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ESQUISSE DU LIVRE DES NOMBRES (2)

Le service des Lévites au désert
       Les Kehathites (Nom. 3 : 27 à 32 ; 4 : 1 à 20)
 

Le service des Lévites au désert

            Le principal service des Lévites au désert était de transporter le tabernacle. En ligne générale, les Kehathites portaient le sanctuaire et l’autel d’airain ; les Guershonites avaient la charge de la partie textile et les Merarites, de toute la structure solide.
            Le tabernacle nous parle, d’une part, de la manifestation de Dieu en Christ ; d’autre part, de la maison de Dieu où Il veut habiter sur la terre, telle qu’elle est aujourd’hui composée de tous les croyants. Les objets du sanctuaire - l’arche, la table des pains de proposition, le chandelier, l’autel d’or, ainsi que l’autel d’airain - représentent Christ. Les tapis et les couvertures sont plutôt un type de la maison de Dieu et des caractères qu’ont à revêtir les rachetés, reflétant ceux du Seigneur lui-même ; la partie solide du tabernacle : les bases, les ais, les pieux, nous présente la structure fondamentale de cette maison fondée sur la rédemption.
            « Porter » le tabernacle à travers le désert, n’est-ce pas aujourd’hui, par le ministère oral et écrit de la Parole et par le témoignage de la vie pratique, maintenir intact et vivant pour le peuple de Dieu, l’enseignement relatif à la personne et à l’œuvre de Christ, et à l’assemblée ?
            Sans les Lévites portant le tabernacle, le peuple n’aurait pas pu poursuivre sa route. Les trois familles devaient collaborer étroitement pour que l’édifice soit toujours complet. Rien ne devait être oublié ou endommagé.
            Ce n’était pas les princes des Lévites qui dirigeaient leur activité ; le « prince des princes » (Nom. 3 : 32), Eléazar, fils d’Aaron, était établi sur ceux qui avaient la charge du lieu saint : les Kehathites ; Ithamar dirigeait les mouvements des Guershonites et des Merarites (4 : 28, 33). Autrement dit, les Lévites étaient sous la dépendance des sacrificateurs.
            « Un ministère digne de ce nom, doit être rendu au Seigneur ; il doit prendre une position d’humilité, de petitesse et d’infériorité à l’égard de la famille sacerdotale, qui comprend aujourd’hui tous les croyants, et ne doit pas être exercé par des hommes qui domineraient sur des héritages considérés par eux comme leur appartenant (1 Pier. 5 : 3) » (H. Rossier).
            Dans le tabernacle, les sacrificateurs exerçaient le service envers Dieu, c’est-à-dire le culte. Ils devaient eux-mêmes envelopper de diverses couvertures les objets du sanctuaire et l’autel d’airain avant que les Lévites les portent. Entre deux étapes, la responsabilité incombait donc aux Lévites de maintenir le tabernacle intact et prêt pour la halte suivante. Il était alors dressé et le culte pouvait être à nouveau rendu à Dieu. Aujourd’hui, toute l’assemblée apporte la louange au Seigneur. Le ministère proprement dit n’a pas de place dans le culte - nous ne parlons pas de la lecture de passages appropriés de la Parole. Cependant, quelques mots dans la dépendance de l’Esprit, en rapport avec l’adoration, la personne et l’œuvre de Christ peuvent être à propos. D’un dimanche à l’autre, il est nécessaire que les croyants soient formés par le ministère, qu’ils apprennent à mieux connaître le Seigneur et à le refléter dans leur marche et leur témoignage ; ainsi les cœurs seront préparés pour le culte suivant. S’il y a ministère sans culte, on ne rend pas à Dieu, au Père, ce qu’Il recherche. Mais s’il y a culte sans ministère (sous les trois aspects que nous allons voir en détail), le niveau du culte baissera certainement, et l’intelligence spirituelle de ceux qui le rendent s’en ressentira.
            Aaron et ses fils plaçaient les Lévites « chacun à son service et à son fardeau » (Nom. 4 : 19, 49). Il y a tout à la fois la sphère d’activité et le poids de responsabilité. Personne ne saurait avoir à cœur les intérêts du Seigneur dans son œuvre, sans ressentir le « fardeau » qui s’y rattache. Mais aucun serviteur ne devrait se charger seul de la totalité ! Chacun avait et son service et son fardeau. Il ne s’agit pas de choisir soi-même l’activité que l’on veut exercer pour le Seigneur, mais de savoir quel service et quel fardeau Il veut nous confier. Il importe de reconnaître, de discerner à quelle « famille » de Lévites nous appartenons, quelle sphère le Seigneur nous a dévolue - celle-ci peut changer à travers les étapes du désert !
            Les Lévites étaient très nombreux en comparaison du volume et du poids à transporter ; huit mille cinq cent quatre-vingts avaient plus de trente ans, et moins de cinquante (v. 48). Personne n’était surchargé ; chacun accomplissait sa tâche et sans doute pouvaient-ils se relayer fréquemment dans le transport. Pourquoi les serviteurs du Seigneur sont-ils en général aujourd’hui si chargés ? Serait-ce que le nombre des Lévites - comme nous le verrons au temps d’Esdras et de Néhémie - a considérablement diminué ? Plus d’un racheté du Seigneur ne discerne pas, ou refuse même, le service et le fardeau que son Maître lui a octroyés. Les âmes ne sont pas cherchées, elles ne sont pas nourries ; les croyants ne sont pas enseignés, exhortés, consolés ; le témoignage pratique de séparation et de dévouement s’en ressent ; la vie de Christ n’est pas vécue dans les siens. « Il ne vaut pas la peine de vivre, si ce n’est pour servir le Seigneur », écrivait un jeune croyant que peu après le Seigneur devait reprendre auprès de Lui ; pourtant, des quelques années pendant lesquelles il l’avait servi, il restait certainement du fruit à Sa gloire.

 

                           Les Kehathites (Nom. 3 : 27 à 32 ; 4 : 1 à 20)

            Les Kehathites avaient la charge du sanctuaire : « c’est une chose très sainte » (4 : 4). Les objets du sanctuaire nous parlent de la révélation de Dieu en Christ. Les couvertures qui les revêtaient indiquent l’état pratique qui, dans la marche, doit correspondre à l’objet porté. Pour l’arche, le drap de bleu - le caractère céleste - était à l’extérieur : c’est la marche de Christ lui-même. Pour tous les autres objets, le drap de bleu, s’il y en avait un, était placé à l’intérieur ; mais à l’extérieur se trouvait la peau de taissons, « cette sainteté pratique et vigilante ici-bas, qui se garde du mal qu’on peut contracter en traversant le désert » (J.N.Darby). Telle doit être la marche des chrétiens.
             Les Kehathites portaient sur l’épaule (7 : 9). Il y fallait toute la force, toute l’énergie du serviteur : ils ne portaient pas « du bout du doigt » ! Avoir charge du ministère relatif à la personne et à l’œuvre de Christ, est une chose de la plus haute importance, qui demande tout notre cœur, toute notre attention, toute notre intelligence spirituelle. L’arche, ni les autres objets, ne pouvaient être portés par un seul homme ; plusieurs devaient marcher ensemble, à la même cadence, dans le même chemin. Aucun ne devait être d’une taille plus grande que ses frères, les dominer : tout en aurait été compromis. Pas de hiérarchie non plus. D’un même pas, les Kehathites poursuivaient leur course à travers le désert, portant avec soin et persévérance le fardeau précieux et très saint qui leur avait été confié.
            Un croyant écrivait à un frère découragé d’une assemblée locale pour l’encourager à persévérer dans son service : « ministering patiently Christ » (présentant patiemment Christ). Y aurait-il service plus efficace : avec patience, révérence et amour, présenter la personne du Seigneur.
            Tous les Lévites n’étaient pas Kehathites ; le Seigneur a certainement confié plus particulièrement à certains croyants un service pour Christ dans la rédaction de commentaires de la Parole de Dieu. Bien des croyants, des jeunes aussi, ont été soutenus dans l’épreuve, restaurés dans leurs âmes, fortifiés pour la route, en considérant, à travers ce ministère écrit, la gloire du Seigneur - « une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père » (Jean 1 : 14). Un frère âgé parlant de la visite d’un jeune frère de passage dans l’assemblée locale, nous disait récemment : « Il nous a parlé du Seigneur ; il a réchauffé nos cœurs ».
            L’arche - le trône de Dieu au milieu de son peuple, symbole de sa sainteté et de sa justice, de la présence de Dieu en Christ - était recouverte du voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint. « Le voile, c’est-à-dire sa chair» (Hébr. 10 : 21) nous parle de l’humanité parfaite du Seigneur Jésus. Lorsque le camp partait, les sacrificateurs démontaient le voile et en couvraient l’arche (Nom. 4 : 5). Ni les sacrificateurs, ni surtout les Lévites, ne devaient la voir (v. 20). Ceux qui plus tard ont voulu la toucher, ou y regarder, sont morts. Avec quelle révérence ne devons-nous pas nous approcher de tout ce qui touche à la personne même du Seigneur, vrai Dieu et vrai homme. « En lui, toute la plénitude s’est plu à habiter » (Col. 1 : 19). Habiter en qui ? En un homme qui, fatigué de sa journée, dormait à la poupe de la barque, dans la tempête, mais qui bientôt, étant Dieu, va se lever et calmer le vent et les flots (Marc 4 : 38-39) ; en un homme qui pleurait avec ceux qui pleurent au tombeau de Lazare (Jean 11 : 35) ; mais qui, Fils de Dieu, déployait l’instant d’après toute sa puissance en ressuscitant celui qui depuis quatre jours gisait dans le tombeau (v. 43-44).
            Le voile était recouvert d’une peau de taissons qui parle de la vigilance et de la séparation intérieures de Christ dans toute sa marche au milieu d’un monde souillé, dont le chef - Satan - « n’avait rien » en Lui (Jean 14 : 30). A l’extérieur venait le drap de bleu, caractère de celui qui, descendu du ciel, passait au travers de ce monde comme l’étranger céleste.
            La table des pains de proposition, avec le pain continuel sur elle, évoque Christ présentant son peuple devant Dieu dans le sanctuaire. Elle était recouverte d’un drap de bleu, caractère céleste des saints en Christ, qu’ils doivent intérieurement toujours conserver, mais non point afficher ! Puis venaient les ustensiles, figures peut-être des saints comme serviteurs pour Dieu. Service plein de distinction et d’une gloire qui, quoique sur la terre, vient de Dieu et remonte vers Lui, représentée, pourrait-on le penser, par le drap écarlate qui les recouvrait. Mais à l’extérieur venait la peau de taissons ; rester dans une attitude de veille et marcher dans la sainteté pratique est indispensable pour que puisse s’accomplir, selon Dieu, le ministère qui présente les rachetés en Christ « rendus agréables dans le Bien-aimé » (Eph. 1 : 6).
            Le chandelier, l’autel d’or, les ustensiles du service étaient, chacun à leur tour, enveloppés d’un drap de bleu et recouverts de la peau de taissons. Christ la lumière ; le Saint Esprit en lui et dans les croyants ; Christ le souverain sacrificateur qui présente à Dieu nos saintes offrandes ; nous-mêmes comme adorateurs faisant monter vers Dieu le parfum de ses perfections ; le service du sanctuaire dans ses divers aspects - tout cela doit être présenté et vécu dans ce monde (enseignement et marche qui l’accompagne) par les « Kehathites » actuels que le Seigneur a qualifiés pour cela.
            Enfin l’autel d’airain, lorsque les cendres avaient été ôtées, devait être recouvert d’un drap de pourpre. Les cendres nous parlent d’une offrande consumée, d’une œuvre accomplie, d’une Victime qui a souffert. Mais si les souffrances devaient être la part du Christ, les gloires ont suivi (1 Pier. 1 : 11) : sur l’autel était placé le drap de pourpre, emblème de la gloire universelle qu’a reçue Celui qui s’est abaissé jusqu’à la mort. Puis venaient tous les ustensiles et par-dessus la couverture de peau de taissons. Combien importe ce ministère qui présente l’œuvre parfaite de Christ à la croix, ses souffrances, son abandon, sa mort. Mais aussi, sa gloire : « Ayant fait par lui-même la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1 : 3). « Dieu l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire » (1 Pier. 1 : 21). « Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou » (Phil. 2 : 9-10).
            La cuve d’airain n’est pas mentionnée ici. « La cuve ne représentait pas une manifestation de Dieu dont l’efficace se reproduit dans la vie chrétienne ou dans la gloire de Christ, mais un moyen pour la purification de l’homme » (J.N.Darby). En effet, dans la description du tabernacle, il n’est tout d’abord pas parlé de la cuve : Dieu se révèle premièrement en Christ ; ensuite vient le sujet de l’accès de l’homme au sanctuaire : pour que le sacrificateur puisse pénétrer dans le lieu saint, il faut qu’il se lave les mains et les pieds. Tout ce que portaient les Kehathites parle de la manifestation de Dieu en Christ - et non du chemin de l’homme vers Lui. Une fois de plus nous voyons comment le Saint Esprit a veillé au sens profond de la Parole et en a merveilleusement ordonné les parties.
            Dans l’histoire du désert, lors de la traversée du Jourdain, pendant la conquête de Canaan, il ne sera plus question, parmi les objets transportés par les Kehathites, que de l’arche. Au Jourdain et à Jéricho, elle sera même portée par les sacrificateurs. Il semble que tout en ayant attiré notre attention sur les diverses manifestations de Dieu en Christ, l’Esprit veuille concentrer nos regards sur sa Personne même, représentée par cette arche recouverte de bleu, qui, au désert, avait marché à la tête ou au centre du peuple, puis lui avait ouvert le chemin à travers le fleuve de la mort et donné la victoire.

 
                        A toi, Jésus, nul n’est semblable,
                        Car toi seul es la vérité.
                        Tout, dans ta Personne adorable,
                        Est amour, grandeur et beauté.
 
 

                                                                                       D’après G. André

  
A suivre