bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

 La maison de Dieu et le culte

 
David et Mical (2 Samuel 6)
Achaz et Ezéchias - père et fils (2 Chr. 28 et 29)

« Vous approchant de lui (le Seigneur), pierre vivante, rejetée par les hommes mais choisie et précieuse auprès de Dieu, vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés en une maison spirituelle - un saint sacerdoce - pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pier. 2 : 4-5).

 

            Beaucoup de croyants voient simplement dans les autres chrétiens des rachetés isolés, qui suivent, comme eux-mêmes, le Seigneur Jésus. Que ceux-ci se réunissent pour le « culte », pour la « prédication de la Parole » ou pour la « prière » leur paraît naturel. Mais que l'ensemble de tous les chrétiens nés de nouveau constitue, sur la terre, devant Dieu, une « maison spirituelle », dans laquelle chaque individu est édifié comme une « pierre vivante » (1 Pierre 2 : 4-10), est pour la plupart un fait ignoré ou de moindre importance.
            Dieu veut pourtant que nous voyions et aimions sa maison actuelle, qui n'est pas faite de pierre et de ciment mais qui n'en est pas moins une réalité divine, comme Il la voit et comme Il l'aime. Il veut aussi que nous nous conduisions dans sa maison selon les enseignements de sa Parole (1 Tim. 3 : 15) et que nous évitions soigneusement tout ce qui est en contradiction avec ceux-ci.
            Nous ne voulons pas aborder cet important sujet d'une manière doctrinale, mais simplement faire comprendre ce qui vient d'être dit par l'exemple de deux rois, David et Ezéchias. Bien que dans l’Ancien Testament nous ne trouvions que le tabernacle et le temple, il nous donne cependant, par ses images, d'importants enseignements relatifs à la « maison spirituelle » du Nouveau Testament. Et lors même que les personnes dont nous allons nous occuper ne connaissaient que la maison visible, nous pouvons cependant beaucoup apprendre d'elles pour notre conduite dans la maison actuelle de Dieu sur la terre.

 
 
David et Mical (2 Samuel 6)

            Nous sommes-nous déjà demandé pourquoi l'Eternel a dit de David qu'il était un « homme selon son cœur » (1 Sam. 13 : 14 ; Act. 13 : 22) ?
            Ce n'est pas à cause de ses qualités extérieures que David a plu à Dieu. Celles-ci n'impressionnent que les hommes ; et même des personnes pieuses - comme Samuel, par exemple - peuvent avoir tendance à juger l'homme selon son apparence extérieure (1 Sam. 16 : 7).
            Dieu regarde au cœur. Il voyait dans le cœur et dans les voies de David différents fruits de sa propre grâce qui rendaient ce jeune homme et futur souverain d'Israël semblable à la beauté et à la perfection de Jésus Christ, le Roi promis et Berger d'Israël, le véritable Homme selon le cœur de Dieu, même si ce n'était que dans une faible mesure.
            Il n'est pas possible d'énumérer ici tous ces fruits de la grâce chez David ; nous désirons n'en rappeler qu'un seul, qui a été dit de Christ : « Le zèle de ta maison me dévore » (Jean 2 : 17 ; Ps. 69 : 9). Ainsi, dans sa mesure, David aussi aimait la maison de Dieu, l'expression des relations permanentes de l'Eternel envers son peuple.
            Quel exemple stimulant n'est-il pas pour nous en cela ! Pour pouvoir édifier une « maison spirituelle » formée de ses rachetés, comme de « pierres vivantes », Dieu lui-même a offert son Fils bien-aimé en sacrifice. « Christ a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle (Eph. 5 : 25). Combien, par conséquent, nous sommes en accord avec le cœur du Père et le cœur du Fils si nous aimons de toute notre âme non seulement les croyants individuellement, mais toute l'Assemblée, sa maison, comme Dieu la voit !
            Toutefois le véritable amour pour la maison de Dieu consiste non seulement en paroles, mais aussi dans la manifestation d'un grand zèle pour son bien.
            David en a donné une preuve évidente (1 Chr. 22). Il a réfléchi à ce qui était nécessaire selon les pensées de Dieu, pour la construction de cette maison, pour ses fondements et sa solidité, pour sa magnificence et sa beauté. Puis les carrières du pays et les forêts de cèdres du Liban ont connu une grande animation. Quel travail pour la préparation des pierres et du bois, combien de chargements et de transports sur les routes, avec des chariots remplis de pierres taillées, de fer et d'airain ! Quand bien même David, comme souverain pouvait appeler qui il voulait à cette tâche, ce fut toutefois certainement son zèle qui a donné l'impulsion intérieure à l'ensemble.
            Et, ne l'oublions pas, au cours des années, David a accumulé et « préparé » de très grandes quantités d'or et d'argent pour la maison de Dieu. Il n'amassait pas toute cette richesse pour son propre trésor. Il ne l'a pas utilisée pour lui-même, pour une vie de faste à l'instar des souverains mondains. Quelle « affliction », mais aussi quel renoncement constant à toute propre gloire et à toute jouissance mondaine ; quel intérêt persévérant pour la maison de Dieu se révèle derrière ces centaines de milliers de talents employés pour la gloire de l’Eternel !
            Dès lors, il convient de se poser quelques questions : Est-ce que j'aime la maison spirituelle de Dieu actuellement sur la terre et son témoignage devenu si faible de nos jours ? Est-ce que je manifeste cet amour ? Qu'est-ce que je « prépare » pour cette maison et pour le témoignage local de l'assemblée de Dieu ?

            Contrairement à David, Mical, sa femme, qui pourtant appartenait aussi au peuple de Dieu, était absolument sans fruit et inutile pour la maison de Dieu de ce temps-là ; elle représentait même, pour David, un danger sérieux de l'entraver dans son zèle. Son cœur ne connaissait rien de plus élevé que l'amour pour David (1 Sam. 18 : 20-28), l'honneur de leur maison et peut-être aussi le désir d'avoir des enfants (2 Sam. 6 : 23). Un jour, cela a été clairement manifesté.
            Après la mort de Saül et l'intronisation de David comme roi sur tout Israël, celui-ci eut le grand désir de faire monter l'arche de Dieu, « qui est appelée du nom, du nom de l'Eternel des armées, qui siège entre les chérubins » dans sa propre ville, dans la tente qu'il avait tendue pour elle. Il désirait être dans sa proximité. Sans l'arche et la gloire de Dieu qui y était liée, cette tente, et plus tard le temple, aurait été vide.
            David voulut d'abord faire monter l'arche à Jérusalem en grande pompe sur un chariot neuf. Mais c'était là une erreur. Il dut apprendre que tout ce qui est en relation avec l'arche, avec la maison de l'Eternel, doit être accompli selon les prescriptions de sa Parole.
            Puis vint le jour où l'arche de Dieu a été amenée à Jérusalem par les porteurs désignés à cet effet - les Lévites -, entourée de toute la maison d'Israël, avec des cris de joie et au son des trompettes, comme aussi avec l'offrande solennelle de sacrifices.
            Cependant Mical ne participait pas à cette fête. Pas plus l'amour pour Dieu que pour sa maison ne pouvait l'y conduire. Elle regardait simplement par la fenêtre de sa demeure, et ce qu'elle vit ne lui plut pas du tout : David, le grand roi d'Israël, le héros de tant de batailles et le vainqueur de tous ses ennemis, avançait au milieu du cortège ; il sautait, jouait et dansait de toute sa force devant l'Eternel ; il était transporté de joie ! Et pour ne pas être entravé, il avait ôté son vêtement royal comme se découvre un homme de rien quand il est ivre ! Ce prince ne pensait-il donc nullement à son honneur ? Alors, Mical, indignée derrière la fenêtre, « le méprisa dans son cœur » (2 Sam. 6 : 16).
            Lorsque David s'en retourna pour bénir sa maison, elle exprima sa mauvaise humeur par ces paroles cinglantes : « Combien s'est honoré aujourd'hui le roi d'Israël, qui s'est découvert aujourd'hui devant les yeux des servantes de ses serviteurs, comme se découvrirait sans honte un homme de rien ! » (v. 20). Mais David lui a donné une belle réponse : « Ç'a été devant l'Eternel, qui m'a choisi plutôt que ton père et que toute sa maison pour m'établir prince sur le peuple de l'Eternel, sur Israël ; et j'ai dansé devant l'Eternel ; et je me rendrai plus vil encore que cela, et je serai abaissé à mes yeux ; mais auprès des servantes dont tu as parlé, auprès d'elles, je serai honoré » (v. 21-22).
            De quelle manière remarquable l'exemple de Mical nous fait comprendre l'exhortation du Seigneur, valable pour le temps présent, de se purifier des « vases à déshonneur » (2 Tim. 2 : 21) ! Combien facilement un chrétien, qui ne l'est peut-être que de nom, peut-il devenir, par son indifférence envers le Seigneur, envers sa maison et sa Parole, une entrave et une occasion de chute pour ceux qui doivent témoigner du zèle à cet égard. Peu sont aussi bien armés qu'un David contre cette influence paralysante.

            Comment Dieu a-t-il estimé l'attitude de Mical et de David ?
            « Et Mical, fille de Saül, n'eut point d'enfant jusqu'au jour de sa mort » (v. 23), est-il dit d'une manière laconique. Dieu refuse aussi aujourd'hui la bénédiction au croyant qui ne vit que pour lui-même et ses propres intérêts.
            Cependant David, qui ne s'en retourna « pour bénir sa maison » que lorsque l'arche de Dieu fut placée « en son lieu » et que le peuple fut nourri puis congédié, put s'entendre dire peu après par le prophète : « L'Eternel t'annonce que l'Eternel te fera une maison... Et ta maison et ton royaume seront rendus stables à toujours devant toi, ton trône sera affermi pour toujours » (2 Sam. 7 : 11, 16). Si David pense d'abord à la maison de Dieu puis seulement ensuite à sa propre maison, Dieu lui-même veut prendre soin de la maison de David et d'une manière combien merveilleuse ! Dieu ne reste jamais notre débiteur.

 

Achaz et Ezéchias - père et fils (2 Chr. 28 et 29)

            La comparaison de ces deux rois nous aidera à mieux comprendre d'autres vérités en rapport avec la maison de Dieu et la manière dont nous devons nous y conduire. Achaz, le père, était un idolâtre très religieux. Constamment nous le voyons faire quelque chose que sa conviction religieuse lui commandait de faire, même si cela devait beaucoup lui coûter. Il a même offert ses propres enfants en sacrifice à Moloc.
            Mais il a abandonné l'Eternel, le Dieu vivant et vrai d'Israël, et son service : il a été plus infidèle qu'aucun roi de Juda avant lui. En lui a été manifesté, de la manière la plus flagrante, que la « religion » et la foi en Dieu sont deux concepts fondamentalement différents. Alors que la religion est un produit du cœur et de l'entendement naturels de l'homme, « la foi vient de ce qu'on entend - et ce qu'on entend par la parole de Dieu (Rom. 10 : 17). Lorsque la religion cherche à se mélanger avec la foi dans la parole de Dieu, non seulement elle lui est opposée, mais elle empêche même le croyant de réaliser le culte selon les pensées de Dieu : Achaz mit en pièces les ustensiles de la maison de Dieu, qui étaient nécessaires pour le culte d'alors selon Ses pensées, et il ferma les portes de la maison de l'Éternel (2 Chr. 28 : 24) !
            Ce récit ne jette-t-il pas une vive lumière sur l'état actuel de la chrétienté ? La religion selon la chair, qui s'enveloppe de formes chrétiennes, s'est répandue et établie. Même pour les vrais chrétiens qui y sont liés, elle ferme les portes et les empêche de prendre la place scripturaire dans la maison de Dieu pour y réaliser, comme des vases sanctifiés, le culte qui Lui est agréable. A l'instar de la grande partie du peuple de Dieu au temps d'Achaz, il semble que, aujourd'hui aussi, de nombreux chrétiens n'aient pas l'idée de s'assurer si la conception du culte, du christianisme, de la religion, dans laquelle ils ont été élevés ou qu'ils ont accepté, correspond vraiment à la volonté de Dieu révélée dans la Bible. Ils négligent de faire comme les croyants de Bérée : « ils reçurent la Parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Ecritures pour voir s’il en était bien ainsi » (Act. 17 : 11). Il leur suffit de suivre des conducteurs spirituels qui sont formés selon les orientations prédominantes dans la tradition chrétienne et dans la philosophie. Ou encore ils suivent les prédicateurs des confessions de foi les plus diverses et même des exaltés et de faux docteurs, pour autant que ces derniers correspondent à leur propre opinion du christianisme.
            N'oublions pas que chaque chrétien est personnellement responsable devant Dieu de chercher sa volonté dans sa Parole, aussi bien relativement à la marche pratique qu'à l'égard du témoignage collectif des croyants » (Rom. 12 : 1, 2 ; Eph. 4 : 13-15 ; 5 : 10 ; 2 Tim. 2 : 19, etc.).

            Ezéchias, le fils d'Achaz, est tout à fait l'opposé de son père dans son action. Déjà au début du premier mois de son règne, à peine était-il assis sur le trône de Juda, qu'une œuvre de restauration commence sur son ordre. Il ouvrit les portes verrouillées, purifia la maison de l'Eternel, fit restaurer les ustensiles mis en pièces et rétablit le culte. Il commanda de jeter hors du sanctuaire tout ce qui n'appartenait pas au temple, toute souillure. Avec beaucoup de détermination et d'énergie, il fit comprendre à son peuple qu'il désirait ainsi marcher dans le chemin de la fidélité.
            La grâce de Dieu avait déjà opéré dans le jeune prince la crainte de l'Eternel, la foi vivante en lui et la soumission à sa Parole. Quand vint le moment d'assumer une grande responsabilité, il était ainsi prêt de cœur et en mesure d'accomplir les tâches que Dieu lui confiait, « d'après les paroles de l'Eternel » (2 Chr. 29 : 15), conformément « au commandement de l'Eternel » (v. 25) et de rétablir le service de la maison de l'Eternel auquel « Dieu avait disposé le peuple » (v. 35-36).

 

            Puissions-nous tous, dans ces derniers jours du témoignage chrétien sur la terre, posséder davantage de l'amour d'un David pour la maison de Dieu et du zèle scripturaire d'un Ezéchias pour nous purifier et nous libérer de tout ce que l'homme a fait de la maison de Dieu actuelle. Ainsi seulement nous serons des « vases à honneur », sanctifiés, utiles au maître, préparés pour toute bonne œuvre (2 Tim. 2 : 21). Ainsi seulement nous pourrons offrir à Dieu un culte qui Lui est agréable. Puissions-nous tous être de tels « hommes selon le cœur de Dieu » !

                                                     D'après W. Gschwind – Extrait de « Conseils pour la vie nouvelle »