaissance
» (Osée 4 : 6). On peut dire aujourd'hui encore que le peuple de Dieu subit une grande perte par manque de connaissance de la Parole de Dieu et d’attachement à Celui qu’elle révèle. C’est ainsi que beaucoup restent associés à bien des choses qui sont contraires à la pensée de Dieu.
            Si notre marche est fidèle, rien ne troublera notre communion avec le Seigneur. En sa compagnie, l’ignorance diminue. Son désir est que nous avancions vers l’état « d’homme fait » (Eph. 4 : 13), ce qui nous permettra d’entrer dans les choses profondes de Dieu (Ps. 32 : 8 ; 1 Cor. 2 : 10).

            Sachons exprimer, avec les paroles d’un cantique, cette prière à Dieu :

                       Que ton divin Esprit nous enseigne et nous guide,
                       Par ta sainte Parole agissant dans nos cœurs !

            C’est le Seigneur seul qui peut confier à l’un des siens le service d’enseigner la Parole au milieu de ses frères, s’Il le juge bon. L’aide toute-puissante du Seigneur lui est alors indispensable pour le faire de manière convenable. Une étude « privée » et suivie des Ecritures est indispensable pour être capable d’enseigner avec clarté (1 Tim. 3 : 2). La Parole invite à « avoir de l’indulgence pour les ignorants et les égarés » (Héb. 5 : 2) ; il faut sentir sa responsabilité pour leur enseigner ce que, par l’Esprit Saint, nous avons par pure grâce, saisi jusqu’ici dans l’Ecriture.

            Face à une ignorance insidieuse, grandissante, dans les choses de Dieu, le besoin est urgent d’apprendre à « exposer justement la Parole de la vérité » (2 Tim. 2 : 15). Travaillons sans nous lasser ! « La nuit vient, où personne ne peut travailler » (Jean 9 : 4).

 

                                                                                                                     Ph. L  -  le 06. 02. 13