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« Je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé »

 
 Un réveil remarquable, mais suivi aussitôt d’un grand déclin
 Un jugement décrété par Dieu et appliqué de façon généralisée
 Une grande bénédiction produite, dans un jour à venir, par les jugements de Dieu
 Un peuple« affligé et abaissé » qui se confie au nom de l’Eternel 
 L’affliction de Dieu pour son peuple changée en chant de triomphe

            « C’est pourquoi, attendez-moi, dit l’Eternel, pour le jour où je me lèverai pour le butin. Car ma détermination c’est de rassembler les nations, de réunir les royaumes pour verser sur eux mon indignation, toute l’ardeur de ma colère ; car toute la terre sera dévorée par le feu de ma jalousie. Car alors, je changerai la langue des peuples en une langue purifiée, pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel pour le servir d’un seul cœur. D’au-delà des fleuves de l’Ethiopie, mes suppliants, la fille de mes dispersés, apporteront mon offrande. En ce jour-là, tu ne seras pas honteuse à cause de toutes tes actions par lesquelles tu t’es rebellée contre moi ; car alors, j’ôterai du milieu de toi ceux qui s’égaient en ton orgueil, et tu ne seras plus hautaine à cause de ma montagne sainte. Et je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Eternel. Le résidu d’Israël ne pratiquera pas l’iniquité, et ne dira pas de mensonge, et une langue trompeuse ne se trouvera pas dans leur bouche ; car ils paîtront et se coucheront, et il n’y aura personne qui les effraye.
            Exulte, fille de Sion ; pousse des cris, Israël ! Réjouis-toi et égaye-toi de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! L’Eternel a éloigné tes jugements, Il a écarté ton ennemi. Le roi d’Israël, l’Eternel, est au milieu de toi : tu ne verras plus le mal. En ce jour-là, il sera dit à Jérusalem : Ne crains pas ! Sion, que tes mains ne soient pas lâches ! L’Eternel, ton Dieu, au milieu de toi, est puissant ; il sauvera ; il se réjouira avec joie à ton sujet : il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe. Je rassemblerai ceux qui se lamentent à cause des assemblées solennelles ; ils étaient de toi ; sur eux pesait l’opprobre. Voici, en ce temps-là, j’agirai à l’égard de tous ceux qui t’affligent et je sauverai celle qui boitait, et je recueillerai celle qui était chassée, et je ferai d’elles une louange et un nom dans tous les pays où elles étaient couvertes de honte. En ce temps-là, je vous amènerai, dans ce même temps où je vous rassemblerai, car je ferai de vous un nom et une louange parmi tous les peuples de la terre quand je rétablirai vos captifs, devant vos yeux, dit l’Eternel »
(Soph. 3 : 8-20).


            Sophonie, dont le nom signifie : « celui que l’Eternel garde précieusement », est probablement le dernier des prophètes suscités avant le départ de Juda en captivité. Contemporain de Jérémie, de Nahum et de Jonas, Sophonie a prophétisé dans les jours de Josias, roi de Juda.

 

Un réveil remarquable, mais suivi aussitôt d’un grand déclin

            L’état général du peuple avait fortement décliné depuis le règne du roi Roboam, lorsqu’il y avait encore de « bonnes choses » en Juda (2 Chr. 12 : 12). Jérémie devait maintenant mettre en évidence la perfidie de Juda (Jér. 3 : 7-8, 10-11). La terrible chute d’Israël, suivie par sa captivité, n’avait pas eu d’effet sur le cœur et la conscience de Juda. Il s’adonnait au mal encore plus que sa sœur.
            Pourtant à l’époque de Sophonie, sous l’impulsion résolue d’un très jeune roi à la piété remarquable, Josias, une réforme s’était ébauchée dans son royaume. Malgré des dégâts considérables, le temple avait été reconstruit et purifié ; le culte s’y déroulait à nouveau. La plupart des idoles avaient été détruites en présence du roi, même dans plusieurs tribus voisines appartenant à d’Israël.
            Mais ce dernier réveil - avant l’exil - allait être bientôt suivi par un déclin plus marqué encore. Juda chancelait en effet vers une apostasie complète. Seuls quelques-uns parmi le peuple avaient été touchés par les appels divins : ils n’étaient qu’un petit « résidu » (Soph. 2 : 7, 9 ; 3 : 13). En revanche, une grande partie de Juda soupirait après ses idoles et ses abominations familières.

 

Un jugement décrété par Dieu et appliqué de façon généralisée

            A l’instar d’autres petits prophètes, Sophonie parle d’un jugement qui n’épargnera personne. Il adresse d’ultimes appels à la repentance, sans obtenir de réponse favorable (3 : 7). Dieu va donc se résoudre à laisser libre cours à sa colère ; cependant, le prophète annonce, de la part de l’Eternel, que le « résidu » partagera la gloire du Messie.
            Ces promesses auront lieu après le « jour de l’Eternel » - encore appelé « jour du Seigneur » (1 Thes. 5 : 1-5). La plupart des prophètes, dont Abdias et Joël, évoquent ce jour. Leurs prophéties à ce sujet s’étendent sur une période d’environ 2500 ans.
            Le « jour de l’Eternel » est à l’évidence le thème principal de ce livre de Sophonie. Il le décrit comme un jour de fureur, de détresse, d’angoisse, de dévastation (1 : 15-16). Il sera impossible de se mettre alors à l’abri de la tempête ! Tous ceux qui font le mal en Juda seront détruits (1 : 4-13). Il s’agit d’abord de la foule des idolâtres, mais aussi de ceux qui sont « doubles de cœur », ou se détournent ouvertement, clamant leur indifférence envers un Dieu estimé hypothétique. La fin de tous ces incrédules, qui « habitent sur la terre » - leur seul horizon - sera une destruction éternelle.
            Cependant Sophonie s’adresse une dernière fois à Juda, « la nation sans honte ». Il y a encore des « débonnaires » dans le pays ; ils pratiquent ce qui est juste aux yeux de Dieu. Le prophète exhorte ce résidu :
« Suppliez l'Eternel, il aime la douceur et l'humilité et seul, Il peut vous mettre à couvert au jour de Sa colère » (2 : 1-3).
            Il est ensuite longuement parlé du jugement de la Philistie, de Moab, d’Ammon et d’autres nations - avant que Dieu ne parle à nouveau de Jérusalem, cette ville rebelle, corrompue et qui opprime (3 : 1) ! Pourtant l’Eternel y avait mis la mémoire de son Nom ! Il leur reproche d’avoir négligé les Ecritures et la prière. Hélas, le Seigneur peut souvent discerner chez nous les mêmes fâcheuses tendances.
            Il invite à nouveau Juda : « Crains-moi seulement, reçois l’instruction » (3 : 7). Mais au lieu d’écouter, les princes, les juges, les sacrificateurs se lèvent tous de bonne heure et se corrompent dans leurs actions. Or il y a un terme à la patience de Dieu en dépit des moqueries répétées des incrédules. Si la colère de Dieu est « son œuvre étrange », « son travail inaccoutumé » (Es. 28 : 21), toutefois, un terrible châtiment attend ceux qui refusent de se repentir, car tous ont péché (2 Pier. 3 : 3-10).

 

Une grande bénédiction produite, dans un jour à venir, par les jugements de Dieu

            Le résidu juif pieux doit apprendre la pensée divine à son égard : « C’est pourquoi, attendez-moi, dit l’Eternel, pour le jour où je me lèverai pour le butin » (3 : 8). Il s’agit de la « grande tribulation », encore appelée la « détresse de Jacob » car le peuple d’Israël aura encore plus à souffrir que dans le passé. Au milieu de cette grande tourmente, le résidu attendra avec ferveur la venue du Messie !
            A l’aube du millénium, « l’évangile du royaume » sera prêché (Matt. 24 : 14) et Dieu changera la langue des peuples qui auront été épargnés « en une langue purifiée, pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel et Le servent d’un seul cœur » (3 : 9) !
            En outre, venus d’au-delà des fleuves de l’Ethiopie, « les suppliants, la fille de mes dispersés, apporteront mon offrande » (v. 10). Une prophétie qui complète, de façon remarquable, celle d’Ezéchiel 37. Il s’agit du rétablissement complet d’Israël dans le pays promis (voir Es. 18 et le début du chapitre 7). Avec un profond étonnement, chacun assistera au retour de ce peuple merveilleux, dispersé et ravagé, qui depuis si longtemps attendait au milieu des nations !
            L’Eternel l’annonce à Juda : « En ce jour-, tu ne seras pas honteuse à cause de toutes tes actions par lesquelles tu t’es rebellée contre moi ; car alors, j’ôterai du milieu de toi ceux qui s’égaient en ton orgueil,et tu ne seras plus hautaine à cause de ma montagne sainte » (v. 11). Il laissera, au contraire, au milieu d’elle « un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Eternel » (v. 12). Ce petit résidu sera formé par les « pauvres du troupeau », dont parle Zacharie. Ils prennent garde à l’Eternel et reconnaissent sa Parole (11 : 11). On peut les rapprocher « des pauvres en esprit » que Jésus déclare bienheureux (Matt. 5 : 3).

            Le résidu chrétien actuel est appelé à attendre avec patience la venue du Seigneur pour ravir son Eglise au ciel (1 Thes. 5 : 4-9). Ce temps d’attente s’accompagne souvent de souffrance et de persécution.

 

Un peuple« affligé et abaissé » qui se confie au nom de l’Eternel

            Les temps dans lesquels nous vivons rappellent à bien des égards celui de Sophonie. L’état de la chrétienté professante ressemble fâcheusement à celui du peuple de Juda. Le témoignage rendu à la gloire de Dieu s’est beaucoup affaibli ; même s’il reste encore rendu par les « deux ou trois » au milieu desquels le Seigneur se tient. Dieu a toujours voulu garder un résidu choisi parmi « les pauvres quant au monde, riches en foi » (Jac. 2 : 5).
            Le culte des idoles « modernes » bat son plein, la confusion est générale. Chers lecteurs chrétiens, à la veille du retour du Seigneur, faisons-nous partie de ceux qui craignent l’Eternel et le montrent par leur conduite ? Ils font partie de son « trésor particulier » - comparable à celui qui est mentionné à la fin du livre de Malachie et au début de l’évangile de Luc (2 : 25, 36-38). Dieu a constamment Ses yeux sur lui et promet de l’épargner « comme un homme épargne son fils qui le sert » (Mal. 3 : 16-17).
            Ce résidu « affligé et abaissé » ressent vivement la misère spirituelle environnante. Conscient de sa grande faiblesse, il se confie en Dieu seul. Il est humilié, il connaît l’opprobre, mais le Seigneur use de bonté à son égard et veille sur lui. Il ajoute même chaque jour à ce petit troupeau des âmes précieuses, arrachées à l’Ennemi.
            Le Saint Esprit forme dans le cœur des croyants le désir de marcher sur les traces de Celui qui s’est volontairement abaissé. Christ, Homme ici-bas, a suivi un chemin d’affliction, tout à la gloire de Dieu. Il pouvait dire : « A cause de toi j’ai porté l’opprobre, la confusion a couvert mon visage » (Ps. 69 : 7). Que cela soit également notre saint désir !
            Sophonie ajoute que « le résidu d’Israël ne pratiquera pas l’iniquité, et ne dira pas de mensonge, et une langue trompeuse ne se trouvera pas dans leur bouche ; car ils paîtront et se coucheront, et il n’y aura personne qui les effraye » (v. 13). Ce résidu sera une semence de vie au milieu d’un monde qui a rejeté Christ, Celui qui est « le chemin, la vérité et la vie (Jean 14 : 6).
            Ceux qui en font partie reçoivent de Jésus de la nourriture en abondance ; ils ont du repos et ils sont sans crainte. Qui pourrait effrayer le troupeau du Seigneur quand Lui-même se tient au milieu de lui ? Il les conduit à de verts pâturages et à des eaux paisibles.

 

L’affliction de Dieu pour son peuple changée en chant de triomphe

            En contraste avec la terrible scène de jugement qui précède, la bonté de Dieu se déploie désormais librement. Nous pouvons considérer « la bonté et la sévérité de Dieu » se déployer tour à tour (Rom. 11 : 22). Le livre s’achève par un chant d’amour d’une rare beauté. Le résidu - jusqu’alors méprisé - peut désormais se réjouir sans contrainte : « Exulte, fille de Sion ; pousse des cris, Israël ! L’Eternel a éloigné tes jugements, il a écarté ton ennemi. Le roi d’Israël, l’Eternel, est au milieu de toi » (3 : 14-15). Le magnifique cantique d’Esaïe 12 est entonné au milieu de son peuple : la saison des chants est arrivée (Cant. 2 : 12) ; toute la création sera délivrée, par la rédemption, de la servitude de la corruption (Rom. 8 : 20-21). Des cantiques de louanges retentiront : quelle joie connaîtra alors le « résidu » du peuple terrestre de Dieu, au bénéfice - lui aussi - du sang de Christ versé à la croix !
            Chrétiens, notre espérance est plus élevée : elle est céleste et éternelle. Et nous pouvons éprouver déjà une joie ineffable et glorieuse - même si le Seigneur permet en même temps de grandes épreuves au milieu des siens. Pour un racheté, il n’est pas impossible, à l’exemple du Seigneur ici-bas, de pleurer et de se réjouir en même temps (1 Pier. 1 : 6, 8) !
            Cependant la joie du Seigneur sera encore plus grande - ses affections seront entièrement satisfaites : « Il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe » (v. 17). Cette pensée est liée au règne futur de Christ (1 Cor. 15 : 25), mais elle éveille aussi un écho dans nos cœurs de rachetés.

            Pensons davantage à Sa joie ! Lui qui a connu les larmes sur cette terre, est pleinement satisfait d’avoir répondu aux droits de Dieu. Il a ainsi par sa mort expiatoire, acquis des myriades de rachetés. « A cause de la joie qui était devant lui, il a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Héb. 12 : 2). Il est allé « en pleurant », portant la semence qu’Il répandait. Il va revenir « avec chant de joie, portant ses gerbes » (Ps. 126 : 6).
            Dans l’ardeur de sa colère, le Seigneur s’est comporté comme un ennemi pour son peuple terrestre ; II a détruit le lieu de son assemblée et Il a fait « oublier », dans Sion, jour solennel et Sabbat (Lam. 2 : 1, 6) ! Or Il annonce ici, à la fin de cette prophétie de Sophonie, ce qu’Il fera à l’aube de la glorieuse période du millénium : « Je rassemblerai ceux qui se lamentent à cause des assemblées solennelles ; ils étaient de toi ; sur eux pesait l’opprobre » (v. 18). Jusqu’alors placé sous le jugement en raison de ses iniquités, le peuple de Dieu n’avait plus de joie, ses yeux se consumaient en larmes. Dans le lieu saint où résonnaient autrefois les cantiques des adorateurs, lors des fêtes, l’Ennemi avait pu sans crainte pousser des cris de victoire.
            Mais l’Eternel promet de reprendre désormais en mains la cause de celle qui était « Lo-ammi » du fait de ses péchés. Il s’engage personnellement, et ses paroles toujours fidèles ne passeront jamais. Ses promesses prononcées dans le passé à l’égard d’Abraham et des autres patriarches, sont irrévocables (Rom. 11 : 29) - elles le sont pour nous aussi. Il agira en jugement à l’égard de ceux qui ont affligé son peuple, et dont Il s’est servi comme d’une verge. Maintenant, avec une grande bonté, Il dit : « Je sauverai celle qui boitait, et je recueillerai celle qui était chassée, et je ferai d’elles une louange et un nom dans tous les pays où elles étaient couvertes de honte » (v. 19-20 ; Ez. 34 : 15-16). Dieu sera « au milieu » de son peuple en la Personne de Christ. Il est aujourd’hui déjà au milieu de ses bien-aimés, malgré leur faiblesse.

 
 
                                                                                                  Ph. L     le 30. 08. 12