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Les adieux de Samuel

 
 Témoignage de la fidélité de Samuel à l’égard du peuple
 Rappel solennel de l’ingratitude du peuple envers Dieu qui était leur roi
 Mise en garde quant à la responsabilité du peuple d’obéir encore à Dieu
 Confirmation des paroles de Samuel par un signe donné par l’Eternel
 Encouragements et dernières exhortations de Samuel


            Avec le chapitre 8 du premier livre de Samuel, une nouvelle période commence pour le peuple d’Israël. Les anciens s’assemblent à Rama auprès de Samuel, le prophète qui les jugeait. Ils lui disent : « Voici, tu es vieux… maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme toutes les nations » (1 Sam. 8 : 5). Attristé, Samuel prie l’Eternel qui lui répond : « Ecoute la voix du peuple… ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi… afin que je ne règne pas sur eux… ils m’ont abandonné et ont servi d’autres dieux » (v. 7-8).
            Samuel ne cherche pas son propre intérêt ; nous ne pouvons qu’admirer son service dévoué, son amour plein de grâce vis-à-vis de ce peuple égoïste et ingrat. Il obéit à l’Eternel et les fils d’Israël reçoivent le roi désiré, un « homme d’élite » dont ils sont très fiers, le plus beau et le plus grand en Israël : Saül, le fils de Kis (9 : 1-2). Toutefois, après avoir convoqué le peuple à Mitspa, Samuel l’avertit : « Aujourd’hui, vous avez rejeté votre Dieu » (10 : 19) !
            Puis le prophète rassemble bientôt à nouveau le peuple à Guilgal, pour confirmer la royauté (11 : 14). Et, en même temps, il se démet de ses fonctions de juge, une charge dont il s’est jusqu’ici soigneusement acquitté.

 

Témoignage de la fidélité de Samuel à l’égard du peuple

            Au début du chapitre 12, Samuel donne un aperçu de ses exercices habituels, depuis sa jeunesse. Il déclare à ses frères : « Me voici, témoignez contre moi, devant l’Eternel et devant son oint. De qui ai-je pris le bœuf ? …ou à qui ai-je fait tort ? à qui ai-je fait violence ? ou de la main de qui ai-je pris un présent… ? » (v. 3). Et le peuple, sans hésiter, rend aussitôt témoignage de sa fidélité, montrant ainsi qu’ils l’ont rejeté sans cause !
            On peut rapprocher les paroles de Samuel de celles de l’apôtre Paul, s’adressant aux anciens d’Ephèse : « C’est pourquoi je vous prends aujourd’hui à témoin que je suis net du sang de tous, car je n’ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le dessein de Dieu… Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or, ni le vêtement de personne… » (Act. 20 : 26-27, 33). Il dit aussi aux Corinthiens : « J’espère que nous sommes… à découvert devant vos consciences (2 Cor. 5 : 11b). De telles déclarations montrent que ce serviteur n’a aucune velléité, comme Samuel, de se glorifier ; mais l’un et l’autre ont compris que celui qui « apporte » de la part du Seigneur et celui qui « reçoit » sont des intendants qui ont à rendre compte à Dieu.
            Samuel dit à tout Israël : « L’Eternel est témoin contre vous... que vous n’avez rien trouvé dans ma main » (v. 5). Rien, en effet, ne pouvait justifier leur comportement à son égard. Prenons garde à parler la vérité chacun à notre prochain (Zach. 8 : 16 ; Eph. 4 : 25); gardons-nous de le flatter et osons le reprendre à bon escient, en toute humilité. Nous sommes « membres les uns des autres » (Rom. 12 : 5) et nous avons une responsabilité à l’égard de chacun de nos frères. Avec notre égoïsme nous pourrions l’oublier.

 

Rappel solennel de l’ingratitude du peuple envers Dieu qui était leur roi

            Avertir, c’est ce que fait encore maintenant le dernier des Juges : « Je vous jugerai devant l’Eternel » (v. 7). Il voudrait les amener à sentir leur folie en demandant un roi, au lieu de se laisser gouverner par l’Eternel, comme auparavant. Ont-ils donc oublié tous les « actes justes » de l’Eternel (v. 7), ses délivrances (v. 11), « ses actes et ses œuvres merveilleuses » (Ps. 78 :11) ? Et Samuel souligne leur ingratitude, leur manque de confiance envers Dieu.
            La vraie raison est dévoilée au verset 12 : en fait, ils ont craint l’attitude menaçante d’un homme : Nakash, le roi des Ammonites (Prov. 29 : 25). Ils avaient déjà « oublié » le Tout-Puissant et un désastre s’en était suivi. Alors, dans leur misère, ils avaient crié à l’Eternel, confessant devant Lui avoir servi des dieux étrangers. Et Dieu, à plusieurs reprises, avait eu compassion d’eux et leur avait envoyé des « sauveurs » pour les délivrer (v. 10-11). Samuel était justement le dernier, or ils le rejetaient. Pourtant, si Dieu devait être contre eux, ils n’auraient plus aucune force et fuiraient devant l’ennemi (Deut. 28 : 25).
            Ils avaient désiré être gouvernés par « un homme » de grande apparence ; ils en subiraient les douloureuses conséquences (1 Sam. 8 : 10-20 ; Ps. 16 : 4). C’étaient leurs véritables motifs, loin de ceux qu’ils avaient donnés à Samuel : « Tu es vieux … ».

            En dépit de nos efforts, nous ne pouvons rien cacher à Dieu ! Chrétiens, ne cherchons pas à « farder » la vérité : « Il n’existe aucune créature qui soit cachée devant Lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). Laissons-nous sonder par les paroles solennelles du Psaume 139 (v. 7-12) et changeons d’attitude devant Lui.

 

Mise en garde quant à la responsabilité du peuple d’obéir encore à Dieu

            La royauté demandée par le peuple allait le soumettre à une nouvelle et plus grande épreuve. Désormais, leur relation avec Dieu était changée et ils en étaient les seuls responsables ! Ils avaient voulu imiter les autres nations de ce monde. Combien de fois, peut-être en secret, n’avons-nous pas désiré adopter des « pratiques » en usage parmi les incrédules au milieu desquels nous vivons (Soph. 1 : 8-9) ?
            Ainsi sans la loi et sous la loi, dans le désert et dans le pays, avec ou sans juges (ou sacrificateurs), ce peuple que l’Eternel dans sa merveilleuse grâce avait choisi (Ex. 19 : 6) l’avait abandonné pour satisfaire ses convoitises et retourner à ses idoles, à ses péchés d’autrefois (2 Pier. 1 : 9). Un tel danger menace le croyant, dès que ses affections pour Christ déclinent.
            Dans sa condescendance, Dieu accepte de faire avec eux une nouvelle expérience en leur accordant un roi selon les désirs de leur cœur. Samuel toutefois les avertit : « Si vous vous rebellez contre le commandement de l’Eternel, alors la main de l’Eternel sera contre vous comme contre vos pères » (v. 15).

 

Confirmation des paroles de Samuel par un signe donné par l’Eternel

            Samuel annonce au peuple qu’il va crier à l’Eternel, afin qu’Il envoie des tonnerres et de la pluie ce jour- - en pleine moisson des froments (Prov. 26 : 1). Ils verront alors combien leur mal est grand aux yeux de l’Eternel (v.17) ! D’ailleurs, Dieu leur a donné ce roi dans sa colère et Il l’ôtera bientôt dans sa fureur (Osée 13 : 11).
            Samuel crie à l’Eternel - tout en intercédant pour eux - et le miracle demandé vient confirmer la colère de Dieu : il y a des tonnerres et de la pluie, chose impensable durant une période habituellement très sèche dans ce pays (Ps. 29 : 3). Leur conscience est enfin touchée : « tout le peuple craignit beaucoup l’Eternel et Samuel » (v. 18).
            Il y a eu ainsi, à plusieurs reprises, de beaux « mouvements » de repentance au milieu d’Israël. Un des plus remarquables s’est produit à Mitspa (7 : 2-9). Des périodes de « réveil », à la gloire de Dieu, ont eu également lieu au sein de la chrétienté, dans le passé. Hélas, elles sont toujours restées malheureusement sans suite. L’homme a toujours ruiné les bénédictions que Dieu lui a dispensées. Il est retombé, à sa honte, dans les mêmes égarements, et parfois plus graves encore. Ces manquements répétés, personnels ou collectifs, font ressortir notre misère morale ; mais les grandes compassions de Dieu se manifestent alors, à Sa gloire.
            Les fils d’Israël supplient une fois encore Samuel : « Prie l’Eternel, ton Dieu, …afin que nous ne mourions point… » (v. 19). Et le prophète, qui connaissait par expérience personnelle le cœur compatissant de Celui auquel il s’adressait si souvent par la prière, leur répond simplement : « Ne craignez pas » (v. 20).
            Après une chute, prenons garde de nous laisser aller au découragement ; ce serait faire le jeu de Satan. Nous n’ignorons pas les intentions de cet Ennemi cruel (2 Cor. 2 : 11). Se détourner de l’Eternel serait aller vers des « choses de néant » : elles ne profitent pas et ne délivrent pas ! Ayant confessé sans réserve nos défaillances au Seigneur, retournons à Lui de tout notre cœur (v. 20-21 ; Tite 2 : 12-14). Il est miséricordieux et plein de grâce.
            Samuel, dans sa tendresse, leur communique ce qui pour lui était une précieuse assurance : « L’Eternel, à cause de son grand nom, n’abandonnera point son peuple, parce que l’Eternel s’est plu à faire de vous son peuple » (v. 22). Cette assurance est toujours d’actualité ; serrons-la dans nos cœurs, même si nous sommes affligés, à juste titre, par la ruine actuelle. Elle ne diminue pas la grâce d’un Dieu plein de compassion à l’égard des siens.

 

Encouragements et dernières exhortations de Samuel

            Le service public de Samuel est achevé ; mais son activité se poursuit sans trêve, comme intercesseur dans le secret de sa chambre, fruit de sa communion avec son Dieu. Il reste un prophète auquel l’Eternel révèle ses secrets (Amos 3 : 7). Il va poursuivre son service, avec ces deux rôles, jusqu’à la fin de sa course ici-bas. La retraite ne doit pas être inactive pour un enfant de Dieu.
            Samuel laisse entrevoir à son peuple bien-aimé ses bonnes dispositions de cœur : « Quant à moi aussi, loin de moi que je pèche contre l’Eternel et que je cesse de prier pour vous » (v. 23 ; 2 Cor. 12 : 15). La prière est en tout temps, en toute circonstance, une ressource merveilleuse ! Dans les entrailles d’un grand poisson, Jonas, « du sein du shéol », en a fait l’expérience. Il peut encore, dans sa détresse, crier à l’Eternel, et recevoir l’assurance d’avoir été entendu. Alors il rend grâces avant même de retrouver sa liberté (Jon. 2 : 3-10).
            La prière fervente « ouvre » le chemin à la bénédiction que Dieu avait dû, jusque-là, tenir en réserve. Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Héb. 11 : 6). Cesser de prier pour nos frères et pour tous les hommes - en particulier pour ceux qui sont haut placés - serait une faute grave. A moins que Dieu lui-même ne l’ordonne, comme Il a dû le faire à trois reprises pour son serviteur Jérémie (Jér. 7 : 16 ; 11 : 14 ; 14 : 11). Nous mésestimons trop souvent ce que la prière opère à la gloire de Dieu (Jac. 5 : 16).
            L‘intercession persévérante de Samuel est peu de chose à côté de celle de Christ. Il nous aide dans les épreuves qu’Il juge bon que nous traversions (Rom. 8 : 34). Le peuple venait d’envoyer Samuel à la retraite, mais celui-ci garde le vif désir de lui enseigner « le bon et le droit chemin » (v. 23). La Parole que ce prophète dispensait au peuple de Dieu nous instruit « pour que, reniant l’impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, justement et pieusement » (Tite 2 : 12). La grâce de Dieu ne diminue pas la responsabilité des enfants de Dieu.
            Le prophète Samuel va achever son entretien avec le peuple par un avertissement bien à propos au moment où le triste règne de Saul vient mettre la foi de chaque croyant à l’épreuve. « Seulement, craignez l’Eternel, et servez-le en vérité, de tout votre cœur ; car voyez quelles grandes choses il a faites pour vous. Mais si vous vous abandonnez au mal, vous périrez, vous et votre roi » (1 Sam. 12 : 24-25). Ces exhortations gardent toute leur valeur pour le peuple actuel de Dieu ; n’abusons pas de cette « vraie grâce de Dieu » dans laquelle nous sommes (1 Pier. 5 : 12).

 
 
                                                                                              Ph. L     le 11. 05. 12