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PSAUME 110

 
           

1- L’Eternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds.
2- L’Eternel enverra de Sion la verge de ta force : Domine au milieu de tes ennemis !
3- Ton peuple sera un peuple de franche volonté, au jour de ta puissance, en sainte magnificence. Du sein de l’aurore te viendra la rosée de ta jeunesse.
4- L’Eternel a juré, et il ne se repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec.
5- Le Seigneur, à ta droite, brisera les rois au jour de sa colère.
6- Il jugera parmi les nations, il remplira tout de corps morts, il brisera le chef d’un grand pays.
7- Il boira du torrent dans le chemin, c’est pourquoi il lèvera haut la tête.

 

            Ce Psaume de sept versets seulement est vraiment le « centre » du livre des Psaumes. Avec le Psaume 22, il fait partie des plus riches passages de l’Ecriture. Il occupe une place très importante dans le Nouveau Testament : il y est cité huit fois (Matt. 22 : 44 ; Marc 12 : 36 ; Luc 20 : 42-43 ; Act. 2 : 34-35 ; Héb. 1 : 13 ; 5 : 6 ; 10 : 13 ; 7 : 17), ce qui met en évidence sa portée capitale. Il sert en particulier pratiquement de « fil conducteur » à toute l’épître aux Hébreux. Il est rappelé directement dans les versets cités et l’épître y fait en outre de nombreuses allusions.
            Il a été écrit par David ; l’apôtre Pierre en rend témoignage (Act. 2 : 34-35) et le Seigneur lui-même dans chacun des trois premiers Evangiles.
            Comme dans plusieurs autres Psaumes (2, 8, 16, 22), une seule personne nous est présentée : le Seigneur Jésus. Dieu veut nous occuper de son Fils, Lui seul est digne d’occuper nos pensées. Notre privilège déjà ici-bas - en particulier durant le culte - est de penser au Seigneur seul. Est-ce toujours le cas ? Il faut sans doute bien souvent reconnaître que non !
            Martin Luther pensait qu’il serait juste d’entourer symboliquement ce psaume « d’un cadre en or, incrusté de pierres précieuses », tant il contient de beautés ! Il présente la personne du Messie de façon grandiose. Il est donc une source jaillissante de joie pour notre âme, un trésor pour tous les chrétiens quant à la compréhension de la doctrine. Il nous apporte des certitudes et du réconfort. 

 

« Assieds-toi à ma droite »

            Les versets 4 et 5 du Psaume109 rappellent que Christ, en réponse à son amour, n’a rencontré que la haine. Mais ici, à son humiliation fait place son exaltation. Il commence par une invitation solennelle. Dieu lui-même Le fait asseoir à sa droite, la place d’honneur ; là, Il partage le pouvoir avec Lui. Dieu lui dit : « jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ». Sa séance à la droite du Père nous apporte l’assurance que l’œuvre de la croix est achevée, à la gloire de Dieu.
            Il est assis et Il attend avec dépendance, depuis bientôt 2000 ans, le moment choisi par Dieu le Père pour faire éclater publiquement la gloire royale de son Fils bien-aimé. Elle sera manifestée devant tout l’univers.
            Le « ton » de ce verset est celui du repos et du triomphe. On y ressent la tranquillité goûtée après une victoire définitive. Désormais, un nouvel ordre de chose a été établi et il s’accompagne d’un acte de justice.
            Un jour, durant son ministère ici-bas, le Seigneur a mis à l’épreuve les pharisiens en se servant de ce premier verset du Psaume 110. Il leur a demandé : « Que pensez-vous du Christ ? » (Matt. 22 : 42). Comment se fait-il en effet que David l’appelle Seigneur, et qu’Il soit son fils ? La portée de ce Psaume 110 dépassait la compréhension de ces hommes qui se targuaient volontiers d’être des experts concernant les questions religieuses. Dans ce texte des Ecritures se trouvait, sous une forme cachée, une allusion au grand mystère de l’incarnation. Le Fils de David, un homme, devait être en même temps le Seigneur de David, c’est-à-dire Dieu lui-même ! Lui seul, « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (Jean 1 : 18), pouvait l’être ! Les pharisiens qui Le haïssaient avaient eu la bouche fermée.
            La lecture de la fin de ce premier verset rappelle que de nombreuses personnes sont attirées par la pompe et le clinquant de ce monde, qui offre sans cesse à nos pauvres cœurs « les délices du péché », selon l’expression de la Parole (Héb 11 : 25). S’ils se laissent tenter, ils ont alors les mêmes ambitions que ceux qui habitent sur la terre ; ils participent à l’activité politique de ce monde et cherchent à acquérir ses richesses « pourries » (Jac. 5 : 2) qui « se font des ailes » (Prov. 23 : 4-5).
            De tels chrétiens devenus mondains ne réalisent pas que « ce monde passera, ce superbe édifice s’écroulera bientôt jusqu’en ses fondements ». Il n’est que le « marchepied » de Dieu. Le Seigneur en retirera d’abord tous les siens ; ils seront enlevés à sa rencontre (1 Thes. 4 : 17). Ensuite tous ses ennemis connaîtront une ruine totale.
            Entre ce premier verset et le suivant, il y a ce qu’un commentateur appelle la « grande parenthèse » ; elle correspond à toute la période de l’Eglise. Commencée au jour de la Pentecôte et de la descente du Saint Esprit sur la terre, elle s’achèvera au moment de sa seconde venue.

 
 
La domination future de Christ

            Le verset 2 présente Dieu envoyant de Sion la verge de la force du Messie. L’Eternel établit Christ comme le Roi et lui donne Jérusalem - Sion - pour capitale. La verge, ou le sceptre, est un symbole de l’autorité royale. Christ reçoit le pouvoir de dominer sur toute la terre, exerçant une autorité royale au milieu de ses ennemis (voir 1 Cor. 15 : 24-28). N’est-ce pas là où Il a été l’humilié, où Il a connu l’hostilité de la part de l’homme, que bientôt sa puissance se déploiera ?
            Si longtemps rebelle, son peuple servira désormais le Seigneur de « franche volonté » (v. 3 ; voir Jug. 5 : 2). Il n’y a pas de place dans son armée pour des mercenaires. Seuls les « volontaires » s’engageront à sa suite, de tout leur cœur. L’expression « la rosée de la jeunesse » (v. 3) désigne les jeunes gens. Ils viendront vers Lui, avec toute leur fraîcheur et leur vigueur juvénile. Ce sera l’aurore d’un jour nouveau.
            Même dans l’armée de David, il y avait ceux qui se « soumettaient en dissimulant ». Leur hostilité a finalement éclaté au grand jour, au moment de la révolte d’Absalom. Ainsi, tôt ou tard, l’épreuve est envoyée et la preuve se fait.

 

« Sacrificateur pour toujours »

            Exalté, Christ intercède pour les siens (Jean 17 : 9). Ce verset 4 est rappelé dans le chapitre 5 de l’épître aux Hébreux déjà cité. Il met l’accent sur la sacrificature éternelle de Christ ; elle est donc intransmissible (Héb. 7 : 28) - en contraste avec cette sacrificature qui avait été établie « entre les hommes ». Ils étaient « plusieurs » du fait qu’une succession avait lieu au moment où l’un d’eux mourait (Héb. 7 : 23).
            Toute la question de la sacrificature doit être considérée à la lumière du passage « initial » dans Genèse14 :18. C’est là que l’on entend parler pour la première fois de Melchisédec. Ce qui est plus important encore, c’est la mention d’un « sacrificateur », la première dans l’Ecriture ! On retire d’importantes indications de ce passage. L’accent y est mis sur l’autorité du « Dieu très-haut » et sur l’office de sacrificateur - Melchisédec, le plus grand et celui qui « bénit » Abraham (v. 19).
            De même, dans le Psaume110, on trouve la pensée de l’autorité : « L’Eternel a juré » et une assurance : « Il ne se repentira point » (v. 4). L’office de Christ est précisé : « Tu es sacrificateur » et la durée de son service est indiquée : c’est « pour toujours ». Il ne s’agit plus de « l’ordre » d’Aaron, mais d’un ordre royal plus élevé encore, celui « de Melchisédec » - un nom qui signifie « Roi de justice » et « Roi de paix » (Héb. 7 : 1-2). Que Christ soit Roi, de nombreux psaumes le confirment, mais celui-ci est le seul à présenter le Messie comme étant aussi un sacrificateur ; c’est d’ailleurs ainsi qu’Il est également vu par Zacharie. Ce prophète parle à plusieurs reprises du « Germe » - un des titres de gloire de Christ - et précise qu’Il est sacrificateur sur son trône (6 : 12-13). Le « Roi », déjà vainqueur de tous ses ennemis, aide les siens encore ici-bas dans leurs combats : ils peuvent être « plus que vainqueurs ». Et en tant que sacrificateur, Il conduit la louange et bénit Dieu de la part de son peuple.

 
 
Les ennemis brisés
 
            L’activité du Seigneur maintenant exalté ne se dément pas (v. 5-6).
Ces deux versets soulignent la Toute-puissance de Christ. Il est précieux pour un croyant de s’en souvenir quand il vaque à la prière. Cette pensée fortifie sa foi, et il est rendu plus hardi dans ses requêtes.
            Le mot « briser » (v. 6) ne signifie pas seulement une victoire complète mais il inclut également une confusion totale et des blessures inguérissables. La force du Christ glorifié est irrésistible.

            La colère est un des sentiments les plus violents auquel un homme puisse s’abandonner. On frissonne en réalisant ce que sera la colère de Dieu vis-à-vis des rebelles, quand sa patience sera venue à son terme ! (Rom. 2 : 5, Apoc. 6 : 17 ; 19 : 21 ; 20 : 15).

            « Il (Christ) jugera parmi les nations » (v. 6). L’ampleur de sa victoire sera évidente devant la dévastation qu’elle laissera derrière elle. Il ne restera plus personne pour ensevelir une telle multitude de morts ! L’ennemi sera totalement déconsidéré et couvert de honte. Ceux qui étaient de puissants leaders politiques seront réduits au silence. Est-ce une allusion à Gog (Ps. 68 : 21 ; Ezé. 38-39) ? En tout cas la question se posera : Comment tant d’hommes forts ont-ils pu tomber si bas ? L’excellente grandeur de Dieu sera évidente.
 
 
L’eau du torrent

            Le premier verset mettait en évidence la déité absolue de Christ tandis que le verset 7 paraît être plutôt en relation avec son humanité parfaite. Durant les jours de son humiliation volontaire sur cette terre, Il a bu « du torrent dans le chemin ».
            Il a connu de rares moments de rafraîchissement, préparés par Dieu, son Père. Il en a goûté toute la douceur ; ils étaient propres à encourager son âme. Il n’a pas méprisé le torrent mais Il n’a pas cherché non plus à y rester davantage. Il a poursuivi sans faiblir un chemin de douleur et de rejet qui glorifiait le Père. Citons quelques exemples de ces « oasis » trouvées dans l’Evangile.
            Dans Luc 7 : 2-10, que de nobles sentiments on trouve chez ce centurion ! Une chose inattendue pour l’époque, c’est sa grande affection à l’égard de son esclave malade et sa bienveillance envers le peuple d’Israël alors sous la domination des Romains, mais plus encore la grande humilité de cet homme « gradé » : « Je ne mérite pas que tu entres sous mon toit… d’aller moi-même vers toi ; mais dis une parole, et mon serviteur sera guéri… Jésus l’admira… même en Israël je n’ai pas trouvé une si grande foi » !
            Dans le même chapitre, une femme pécheresse entre hardiment chez Lévi, un pharisien prétentieux qui daignait recevoir Jésus à sa table ! Elle oint les pieds du Seigneur avec un parfum, puis elle les essuie avec ses cheveux et verse d’abondantes larmes de repentir. C’est elle, méprisée de tous qui rafraîchit et restaure le cœur du Sauveur, Lui-même secrètement rejeté par ces hommes religieux (v. 36-44) !
            Dans un village, une femme nommée Marthe Le reçoit dans sa maison. Désormais, et jusqu’à la veille de sa mort expiatoire, Celui qui n’avait pas un lieu où reposer sa tête, reviendra dans ce lieu où Il est aimé et servi. Marie, la sœur de Marthe, « assise aux pieds de Jésus, écoutait sa parole » (Luc 10 : 39). Un cœur ouvert, prêt à se laisser instruire, réjouit beaucoup le Sauveur. Elle est « enseignée » et peu avant la crucifixion, quand Jésus revient à Béthanie, « on lui fit donc là un souper » (Jean 12 : 2). Marie répand alors un parfum de grand prix sur le Seigneur. Il met en évidence avec joie la signification profonde de son geste d’amour : « Permets-lui d’avoir gardé cela pour le jour de ma mise au tombeau » (v. 7). Chers croyants, n’oublions pas l’avertissement du Seigneur : « Mais moi, vous ne m’avez pas toujours » (v. 8).
            Dans le chapitre 15 de l’évangile de Matthieu, une pauvre cananéenne étrangère aux alliances de la promesse - nous le sommes également - le supplie de guérir sa fille cruellement tourmentée par un démon. Jésus seul peut lire dans son cœur. Or, Il la reprend, semble-t-il, rudement. Elle reconnaît alors devant tous son indignité. Si nous prenons notre véritable place devant Dieu, sa grâce brillera de tout son éclat. Quelle joie pour le Seigneur de dire : « Femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux » (v. 28) !
            Pensons encore à la conversion de la Samaritaine, au puits de Sichar (Jean 4). Celui qui est la source des eaux vives était là, le seul qui peut désaltérer un pécheur. Pourtant c’est Lui qui s’adresse à elle en lui disant « Donne-moi à boire » (v. 8). Il y avait en fait dans Son cœur aimant une autre soif, celle de sauver cette femme. Il voulait lui faire connaître le « don de Dieu » et qui était Celui qui lui disait : « Donne-moi à boire » ! Sa grâce et sa vérité vont opérer tour à tour durant cet entretien avec celle qui semblait si loin du salut. Alors elle laisse là sa cruche et va dire aux hommes de la ville : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il pas le Christ ? » (v. 28-29). A leur tour ils viennent vers Lui et vont croire aussi. Le Seigneur est rafraîchi en voyant une telle « réponse » à l’œuvre de la croix qu’Il allait accomplir.
            A Golgotha également, un des brigands crucifiés aux côtés du Seigneur est convaincu de péché. Dieu l’éclaire et il rend témoignage à l’égard de Jésus : « Celui-ci n’a rien fait qui ne doive pas se faire » (Luc 23 : 41). Il demande au Seigneur de se souvenir de lui quand Il viendra dans son royaume et reçoit en réponse une promesse sans prix : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (v. 43). Ainsi, sur la croix aussi, Jésus peut trouver chez cet homme rejeté de la société un fruit du travail de son âme.

 
 
                        Au ciel, sur le trône du Père,
                        Nous te voyons, ô Rédempteur,

                        Dans le repos et la lumière,

                        Ceint de puissance et de splendeur.

                        L’œuvre de grâce est terminée :

                        Tu t’es assis dans le saint lieu ;

                        En haut, la gloire t’est donnée ;

                        Tout t’est soumis, ô Fils de Dieu !
 
 

                                               Ph. L                           le 18. 10. 12