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« Si tu t'élèves… parmi les étoiles… » (Abdias v. 4)
 
 
            « L'arrogance de ton coeur t'a séduit, toi qui demeures dans les creux du rocher, ta haute habitation ; toi qui dis dans ton coeur : Qui me fera descendre par terre ? Si tu t'élèves comme l'aigle, et que parmi les étoiles tu mettes ton nid, je te ferai descendre de là, dit l'Eternel » (Abdias v. 3-4).
 
 
 
            La courte prophétie d'Abdias (dont le nom signifie : celui qui adore… ou qui sert Dieu) s'occupe essentiellement d'Edom. Ce peuple descendait d'un homme profane (Héb. 12 : 16), Esaü, frère jumeau de Jacob. Malgré sa brièveté (21 versets seulement), ce livre d'Abdias nous fait découvrir une grande somme de vérités.
            Cette prophétie est unique dans son caractère et dans son contenu. Elle annonce un jugement définitif, il n'y a pas trace de compassion ou d'une possible espérance de salut !
            En relatant sa vision, Abdias commence par annoncer que Dieu a envoyé un ambassadeur aux nations, pour leur commander de se lever contre Edom pour la guerre. Dieu, qui n'ignore rien de nos faits et gestes, n'est jamais indifférent à leur égard. Or cette peuplade d'Edom avait cruellement opprimé son peuple.
            Edom était tapi dans son repaire rocheux et vivait de brigandage. Il se croyait à l'abri de toutes les représailles ; rien n'égalait son arrogance. C'était un type de la chair, ce principe intérieur corrompu qui se trouve en chacun de nous. Edom était l'adversaire le plus acharné d'Israël, tout en étant pourtant son plus proche parent ! Ce lien de parenté aurait dû parler à sa conscience lorsque Moïse dans le désert avait sollicité son roi, en parlant de la fatigue qui avait atteint le peuple de Dieu (Nom. 20 : 14 -21). L'Eternel le lui rappelle : « A cause de la violence faite à ton frère Jacob, la honte te couvrira, et tu seras retranché pour toujours (v. 10).
            L'Eternel lui envoie d'abord ce message : « Voici, je t'ai fait petit parmi les nations ; tu es fort méprisé » (v. 2). Et, de fait, même ses partenaires et ses associés le considéraient comme indigne d'estime. C'est une chose fréquente dans ce monde : non seulement on éprouve le vide dans son âme, mais encore on doit souffrir du dédain des autres.
            Suivent deux comparaisons qui font ressortir l'affreuse condition à laquelle Edom va être réduit à la suite des jugements divins. La première est celle des voleurs. Malgré leur amour du butin, ils ne saccagent pas complètement une maison, mais ils y laissent ce qui n'a pas de valeur pour eux. La seconde comparaison est empruntée aux vendangeurs. Même les plus attentifs, oublient toujours quelques grappes de raisin cachées sous le feuillage. Mais c'est Dieu lui-même qui va châtier Edom et le ravager entièrement : « Comme Esaü est fouillé » ! Ses cachettes les plus secrètes, ses trésors les plus dissimulés seront mis à découvert (v. 5-6). Or, de grandes richesses se trouvaient à Pétra, cette station commerciale entre la Syrie et l'Arabie.
            Les alliés d'Edom, longtemps prêts à l'aider à mal faire, étaient maintenant disposés à le tromper avec impudence. Ceux qui avaient mangé son pain lui tendaient un piège. Il les appelle à l'aide, mais se heurte à un refus, et ses envoyés sont reconduits ignominieusement à la frontière. Tous les appuis d'Edom vont successivement lui faire défaut (v. 7). Dès le début de son histoire, il n'a montré aucun attachement au Dieu de ses pères. C'est maintenant l'heure solennelle du châtiment mérité. Ne soyons pas séduits : "ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera" (Gal. 6 : 7).
            Abdias, sous la conduite de l'Esprit, énumère alors les traits moraux d'Edom dans un langage très fort. En lisant ce passage, n'oublions pas que les mêmes caractères peuvent se retrouver avec plus ou moins d'acuité en chacun d'entre nous. Si nous laissons la chair libre d'agir, au lieu de la tenir dans la mort, là où la croix de Christ l'a placée, elle ne manquera pas de se manifester.
            Le grand trait dominant d'Edom, c'est l'orgueil. Or si Dieu donne la grâce aux humbles, il résiste aux orgueilleux (Prov. 3 : 34 ; 1 Pier. 5 : 5). Tôt ou tard, les manifestations de l'orgueil seront suivies d'un effondrement spectaculaire : c'est le cas pour Edom (Mal. 1 : 4). Dieu détruit les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre sa connaissance (2 Cor. 10 : 4-5).
            On retrouve chez Edom le vieux rêve toujours caressé par l'homme : atteindre jusqu'au ciel ! C'était déjà le but de ceux qui voulaient bâtir Babel : construire une tour dont le sommet atteigne jusqu'aux cieux (Gen 11 : 4) ! Dans sa folie, depuis qu'il a écouté la voix du serpent ancien, l'homme a toujours cherché à se faire égal à Dieu (Gen. 3 : 5 ; Phil. 2 : 6).
            Sous une forme moderne, il trahit sa prétention par les efforts colossaux qu'il fait pour explorer le cosmos, pour sonder les mystères du ciel. L'homme voudrait s'évader de ce qu'il appelle « sa prison terrestre » et faire son nid, s'il le pouvait, parmi les étoiles. C'était le désir du roi de Babylone, symbole du diable (Es. 14 : 13). Ne nous laissons pas éblouir par cette vanité humaine, ni par les succès limités de la science et de la technique. « Les cieux sont les cieux de l'Eternel, mais il a donné la terre aux fils des hommes (Ps. 115 : 16). Ne perdons jamais de vue non plus que ce monde est déjà jugé (Rom. 3 : 5-6). Dieu lui demandera bientôt compte de la place qu'il a réservée au Seigneur Jésus, sur la croix !
            Edom était rempli de confiance en lui-même : « Toi qui dis dans ton coeur (Es. 14 : 13-15) : Qui me fera descendre par terre ? » (v. 3). C'est en Dieu seul que nous sommes appelés à nous confier (Prov. 3 : 5). Et s'il s'agit de notre salut, nous ne pouvons être à l'abri de la colère qui vient (Rom. 1 : 18) sans avoir placé notre confiance dans l'oeuvre parfaite du Seigneur Jésus, accomplie une fois pour toutes à Golgotha.
            Devant cette haute opinion de soi, Dieu prévient : « Si tu t'élèves comme l'aigle, et que parmi les étoiles, tu mettes ton nid, je te ferai descendre de là » (v.4) ! Les citadelles iduméennes semblaient inaccessibles, mais Dieu allait les atteindre et les renverser. Leurs sentiments étaient à l'opposé de ceux de David. Il disait : « Eternel ! Mon coeur n'est pas hautain et mes yeux ne s'élèvent pas ; et je n'ai pas marché en des choses trop grandes et trop merveilleuses pour moi » (Ps. 131 : 1). Les épreuves d'un croyant contribuent utilement à l'humilier et à briser sa volonté propre. Dieu les permet et il doit se soumettre ! L'apôtre Paul exhorte les rachetés, désireux de marcher sur les traces du Seigneur : « Ne pensant pas aux choses élevées, mais nous associant aux humbles » (Rom. 12 : 16), qu'il s'agisse de personnes ou de choses !
            Par contre, que d'illusions Edom nourrissait sur lui-même ! Il y avait certes encore au milieu de lui des sages réputés (Jér. 49 : 7). Mais l'Eternel annonce qu'il va détruire du milieu d'Edom les sages et, de la montagne d'Esaü, l'intelligence (v.9). L'apôtre rappelle que ce n'est pas « la sagesse d'en haut, mais une sagesse terrestre, animale, diabolique » (Jac. 3 : 15) ; il est écrit : « Je détruirai la sagesse des sages et j'annulerai l'intelligence des intelligents » (1 Cor. 1 : 19). Leur conseil deviendra stupide (Es. 19 : 11) ! Leurs guerriers eux-mêmes, consternés et effrayés, seront incapables d'être en aide et seront anéantis (v. 9).
            Chez Edom, il y a une constante opposition violente au peuple de Dieu. Elle a existé de tout temps et aujourd'hui aussi « tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2 Tim. 3 : 12).
            Mais la charge la plus accablante envers ce peuple demeure qu'il s'est réjoui au sujet des fils de Juda au jour de leur destruction ! Il a ouvert sa bouche toute grande au jour de leur détresse (v.12) !  
            « Tu n'aurais pas dû….et tu n'aurais pas et tu n'aurais pas dû » : par sept fois, la voix du Juge divin formule des accusations de plus en plus graves. Il s'agit d'abord de regards coupables, d'une joie mauvaise assouvie par la souffrance et le désastre d'autrui (Prov. 24 : 17-18). Combien tout cela rappelle les mêmes regards éhontés, cyniques qui se sont posés sur notre cher Sauveur, Jésus crucifié : « Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche, ils hochent la tête... ils me contemplent, ils me regardent » (Ps. 22 : 7, 17). Il n'y a pas de pire lâcheté que d'insulter quelqu'un dans le malheur et la souffrance.
            Mais la malice d'Edom – et celle des ennemis de Jésus – se sont aussi traduites en paroles et en actes (v. 12 ; Ps. 22 : 7, 16-18). Quand Jérusalem sera assiégée par Babylone, les Edomites diront : « Rasez, rasez jusqu'à ses fondements » (Ps. 137 : 7-9). Les Chaldéens, avec leurs instincts sanguinaires, avaient-ils besoin d'être ainsi excités au meurtre et à toutes spoliations ? 
            Poussé par ses instincts pillards, Edom avait également profité de la calamité d'Israël pour faire main basse sur ses richesses : « toi aussi, tu étais comme l'un d'eux » (v. 11 et 13). Par contre, les Iduméens se sont tenus à l'écart au lieu de venir au secours d'Israël. Quelle cruauté, si nous agissons ainsi quand notre frère ou notre soeur, blessé, malade, est dans le besoin. Ce fut pourtant aussi l'attitude du sacrificateur et du lévite, en contraste complet avec celle du bon Samaritain : ils passèrent outre (Luc 10 : 31-32) ! Aidons selon notre pouvoir (Prov. 24 : 11-12) et ne nous contentons pas de paroles (Jac. 2 : 14-17 ; 1 Jean 3 : 16-19).  
            Pire encore, postés aux carrefours des routes, les Edomites ont arrêté les Israélites fugitifs pour les massacrer impitoyablement ou les livrer aux vainqueurs et ils ont participé à la curée (v.14). Tous leurs crimes ne peuvent pas rester impunis (Ezé. 25 : 12-14 : Lam. 4 : 21). Le prophète Amos avait déjà annoncé que Dieu enverrait un feu qui dévorerait les palais de Bostra : il avait rappelé comment Edom avait poursuivi son frère avec l'épée, étouffant la miséricorde et laissant sa colère déchirer sans fin (Amos 1 : 11-12) !
 
            Le jour de l'Eternel encore à venir (v.15) qui sera le signe du jugement contre toutes les nations, amènera en particulier une revanche définitive et complète de la « montagne de Sion » sur celle d'Esaü. « La maison de Jacob sera un feu, et la maison de Joseph une flamme ; et la maison d'Esaü sera du chaume ». Ce sera enfin la délivrance définitive d'Israël, assailli par d'implacables ennemis. Mais cette immense confédération de peuples formée contre lui sera anéantie. « Ta récompense retombera sur ta tête » (v.15 ; Ezé. 35 : 15 ; Hab. 2 : 8), comme une flèche, lancée en l'air, qui reviendrait sur l'archer !
            « La maison de Jacob possédera ses possessions » (v. 17). Le merveilleux rétablissement d'Israël et sa domination à l'aube du règne sont annoncés. Son territoire s'agrandira de toutes parts : Abdias confirme l'extension du territoire d'Israël vers le sud (le territoire d'Edom : Nom 24 : 18), vers l'ouest (où habitaient indûment les Philistins), vers le nord (Ephraïm) et vers l'est, au-delà du Jourdain (là où Galaad s'était fixé).
            Mais, alors qu'un résidu des autres nations vivra heureux sous le sceptre du Messie, Edom sera effacé de la carte du règne millénaire. « Il n'y aura pas de reste de la maison d'Esaü, car l'Eternel a parlé » (v.18) ; la décision divine est sans appel ! On assiste à la disparition finale de la race d'Esaü qui, jadis, a méprisé la bénédiction (Gen. 25 : 34), pour devenir ensuite un cruel ennemi héréditaire du peuple Israël, lequel avait pourtant reçu un commandement de Dieu à l'égard d'Edom : « Tu n'auras pas en abomination l'Edomite, car il est ton frère » (Deut. 23 : 7) !
 
            La prophétie d'Abdias se termine par cette certitude précieuse : "Le royaume sera à l'Eternel" (Ps. 47 : 7-8 ; Zach. 14 : 9) ! Le règne de Salomon a été marqué par la grandeur et la gloire. Mais dans un jour maintenant très proche, un plus grand que Salomon va régner (Matt. 14 : 42). La gloire de son royaume n'aura jamais été égalée dans toute l'histoire de ce monde.
            Nos pensées convergent vers le Messie glorieux. Il est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ! C'est le secret de la confiance du croyant dans les jours d'obscurité et de labeur qui précèdent la victoire définitive.
 
                                                                                               Ph. L  23.05.06.
 
 
                        De sa divine présence, Jésus remplira l'univers ;
                        Il étendra sa puissance sur tous les rivages des mers.
 
                        Les cieux béniront la terre et la terre au ciel répondra.
                        Toute chair dans la poussière devant lui se prosternera.