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Un siège laissé vide…

 
 Le siège de David resté vide
 La place laissée inoccupée par Thomas

 Etienne laissant une place vide, après avoir été lapidé
 Le vide laissé après Enoch, lorsque Dieu l’a « enlevé »

 Une exhortation pressante pour nous, chrétiens
 

            « Et Jonathan lui dit (à David) : C’est demain la nouvelle lune, et on s’apercevra que tu manques, car ton siège sera vide » (1 Sam. 20 : 18). Ces paroles de Jonathan ont un large domaine d’application dans notre vie de croyant. Relevons ensemble dans l’Ecriture quelques occasions où un « siège » a été laissé vide et cherchons à en comprendre les raisons. Chacun pourra en recevoir personnellement des avertissements du Seigneur.


Le siège de David resté vide

            Après sa victoire sur Goliath, David était devenu une sorte de héros populaire en Israël. C’était un officier supérieur et le gendre du roi. Il semblait n’avoir plus qu’à attendre le moment de succéder à Saül. Il aimait son peuple ; chacun en était conscient et l’aimait en retour. Mais Dieu qui l’avait choisi en vue de conduire Israël (Ps. 78 : 70-72) jugeait bon de faire traverser à son serviteur un temps d’épreuve particulièrement difficile. David doit tout quitter : foyer, situation enviable, ressources assurées.
            Il s’enfuit, poursuivi par Saül, devenu depuis peu son plus cruel ennemi. Dans sa jalousie haineuse, ce roi ose même suivre David jusqu’à Naïoth, où le fils d’Isaï s’est réfugié peu auparavant auprès du prophète Samuel. Bref séjour mais si profitable ! Troublé, David quitte alors en hâte cet abri pourtant sûr, et rejoint son meilleur ami, Jonathan, le fils de Saül.
            David et Jonathan étaient étroitement unis depuis la victoire de David sur Goliath, un ennemi redoutable d’Israël et un type de Satan. Ils avaient la même foi, le même amour pour Dieu. Jonathan voyait à juste titre dans son ami le futur roi d’Israël. David croyait encore possible un retour en grâce auprès de Saül. Il espérait que Jonathan, qui avait déjà réussi une fois à changer les mauvaises intentions de son père, pourrait encore l’aider.
            C’était la veille de la « nouvelle lune », une fête qui, en temps ordinaire, voyait les intimes de Saül se retrouver à table avec lui. Or David, comprenant l’acuité du danger qui le menaçait (1 Sam. 20 : 3), avait décidé d’être absent ; sa place restait donc vide. Dieu préparait David à quitter définitivement la désastreuse compagnie de Saül. Il se cache et compte sur la fidélité de Jonathan pour venir lui confirmer qu’il était temps de s’éloigner.
            Interrogé par son père sur les raisons de cette absence de David, Jonathan ment à Saül. Il affirme : « Il m’a instamment demandé d’aller jusqu'à Bethléhem » (v. 28). Il prétend que David s’y est rendu pour un sacrifice de famille (v. 29). La colère de Saül s’embrase alors contre son propre fils ; il l’injurie et cherche à le frapper (v. 33), comme auparavant David, avec sa lance. Le terrible comportement de ce roi devenu apostat oblige Jonathan à apporter à David, avec tristesse, la confirmation de ce qu’il craignait. Il va mener désormais une vie errante.
            Des personnes qui aimaient David vont, hélas, rester en arrière au lieu de le suivre. Elles sont attirées par la pompe du palais royal et la munificence de ce souverain. La place du fils d’Isaï restera vide. Son absence sera douloureusement ressentie par plus d’un cœur, mais la « vertu », c’est-à-dire le courage moral, leur fait défaut pour le rejoindre, comme tant d’autres le feront pourtant dans la caverne d’Adullam (1 Sam. 22 : 1-4).
            Cet épisode de la vie de David est un avertissement pour tous ceux qui ont entendu la voix du Sauveur et hésitent encore à Le suivre. « Sortons vers Lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 13). Il faut savoir renoncer à ces places que nous avons occupées volontiers avant de connaître notre Sauveur ; elles seraient encore prêtes à nous accueillir. Elles se trouvent aisément hélas dans les lieux où chacun s'adonne à toutes sortes de plaisirs mondains ; mais elles sont aussi dans divers mouvements « religieux », où la pensée de Dieu dans l’Ecriture est, volontairement ou non, délaissée. Suivons avant tout le Seigneur. Là où la foi est sincère, il n’est plus question de faire « marche arrière » (Héb. 11 : 15-16).


La place laissée inoccupée par Thomas

            C’était le soir du « premier jour de la semaine » (Jean 20 : 19) : les disciples étaient réunis dans la crainte. Or soudain Jésus se trouve au milieu d’eux, fidèle à sa promesse (Matt. 18 : 20). La joie remplit leur cœur quand Il leur montre ses mains et son côté ; ce sont les preuves certaines que notre paix avec Dieu a été faite. Il dit encore à ses disciples : « Paix à vous ! » (Jean 20 : 20-21). Hélas, Thomas, l’un des douze, est absent ! L’Ecriture le mentionne : sa place habituelle est restée vide, son absence a été remarquée par les autres disciples. Ils s’empressent de lui faire part de cette merveilleuse nouvelle : « Nous avons vu le Seigneur (v. 25).
            D’abord incrédule, puis encouragé par leur témoignage, Thomas sera présent huit jours plus tard lorsque Jésus revient - pour lui d’abord peut-être - et se tient à nouveau « au milieu d’eux » (v. 26). Dans sa grâce, Il montre à Thomas ses mains et son côté, l’invitant même à avancer son doigt pour s’assurer de la réalité des faits. Thomas, rempli enfin d’adoration, s’écrie alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 29).
            Depuis ces jours-là, chaque « premier jour de la semaine », les disciples se réunissent ainsi autour du Seigneur. Quelle joie pour chacun des siens de discerner dans le pain, son corps offert pour lui, et dans la coupe, son sang précieux versé pour le rendre net ! Il montre toujours à notre cœur ébloui Ses mains et Son côté ! Après de si précieux instants, comment ne pas nous écrier d’une seule voix : « Nous avons vu le Seigneur » ?
            Quelques-uns pourtant ne se joignent pas à ceux qui L’aiment et se réunissent pour se souvenir ensemble de Lui. Ils ne ressentent pas le besoin impérieux de leur âme rachetée de s’asseoir autour du Seigneur et de prendre part à ce banquet de l’amour. Pourtant le sang précieux de Christ a été versé à la croix pour les acquérir et leur donner une place autour de Lui. Ils n’ont pas cette joie de « voir le Seigneur », ni surtout de remplir le cœur de Dieu de satisfaction au moment où Il voit les siens prendre part à cette fête qui leur rappelle son immense amour.
            A Troas, bien des années après l’institution de la Cène - « la nuit où il fut livré » (1 Cor. 11 : 23) -, les disciples se réunissent aussi pour « rompre le pain » le premier jour de la semaine (Act. 20 : 7). Il semble même que l’apôtre Paul ait attendu plusieurs jours, guidé par le désir de rompre le pain avec d’autres disciples. Il annonce ensuite la Parole jusqu’à minuit, car il se propose de quitter la ville dès le lendemain. C’est un bel exemple de l’attachement à l’assemblée et à la fraction du pain ; il devrait caractériser tous les enfants de Dieu.


Etienne laissant une place vide, après avoir été lapidé

            Beaucoup de serviteurs et de conducteurs ont servi le Seigneur durant toute leur vie, là où Il les avait placés. Ils ont été ensuite retirés les uns près les autres de la scène présente, appelés par Dieu à « se reposer de leurs travaux » (Apoc. 14 : 13). Ils manquent – comme David autrefois – là où ils ont exercé, conduits par le Saint Esprit et la Parole, une activité bienfaisante.
            « Etre avec Christ » est certes « de beaucoup, meilleur » (Phil. 1 : 23) ! Aussi Paul, tout en étant « pressé des deux côtés », ne savait pas ce qu’il devait choisir. Il écrit aux croyants de Philippes : « Mais il est plus nécessaire à cause de vous que je reste dans le corps » (v. 24). Avec confiance, il se déclare assuré de rester avec eux pour leur progrès et la joie de leur foi (v. 25).
            Après la mort d’Etienne (Act.7 : 58-60), des hommes pieux ont mené grand deuil (8 : 2). Ils réalisaient qu’un homme « rempli de foi et de l’Esprit saint » avait été repris auprès de son Seigneur. Etienne avait pu rendre un témoignage exceptionnel accompagné d’une connaissance remarquable de l’Ecriture. Devant le sanhédrin, avant d’être lapidé, il sait, en se servant de l’histoire d’Israël, exposer les voies de Dieu et sa fidélité - et, en même temps, rappeler l’infidélité de son peuple. Ce vase d’élection ne sera pas aisément remplacé !
            Dieu seul peut, s’Il le juge à propos, susciter un autre serviteur, pour s’occuper à son tour avec sagesse de l’assemblée où une place est restée vide. A sa place, chacun doit « tenir ferme la fidèle parole selon la doctrine, afin d’être capable aussi bien d’exhorter par un sain enseignement que de réfuter ceux qui contredisent » (Tite 1 : 9). Notre départ pour le ciel, notre vraie patrie, laissera-t-il dans l’assemblée un « vide » sur le plan spirituel ? En attendant, sommes-nous au milieu d’elle une aide ou une entrave ?
 

Le vide laissé après Enoch, lorsque Dieu l’a « enlevé »

            Durant les soixante-cinq premières années de sa vie, Enoch avait eu la même mauvaise conduite que tous les autres hommes pécheurs – « sans Dieu et sans espérance dans ce monde ». Mais, après la naissance de son fils Methushélah (Gen . 5 : 22), un grand changement s’opère en lui. Il marche dès lors avec Dieu, durant trois cents ans !
            L’époque où il vivait était, comme la nôtre, pleine de périls. Il n’a pourtant pas hésité à rendre témoignage, à avertir ses contemporains. Il a prophétisé, manifestant ainsi tout son désir de voir les autres hommes sauvés. Il contemplait « par la foi » le Seigneur revenant avec ses saints pour juger les impies. C’était une telle réalité pour son âme qu’il en parle, comme si la chose avait déjà eu lieu ! « Voici le Seigneur est venu…  pour exécuter le jugement contre tous » (Jude 14). Ceux qu’il côtoyait faisaient partie de ces impies. Assis au milieu des croyants, ils étaient des « taches » dans leurs agapes. N’est-ce pas souvent encore le cas aujourd’hui, là où ces repas d’amour ont lieu ?
            L’enlèvement de ce croyant fait partie, pour ainsi dire, de sa carrière de foi. L’épître aux Hébreux affirme : « Par la foi, Enoch fut enlevé pour qu’il ne voie pas la mort, et on ne le trouva pas parce que Dieu l’avait enlevé ; car avant d’être enlevé, il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu. Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire » (11 : 5-6). L’enlèvement d’Enoch est une exception étrange et remarquable à la loi actuelle de la mort sur la terre. Nous, croyants, attendons d’être enlevés à la rencontre du Seigneur en l’air (1 Thes. 4 : 15-17). Nous serons ainsi délivrés de « la colère qui vient » (1 Thes. 1 : 10). Il nous tarde de voir Jésus face à face, Celui qui nous a délivrés ! Il est l’Etoile du matin levée dans nos cœurs dans toute sa splendeur (2 Pier. 1 : 19). En attendant cette précieuse espérance illumine les heures ténébreuses de la nuit et nous en sommes tous encouragés.
            Un jour, l’événement attendu est venu confirmer la foi d’Enoch : il a été « enlevé ». « On ne le trouva pas », dit l’Ecriture. Peut-être, comme les fils des prophètes au moment de l’enlèvement d’Elie, s’est-on mis à sa recherche, sans résultat bien sûr - comme à la venue du Seigneur pour enlever les siens à sa rencontre ? Leur place, à tous deux, était vide et leur absence a été fortement ressentie : « ils ont manqué » ! Ces deux témoins ont été repris sans passer par la mort. Quelle joie ineffable et glorieuse sera la part des croyants au retour du Seigneur ! Plus de souffrances, de gémissements - ni de péchés, avec toutes leurs terribles conséquences ! Le cantique nouveau, rappelant l’étendue de la grâce qui nous a rachetés, s’élèvera sans fin vers le trône, où nous verrons le Roi assis, dans toute sa beauté.
            Sur la terre, notre place sera vide, et nos concitoyens, restés incrédules, auront un terrible réveil. Nous étions peut-être liés à certains d’entre eux par la naissance ou le mariage. Or désormais un « grand gouffre » séparera définitivement les « incrédules » des « croyants ». C’est déjà « dans les tourments » que les rebelles pourront voir, de loin, les enfants de Dieu dans la félicité du ciel (Luc 16 : 23-25).
            Si l’un de ceux qui nous entourent, ou nous lisent, est encore dans ses péchés, puisse-t-il se sentir personnellement concerné par cet appel. S’il se repent et confesse ses péchés, il sera sauvé, en plaçant sa confiance dans le Fils de Dieu, notre Seigneur, mort pour expier nos péchés. Prenons garde, la porte de la grâce va se fermer définitivement ! Aujourd’hui, il est temps encore. Venez à Lui, il reste encore de la place !

 
Une exhortation pressante pour nous, chrétiens

            Dans plusieurs assemblées où les enfants de Dieu ont coutume de se réunir, nous constatons avec tristesse que des places longtemps occupées sont maintenant vides. Les raisons de cet abandon sont multiples. Dans plusieurs cas, l’Adversaire a réussi à détourner des croyants du « sentier de force, où le bonheur abonde », enseigné dans la seule Parole de Dieu. D’autres sont tombés dans l’un des pièges de l’Ennemi, par exemple celui du péché « qui nous enveloppe si facilement » (Héb. 12 : 1) ou de la mondanité si répandue même dans l’Eglise. Plusieurs se sont « refroidis » dans leurs affections pour Christ et ont abandonné leur « premier amour » (Apoc. 2 : 4) ; ils ont pris la triste habitude de délaisser le « rassemblement de nous-mêmes » autour du Seigneur (Héb. 10 : 25). Leurs places sont inoccupées au moment du culte et du repas du souvenir institué par le Seigneur, et aussi aux réunions de prière ou d’édification. La négligence ou l’insouciance ont pris peu à peu le dessus. Les réunions de l’assemblée sont de moins en moins fréquentées.
            Reconnaissons-le : tout ce qui touche à la vie chrétienne et l’exercice journalier de la piété semble avoir beaucoup perdu de son attrait pour nos cœurs ! Alors souvent, en particulier durant la semaine, seul un nombre restreint de frères et de sœurs sont présents au rassemblement. Cette carence, devenue habituelle, ne doit-elle pas créer des exercices profonds devant le Seigneur chez tous les frères et sœurs, car nous faisons partie du seul corps de Christ ?
            C’est certainement un sujet d’intercession urgent à présenter à Celui qui, seul, opère en nous « le vouloir et le faire » (Phil. 2 : 13). Encourageons-nous l’un l’autre à venir au lieu du rendez-vous. Soyons heureux et reconnaissants envers Dieu d’être là, chaque fois que c’est possible ! Délaissons volontiers en revanche d’autres activités de peu d’importance et souvent même nuisibles à notre vie spirituelle. Occupons, avant tout, notre place réservée autour du Seigneur. Cette exhortation est urgente car le jour est proche, où Christ avec puissance viendra enlever son Eglise auprès de Lui.
            Il est toujours très rafraîchissant de relire le témoignage de la Parole concernant les temps où, avec ferveur, les disciples « persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Act. 2 : 42). C’était les temps où la foi chantait.
            Enfants de Dieu, où en sommes-nous aujourd’hui à cet égard ? L'habitude, excellente en soi, de fréquenter régulièrement les réunions peut avoir parfois un effet néfaste, si elle se traduit par une sorte d’autosatisfaction comparable à celle des pharisiens. C’est un danger qui ressurgit à toutes les époques (Matt. 23 : 5-7) ! Notre présence habituelle aux réunions doit être spontanée et traduire un amour fervent pour Christ. Lui seul en mesure la réalité et la profondeur (Jean 21 : 17).

 
 
                                                                       Ph.L                 le 27. 09. 12