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Le service de Matthithia, le Corite

 Les fils de Coré occupés des intérêts de Dieu
 Les offrandes de gâteau et leur signification
 Le service précieux de Matthithia
 Une image du service de la louange confié à chaque croyant


« Vous prendrez garde à me présenter, au temps fixé, mon offrande, mon pain, pour mes sacrifices par feu, qui me sont une odeur agréable » (Nom. 28 : 2).


            Il n’a pas suffi à Coré d’être un Lévite, d’appartenir à la famille des Kehathites et d’avoir de ce fait une charge particulièrement précieuse à l’égard du sanctuaire. Il a jalousé Aaron, aspirant dans son orgueil à la sacrificature. Or personne ne pouvait s’arroger cet honneur ; il devait être « appelé par Dieu, comme le fut Aaron » (Héb. 5 : 4).
            La « révolte de Coré » (Jude 11) a reçu un jugement effrayant. La terre s’est ouverte : Coré et ses complices ont été dévorés par le feu (Nom. 16 : 31-35). Mais les fils de Coré, objets de la merveilleuse grâce de ce même Dieu qui frappait leur père, « ne moururent pas » (Nom. 26 : 11). Désormais, ils se souviendront qu’ils ont échappé au jugement divin par pure grâce. Chers lecteurs chrétiens, n’oublions pas que nous faisions partie des « vases de colère » qui ont été arrachés au puits de la destruction (Es. 51 : 1) ; nous sommes devenus des « vases de miséricorde » (Rom. 9 : 23). Toute notre conduite doit en porter le témoignage.


Les fils de Coré occupés des intérêts de Dieu

            Environ trois siècles après la fin du voyage au désert, le peuple de Dieu se trouve dans le désordre. La sacrificature d’Eli et de ses fils corrompus est totalement défaillante. Dieu fait alors appel à un descendant de Coré qui deviendra le prophète Samuel. Tout jeune encore, il ouvre chaque matin les portes du sanctuaire (1 Sam. 3 : 15). Et si, hélas, ses fils ont été infidèles et sont morts, ses petits-fils ont suivi son exemple.
            Au cours des générations, ces fils de Coré ont montré le fruit de la grâce divine en eux. Ils se sont occupés des intérêts de Dieu, ils ont cherché Sa gloire. On trouve, ici et là dans l’Ecriture, d’heureux récits de leur histoire ; un témoignage de leur activité est rendu, même après la captivité de Babylone ! Ils font partie du faible résidu remonté à Jérusalem. Le service pour Dieu gardait tout son prix à leurs yeux. Nous sommes dans un temps de grande faiblesse, à la veille - nous l’espérons - du retour du Seigneur. L’humble tâche qu’Il veut bien nous confier a-t-elle à nos yeux toute sa valeur ? Notre désir est-il de servir de tout cœur Celui qui nous a rachetés de notre vaine conduite et nous a introduits dans la présence de Dieu ?
            Dès la première génération, les fils de Coré étaient préposés à la garde des entrées (Ps. 84 : 1, 10). Ils se tenaient à la porte du roi (1 Chr. 9 : 17-18) ; ils étaient aussi les portiers des camps des fils de Lévi. Shallum, fils de Koré, était leur chef ; il était préposé avec ses frères, les Corites sur l’œuvre de service (v.19). Phinées, le fils d’Eléazar, dont on se rappelle sans doute la fidélité (Nom. 25 : 7, 11), était établi prince sur eux : « l’Eternel était avec lui » (v. 20). En dépit de sa faible apparence, le service de ces portiers était d’une grande importance - et c’est toujours le cas ! Il s’agissait d’une mission de confiance : jour et nuit, il fallait garder toutes les portes, de sorte qu’aucune souillure, sous quelque forme que ce soit, ne puisse entrer dans le lieu saint. Ces vrais Lévites étaient attachés de cœur au sanctuaire. Quelques-uns ont même atteint cette « bonne maturité » promise aux serviteurs fidèles (1 Tim. 3 : 13).
            Zacharie, le fils de Meshélémia, en est un exemple ; il était portier « à l’entrée de la tente d’assignation » (v. 21). Un autre de ces Lévites, Matthithia, « avait la charge de l’ouvrage des gâteaux cuits sur la plaque » (1 Chr. 9 : 31). Avant de nous arrêter un peu sur cette charge qui lui avait été confiée, nous devons rappeler la signification des offrandes de gâteau. Nous comprendrons alors sans peine combien le service de Matthithia était précieux pour Dieu.


Les offrandes de gâteau et leur signification
 
            Le chapitre premier du Lévitique parle des holocaustes que les sacrificateurs devaient présenter à Dieu. En figure, ils répandaient ainsi devant Lui la bonne odeur de Christ qui « s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Ces sacrifices par feu devaient se consumer lentement et entièrement sur l’autel. Le sacrificateur ne recevait que « la peau » de la bête offerte (Lév. 7 : 8). Tout était pour Dieu.
            L’offrande de gâteau (Lév. 2) présentait à Dieu les perfections de Christ pendant sa vie ici-bas ; elle montrait qu’Il était le seul qui pouvait s’offrir à Dieu pour régler la question du péché. Cette offrande ne comportait ni victime ni sang, mais seulement de la fine fleur de farine, de l’huile, de l’encens et du sel. Christ, homme ici-bas, a toujours été parfait dans ses pensées, ses paroles et ses œuvres !
            Les offrandes de gâteau pouvaient être cuites de plusieurs manières : au four, sur la plaque ou dans la poêle. Elles étaient toutes très saintes ; chacune « était un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Eternel » (Lév. 2 : 9). Notons qu’une telle remarque n’est jamais faite au sujet d’un sacrifice pour le péché ou pour le délit (Lév. 4 et 5).
            Les offrandes de gâteau cuites « au four » évoquent, semble-t-il, certaines souffrances cachées du Seigneur durant son séjour ici-bas. Seul, le Père a pu y entrer et les apprécier à leur juste valeur. Il en a respiré la bonne odeur !
            Les choses sont différentes pour les autres offrandes de gâteau. La Parole précise d’abord, pour celles qui étaient « cuites à la plaque » : « Et si ton offrande est une offrande de gâteau cuite à la plaque, elle sera de fine fleur de farine » (Lév. 2 : 5). La « fine fleur de farine », figure de la sainte humanité de Jésus, était « pétrie à l’huile » ; l’homme Christ Jésus a été conçu par le Saint Esprit et Il en était rempli. De même que les sacrifices dans l’holocauste ne devaient présenter aucun défaut, il ne fallait pas qu’il y ait du levain dans la pâte de l’offrande de gâteau ; le levain est un emblème du mal corrupteur. En revanche, on versait de l’encens sur l’offrande (v. 1 ; Ex. 30 : 34-38). Le sel, qui s’oppose à la corruption, ne devait pas manquer ; il est appelé le « sel de l’alliance » (Lév. 2 : 13) ; une alliance, établie par Dieu, est sans repentir.
            « Tu la briseras en morceaux, et tu verseras de l’huile dessus » (v. 6). En figure, cet acte est destiné à faire ressortir les perfections intimes de Christ (Ps. 17 : 3). Ensuite, l’offrande était apportée par le sacrificateur à l’autel (v. 8). « Et le sacrificateur lèvera de l’offrande de gâteau son mémorial, et il le fera fumer sur l’autel : c’est un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Eternel » (v. 9). Le même verbe est employé pour l’holocauste.
            Après leur « nouvelle naissance », tous les chrétiens sont devenus des « fils de Dieu », ils sont nés de Lui (Rom. 8 : 14 ; Jean 5 : 18). Ils forment alors une maison spirituelle et sont ensemble un « saint sacerdoce » ; ils offrent à Dieu des « sacrifices spirituels qui Lui sont agréables par Jésus Christ » (1 Pier. 2 : 5).
            La fin de cette ordonnance est de nature à remplir nos cœurs de reconnaissance. En effet, « le reste de l’offrande de gâteau était pour Aaron et ses fils : c’est une chose très sainte entre les sacrifices de l’Eternel faits par feu » (Lév. 2 : 10 ; 6 : 7-11). Notre part est mise en évidence dans un cantique :

                        A nous nourrir de toi, Rédempteur adorable,
                        Tu nous as invités de nouveau dans ce jour.

 
            Plus nous serons nourris de Christ, le pain vivant descendu du ciel (Jean 6 : 51), plus nous serons sanctifiés ! Cette nourriture spirituelle doit être prise dans Sa présence ; pour s’y tenir et en jouir véritablement, il faut avoir une sainteté personnelle réelle.


Le service précieux de Matthithia

            Matthithia était le fils premier-né de Shallum ; son nom signifie « don de l’Eternel ». Le verset 31 de 1 Chroniques 9 déjà rappelé parle de la charge que Matthithia avait reçue : il devait veiller soigneusement à ce que la cuisson des gâteaux sur la plaque ait lieu de façon convenable. Ces offrandes cuites sur la plaque étaient directement exposées à la chaleur qui se dégageait du feu attisé par les soins de Matthithia. Il appartenait à ce fils de Coré de veiller sur les pains pour les « retourner » en temps voulu, afin d’éviter qu’ils soient mal cuits et impropres à être placés sur la Table des pains de proposition (Osée 7 : 8). Les offrandes devaient avoir le même aspect, dessus et dessous.
            La cuisson avait lieu devant tous - à la différence des pains cuits « dans le four ».  La chaleur de la plaque avait un effet varié sur les pains, selon l’ardeur du feu. Tout ceci n’évoque-t-il pas l’intensité des souffrances du Seigneur durant ses épreuves journalières ici-bas ? Elles étaient plus ou moins perçues par ceux qui entouraient le Seigneur. Toutefois, de sa vie entièrement « consacrée » à Dieu, la bonne odeur montait constamment vers Lui. La soumission du Serviteur parfait, sa douceur, sa patience, étaient manifestées, à la gloire de Dieu (Ps. 69 : 29). Quelle satisfaction n’éprouvait-Il pas devant l’obéissance sans faille de son Bien-aimé ! Il faisait toujours les choses qui plaisaient au Père (Luc 2 : 49 ; Jean 8 : 29). Christ a souffert pour la justice, et aussi en sympathie avec sa créature sous les conséquences du péché (Matt. 8 : 16-17). Le chrétien est exhorté à marcher sur de telles traces (1 Pier. 3 : 13-14). Mais le Seigneur a souffert également « par anticipation », avant la croix. Il était seul alors ; ses disciples s’étaient endormis de tristesse (Luc 12 : 50 ; 22 : 39-46).
            Personne, jamais, n’a connu une opposition telle que celle que le Seigneur a rencontrée. La cuisson de l’offrande de gâteau « sur la plaque » est probablement une figure de ces douleurs qu’Il a endurées en rencontrant « la contradiction des pécheurs contre lui-même » (Héb.12 : 3 ; Matt. 17 : 17). L’homme naturel ne pouvait absolument pas supporter cette « offrande » divinement salée. Ainsi, dès le début de son ministère, dans la synagogue de Nazareth, tous s’étonnaient d’abord des paroles de grâce qui sortaient de Sa bouche. Mais dès qu’Il juge à propos de les « assaisonner » de sel - pour mettre en garde les auditeurs des terribles conséquences de leur orgueil -, tous sont aussitôt remplis de colère et cherchent à Le précipiter du bord escarpé de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie. Mais Son heure n’était pas venue (Luc 4 ; 16-29).
            Dieu seul a pu toujours flairer l’encens que Jésus répandait à chaque pas ; il Lui était entièrement réservé. Tout, chez le Bien-aimé, était parfaitement harmonieux : l’encens était « à poids égal, pilé très fin » (Ex. 30 : 34-36) ; ce dernier détail rappelle bien que déjà avant la croix « les eaux Lui sont entrées  jusque dans l’âme » (Ps. 69 : 1). « Homme de douleur, sachant ce que c’est que la langueur », Jésus était aussi le « méprisé » et le « délaissé des hommes » (Es. 53 : 4) ; la plupart se détournaient de Lui avec dégoût. « Nous n’avons eu pour lui aucune estime », reconnaît le prophète (v. 3).
            Cependant, durant cette épreuve sans égale, Sa beauté morale a toujours eu le même merveilleux éclat. Il répandait son parfum délicat, mais « les siens » l’ont rejeté. Il était la lumière qui éclaire tout homme dans un monde plongé dans des ténèbres morales - et les ténèbres ne l’ont pas comprise (Jean 1 : 5, 11).
            Nous sommes toujours émerveillés en contemplant la « dignité » majestueuse avec laquelle le Seigneur a affronté ses adversaires dans le procès inique qui a précédé la crucifixion. Toutes les classes religieuses se sont liguées contre Lui et ces hommes cruels, sans pitié, l’ont renvoyé d’Anne à Pilate, puis à Hérode et à nouveau à Pilate. Une foule haineuse, excitée contre Lui par les sacrificateurs et les scribes (Matt. 27 : 20), réclamait sa mort. Ces « méchants » demandaient à grands cris : « Qu’Il soit crucifié ! » (v. 23-24 ; Ps. 22 : 16).
            Les Juifs, tout en proclamant contre toute évidence qu’ils étaient libres (Jean 8 : 33), savaient qu’ils ne pouvaient pas « passer à l’acte », sans l’autorisation préalable des Romains, la puissance occupante. Après avoir obtenu de Pilate la condamnation de Jésus, c’est une soldatesque grossière qui profère à son tour d’infâmes moqueries contre Lui. Ils osent Lui cracher au visage, l’accabler de coups et le couronner d’épines ! Les soldats ploient par dérision le genou devant « le Roi des Juifs ». Il est frappé sur la tête et, à l’heure de la crucifixion, ceux qui le gardent partagent entre eux ses vêtements  (Matt. 27 : 27 ; Marc 15 : 24). En réponse à tant d’ignominie, Jésus dira simplement : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34). 

                        Tu fus muet dans toutes tes souffrances,
                        Quand devant toi des ennemis moqueurs
                        Multipliaient les défis, les offenses ;
                        L’opprobre alors a déchiré ton cœur.


            Les hommes ont cherché à voiler Sa gloire morale ; ils ont tourné le Seigneur en dérision et ont refusé de reconnaître qu’Il était le Fils de Dieu. Or à deux reprises, le Père avait déclaré : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17 ; 17 : 5).
 

Une image du service de la louange confié à chaque croyant

            Aujourd’hui, sur la terre, tous ceux qui sont « rachetés par le sang précieux de Christ » ont, en principe, la même occupation que Matthithia et ses frères. Dieu les a appelés à Lui présenter, selon ce qui est en leur pouvoir, Celui dont ces offrandes de gâteau cuites sur la plaque sont une figure !
            Que de profonds mystères dans la Parole de Dieu, tels que celui-ci, par exemple : « Christ, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Ayons ce profond désir de sonder les Ecritures pour y apprendre un peu à connaître toutes ces merveilles. Le Seigneur nous y invite (Jean 5 : 39). Découvrons à genoux les beautés de cette Personne adorable. Que nos cœurs soient occupés chaque jour de Ses souffrances et de Ses gloires !
            Avant que Matthithia accomplisse son service, certains fils des Kehathites devaient préparer la fleur de farine, l’huile, l’encens et les aromates nécessaires (1 Chr. 9 : 29). D’autres devaient ensuite disposer les pains en rangées sur la Table (v. 32) ; ceux-ci étaient « renouvelés » devant Dieu chaque sabbat (Lév. 24 : 5-8). Gardons-nous d’agir « par habitude », sans que nos affections pour Dieu soient engagées. Christ seul remplit toujours le cœur divin. Apprenons à servir Dieu d’une manière qui Lui soit agréable (Eph. 4 : 23). Si une telle harmonie règne dans le service, les cœurs ont été « accordés » pour louer le Seigneur. Le chant était aussi, « jour et nuit », l’œuvre de certains Lévites, « exempts d’autres fonctions » (v. 33). Nous tous, chrétiens, nous sommes appelés à ce service (Ps. 134 : 1). Sachons offrir, par Christ, « sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13 : 15). Nous sommes tous également des sacrificateurs, avec les privilèges et les responsabilités que cela implique. Ces images de l’Ancien Testament nous aideront à les comprendre.
            Parfois le culte est « terne », les bouches restent fermées. Peut-être avons-nous été très occupés durant la semaine écoulée de nos « affaires » ici-bas, au lieu de chercher la gloire et les intérêts de Jésus Christ ? (Phil. 2 : 21). S’il y a de telles dispositions dans notre cœur, nous ne pouvons qu’être affaiblis par l’esprit d’un monde qui est plongé dans le mal ; l’apôtre Jean nous dit que « le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5 : 19). Frères et sœurs en Christ, il faut peut-être reconnaître que nos cœurs se sont endormis. Laissons-nous réveiller pour louer le Dieu d’amour et Lui présenter sans cesse les perfections si variées de son Fils Bien-aimé. Appliquons-nous à marcher sur les traces de Celui que représente l’offrande de gâteau.


                                                                                    Ph. L       le 19. 01. 12.