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Sur la qualification des hommes de Dieu
 


Josué : (lire Josué 1 : 1-7)
Gédéon : (lire Juges 6 : 11-19)
David : (lire Ruth 4 : 18-22)


            Nous proposons de méditer sur les passages suivants, extraits de trois livres différents :
                        - Josué 1 : 1-7
                        - Juges 6 : 11-19
                        - Ruth 4 : 18-22
            Ces trois livres forment une trilogie très intéressante : on pourrait les lire comme formant un seul volume composé de trois parties.
            Nous trouvons ailleurs dans l'Ecriture de tels ensembles : par exemple, les cinq livres de Moïse sont étroitement liés et ils se rapportent tous à notre chemin ici-bas.
            Le livre de la Genèse traite des commencements ; comme chrétiens, il est très important que nous soyons occupés des « commencements » dans notre vie chrétienne, en particulier garder le souvenir de notre première rencontre avec Dieu. Nous nous souvenons de ce que Dieu a rappelé à David, en lui disant : « Je t'ai pris des parcs des brebis » (2 Sam. 7 : 8). Il est bon de se souvenir du jour où nous avons rencontré le Seigneur, et comment il s'est lui-même présenté à nous.
            Dans le livre de l'Exode, nous voyons que nous sommes d'abord au service du pharaon et que nous lui sommes plus ou moins liés pour la direction de notre vie. Ensuite, nous voyons que Dieu nous en délivre, parce qu'il a en vue quelque chose de plus noble pour chacun d'entre nous. Dieu a montré au désert qu'il peut nous soutenir : nous ne dépendons plus de l'Egypte et de ses ressources.
            Ensuite, Dieu nous amène dans le Lévitique, où nous devons apprendre comment le servir. Nous avions servi le pharaon, Dieu nous a servi et maintenant nous avons à apprendre à le servir. Et nous devons le faire rapidement : ce qui est exposé dans le Lévitique a été consigné en guère plus d'un an.
            Alors, ayant appris à servir Dieu, on passe dans le livre des Nombres, où l'on doit apprendre à servir ses frères. La première chose que l'on trouve dans ce livre des Nombres, c'est le choix des hommes pour l'armée, de personnes compétentes pour protéger ce qui appartient à Dieu, ainsi qu'à nos frères.
            Enfin, on trouve ce cinquième livre de Moïse : le Deutéronome. Dieu nous introduit dans ce monde merveilleux, où nous habitons dans des maisons que nous n'avons pas construites, où nous mangeons une nourriture fournie par des arbres et des plantes que nous n'avons ni plantés ni cultivés, où Dieu lui-même fournit toute chose de l'abondance de son coeur.
            Ainsi, nous devons apprendre à lire l'Ecriture d'une manière morale et spirituelle. Si nous ne sommes pas directement concernés par l'histoire d'Israël, ce qui nous intéresse, ce sont les applications que nous pouvons en faire dans le temps présent (1 Cor. 10 : 11).
 
            Quant à ces livres de Josué, Juges et Ruth, ils présentent trois périodes différentes de l'Eglise. Dans le premier d'entre eux, les 24 chapitres sont plus ou moins dominés par Josué lui-même. Moïse est mort, et Josué doit apprendre à diriger les affaires en l'absence de Moïse. En un sens, Josué préfigure pour nous l'activité de l'apôtre Paul auquel a été confiée la garde des choses, après que le Seigneur Jésus est monté au ciel. Josué s'est emparé de toute une série de villes et de territoires ; c'est ce que Paul a également fait. Les autres apôtres se sont contentés de travailler autour de Jérusalem et en Israël, mais l'apôtre Paul a présenté l'évangile dans diverses villes en Asie et en Europe, lesquelles ont été « conquises », de la même manière que Josué a renversé des villes dans la terre d'Israël. Dans un sens, le livre de Josué est une figure des temps apostoliques.
            Dans le livre des Juges, les conditions sont totalement différentes après la mort de Josué. Nous nous souvenons que l'apôtre Paul a dit : « Moi je sais qu'après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n'épargneront pas le troupeau » (Actes 20 : 29). Le livre des Juges dépeint un temps de ruine, de désordre qui ressemble bien aux temps post-apostoliques : « Chacun faisait ce qui est bon à ses yeux » (Jug. 17 : 6 ; 21 : 25). Pendant ce temps-là, dans sa miséricorde, Dieu s'occupe de son peuple. De temps en temps, il suscite un « leader » compétent pour délivrer son peuple. Nous savons que le Seigneur n'a jamais abandonné l'assemblée, malgré les désordres et la confusion qui s'y trouvent et n'a pas encore abandonné sa position publique. Mais il arrivera un moment, bien sûr, où il la vomira de sa bouche (Apoc. 3 : 16).
            Le livre de Ruth présente un temps de redressement.
            Ces trois périodes se suivent dans un ordre historique, mais chacune d'elles présente une analogie avec ce que nous expérimentons dans nos vies. Et tout d'abord, nous ne devons pas abandonner ce qui a un caractère apostolique, afin que nous tenions ferme ce qui nous a été confié dans les écrits des apôtres, et que nous tenons pour extrêmement précieux. En même temps, nous sommes conscients de vivre dans un monde où tout est en ruine et délabré. Nous devons apprendre à faire face à ces désordres, et en même temps, nous avons la grande bénédiction de vivre dans un temps de réveil. Dieu habite au milieu de son peuple, afin qu'il y ait de la nourriture dans le pays ; il y a un homme riche, un homme qui peut répondre à tous les besoins.
 
            En examinant ces trois passages de Josué, Juges et Ruth, nous allons voir comment Dieu suscite des hommes compétents pour prendre soin de son peuple, et comment ceux-ci sont qualifiés pour la tâche qu'il leur confie.
 
Josué : (lire Josué 1 : 1-7)
            Josué avait été esclave en Egypte et il avait, sans doute, une éducation fort limitée, car il devait servir constamment un maître. Il n'avait certainement pas beaucoup de temps pour acquérir des titres universitaires.
            On se demande comment il a pu être formé pour les fonctions qu'il occupait. On peut estimer à deux millions le nombre de personnes qui ont quitté l'Egypte, parmi lesquelles Moïse choisit un seul homme. On se demande ce qui a amené Moïse à choisir Josué comme « leader ». Il voulait qu'il soit le commandant d'une armée de six cent mille hommes désignés pour ce service.
            Notons quelques aspects particulièrement importants de la vie de Josué. On voit d'abord que Josué vivait dans la compagnie de Moïse. Il avait entendu Moïse et s'était sans doute joint à son cantique, où il dit que « l'Eternel est un homme de guerre ». Et Josué a connu la délivrance de l'Egypte. Il est relaté que Dieu a ôté les roues des chars de l'Egypte. Dieu est intervenu personnellement. L'armée d'Israël n'a pas délivré le peuple de Dieu de l'Égypte. Dieu a entièrement géré lui-même le conflit.
            Avant que Moïse ne l'appelle, Josué avait vu comment Dieu lui-même menait les guerres. On ne pouvait donc pas lui offrir une meilleure formation. Dans le Psaume 144, David dit que l'Eternel a enseigné ses mains à combattre (v.1). Ils avaient tous deux appris à l'école de Dieu.
            Josué avait été aussi à Elim ; il y avait vu les douze sources d'eau et les soixante-dix palmiers. Il avait vu comment Dieu pouvait soutenir son peuple dans des circonstances adverses, il avait bu de l'eau qui provenait du rocher et il s'était nourri de la manne. Nous pourrions dire qu'il avait reçu quelque chose de Christ (la manne) et du Saint Esprit (l'eau jaillissante du rocher). Dans le désert, il avait été rafraîchi et soutenu et quand Amalek avait attaqué Israël, il est dit que Moïse l'avait envoyé à la tête de l'armée (Ex. 17 : 9).
            C'était le temps où le peuple murmurait et se plaignait. Ils n'étaient pas contents des dispositions que l'Eternel avait prises pour eux ; ils n'étaient pas satisfaits d'accepter les conditions et les circonstances par lesquelles Dieu les faisait passer. La constance des murmures est frappante durant les quarante ans de la traversée du désert. C'est aussi une des premières choses qui est apparue dans le témoignage chrétien : les murmures d'une catégorie de chrétiens contre une autre à Jérusalem. (Act. 6). Quand de telles choses se produisent parmi nous, c'est une belle occasion donnée à l'Ennemi. Nous savons que cette attaque n'était pas justifiée, elle venait d'Amalek, celui-ci n'étant qu'un autre adversaire, ressemblant au Pharaon. En Egypte, les Israélites avaient eu affaire au Pharaon et maintenant, dans le désert, ils ont affaire à Amalek, image de Satan qui opère par le moyen de la chair ; leur plus grand ennemi dans le désert, c'était eux-mêmes ! Le conflit réel auquel ils devront faire face, ce sera plus tard dans le pays. Mais leur premier ennemi se trouvait dans leur propre coeur, dans leur propre vie. Il faut d'abord triompher de soi avant d'être en mesure de vaincre l'ennemi.
            Ainsi, on voit que Josué est compétent pour conduire cette armée. On pourrait dire qu'il n'apparaît de nulle part, et c'est souvent le cas des hommes que Dieu choisit. C'était la même chose dans le cas d'Elie : il apparaît soudain dans un temps de crise (1 Rois 17 : 1). Il avait déjà été qualifié pour la position que l'Eternel avait en vue pour lui. On pourrait dire la même chose de l'apôtre Paul : il est un « apôtre appelé » (1 Cor. 1 : 1). Il n'a pas été appelé pour être un apôtre, mais il est parfaitement qualifié pour l'être dès le jour où Dieu l'appelle.
            Ainsi, en Exode 17, on voit que le conflit avec Amalek commence. Il est écrit au v 13 : « Josué abattit Amalek ». Au v 16, il est précisé : « Parce que Jah a juré, l'Eternel aura la guerre contre Amalek de génération en génération » (la note (h) donne une traduction différente : « la main est sur le trône de Jah »). C'est une guerre où il n'y a jamais eu d'armistice, et ce n'est qu'à la fin du livre de l'Apocalypse qu'elle est résolue. C'est une guerre dans laquelle nous sommes engagés pour toute notre vie chrétienne. Quand on va à l'école et que l'on apprend l'histoire des guerres, on parle de la guerre de sept ans ou de celle de trente ans, mais jamais on ne parle de la guerre de six mille ans. Elle a commencé aux jours d'Adam, et elle continue dans le temps présent. La guerre se déroule véritablement entre Dieu et Satan, et l'homme en est l'enjeu : va-t-il être au service de Satan ou à celui de Dieu ?
 

Gédéon : (lire Juges 6 : 11-19)
            Du temps des apôtres, il y avait une puissance qui n'est pas si clairement manifestée aujourd'hui. Nous sommes plutôt dans des circonstances comparables à celles du livre des Juges. On voit que même en ce temps-là, Dieu avait quelqu'un en réserve. Il est relaté, au sujet de Gédéon, qu'il battait du froment dans le pressoir. Son souci était de fournir de la nourriture au peuple de Dieu. Et nous savons qu'il y a une grande famine au milieu de la profession chrétienne dans le temps présent. On voit tellement de chrétiens qui se plaignent de ne pas trouver de nourriture là où ils sont. Ils ont peut-être beaucoup d'activités, mais reçoivent peu de nourriture.
            Au temps de Gédéon, les Madianites étaient très actifs pour voler la nourriture au peuple d'Israël. Ils étaient leurs ennemis, et pourtant ils provenaient dans un sens de ce peuple : ils faisaient partie des enfants d'Abraham. En Genèse 25, on voit qu'Abraham était marié à Ketura, et le quatrième fils de ce mariage était Madian. De même qu'ils revendiquaient de faire partie de la descendance d'Abraham, ces Madianites pouvaient aussi prétendre descendre de Moïse, car, au chapitre 3 de l'Exode, on voit que Moïse a épousé une femme de Madian, Sephora. Ils étaient donc aussi liés à Moïse par des mariages. En Nombres 25, nous apprenons que Madian s'est lié à la tribu de Siméon, quand un prince de Siméon a amené une princesse de Madian au milieu de l'assemblée d'Israël. Ainsi, il était très difficile pour Israël de s'occuper des Madianites, du fait de toutes ces relations par mariage, à cause de leurs liens sociaux existant avec eux. Et c'est aussi une grande entrave pour beaucoup d'entre nous, dans nos vies spirituelles, car on réalise que s'il est relativement facile de rompre des liens religieux, il est plus difficile de rompre des liens sociaux.
            Le premier souci de Gédéon était donc de fournir de la nourriture à son peuple. En Juges 6 : 19, Gédéon est exercé pour offrir de la nourriture à un visiteur céleste. Il savait ce qui convenait dans une telle occasion. Voilà qui rappelle Abraham, en Genèse 18 : il a bien su quelle nourriture il fallait offrir à ses visiteurs célestes.
            En Juges 6 : 24, Gédéon bâtit un autel à l'Eternel. Il est très exercé par la question de la nourriture : celle du peuple de Dieu, celle des visiteurs célestes, mais aussi ce qui convenait  pour Dieu lui-même. C'était un homme qui avait de la sensibilité et qui était spirituel : c'est un tel homme qui va délivrer Israël.
 
            Nous avons donc considéré deux hommes de guerre :
                        - Josué, le plus grand général militaire qu'Israël n'ait jamais eu, mais pourtant un homme sans formation militaire officielle.
                        - Gédéon, un homme sans entraînement militaire formel, un homme qui n'a jamais suivi une école militaire, mais un homme qui a obtenu ses diplômes à l'école de Dieu. Il avait le souci des besoins de son peuple et de ce qui était dû à Dieu.
 
David : (lire Ruth 4 : 18-22)
            Dans le livre de Ruth, on remarque que le dernier mot c'est David. Cet homme, dans l'Ecriture, est particulièrement fidèle en rapport avec un travail de restauration.
            La première fois qu'il nous est présenté, on voit qu'il parle de ce qu'il a retrouvé pour son père, à savoir des brebis, et il fait allusion au lion et à l'ours (1 Sam. 17 : 34-35). Plus tard, on voit qu'il récupère tout à Tsiklag (1 Sam. 30). Puis, en 2 Samuel, il ramène l'arche de Dieu. Tout au long de sa vie, on le trouve engagé dans un travail de restauration. Il était même exercé pour relever un homme comme Saül, car on se souvient qu'il est dit de David qu'il était doué pour la musique et son premier souci était que Saül soit soulagé et s'en trouve bien (1 Sam. 16 : 23). C'était un homme qui pouvait apporter de l'harmonie parmi le peuple de Dieu parce qu'il appréciait ce qui était de Dieu, et il n'a jamais oublié que Saül était l'oint de l'Éternel. Pourtant, il réalisait bien ce qu'il en était, hélas, de Saül.
            Cela nous rappelle l'intérêt qu'Abraham a eu vis-à-vis de Lot. On pourrait penser : Pourquoi Abraham s'est-il donné la peine de retrouver Lot ? Il aurait pu l'abandonner et en finir avec lui définitivement. Abraham avait de l'intérêt pour son neveu dont il désirait le bien spirituel ; c'est un esprit qui devrait caractériser chacun de nous.
            On comprend que David était qualifié pour s'occuper des Philistins. Il n'avait aucune expérience des opérations militaires ; quand il vient sur le champ de bataille, on le tourne en ridicule ; il ne paraît pas à sa place. Même son propre frère le méprise et en particulier aussi l'ennemi, Goliath. Tout au long de sa vie, bien des personnes l'ont méprisé, mais ils ont tous mal fini.
            David vient pourtant affronter Goliath. Tous les grands hommes militaires ne pouvaient rien contre lui, mais David se sert d'une pierre lisse et abat l'homme puissant, la clef de la défense des Philistins. C'est vraiment une image du Seigneur Jésus que nous voyons aller dans le désert. Les seules choses qu'il possède, si l'on peut parler ainsi, c'est le Saint Esprit et la Parole de Dieu. Et il peut faire face à Satan, juste en utilisant une simple petite « pierre » tirée du Deutéronome, une des armes de la Parole de Dieu. Le Seigneur Jésus attribuait la plus grande valeur aux écrits de Moïse. Aujourd'hui, ceux-ci sont dépréciés ; on oublie que le Seigneur, pour faire face à Satan, a trouvé assez de « munitions » dans les écrits de Moïse !
            Quand Jésus est amené à s'occuper des sadducéens, ceux-ci essayent d'utiliser les Ecritures contre lui, mais lui-même s'en sert contre eux. Il dit : N'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse : « Moi je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ? » (Marc 12 : 26)  Ils tentent d'employer certains passages de l'Ecriture contre le Seigneur Jésus mais lui, utilise d'autres passages contre eux. C'est un peu la même chose que lorsque David prend l'épée de Goliath pour lui couper la tête (1 Sam. 17 : 51).
            Quand le Seigneur Jésus s'occupe d'éclairer des croyants, en Luc 24, il utilise encore les écrits de Moïse. Il est écrit : « Commençant par Moïse…» (v. 27). Ainsi, les circonstances dans lesquelles le Seigneur Jésus se trouvait importaient peu ; il trouvait toujours dans les Ecritures ce qui était approprié à la situation du moment. Je crois que c'est un grand besoin chez nous dans le temps présent. Nous avons un trésor dans la Parole de Dieu, nous avons la puissance du Saint Esprit à notre disposition : nous devrions être bien équipés pour faire face à toutes les situations que nous devons affronter.
 
 
            Que le Seigneur veuille utiliser la méditation de ces passages pour encourager nos coeurs ! Que ces exemples puissent avoir une influence bénie sur notre marche ici-bas, afin qu'un témoignage soit maintenu, et que nous soyons animés d'un esprit de restauration. Puissions-nous ressembler à ces trois hommes, des hommes qui ont reçu toute leur formation dans la présence de Dieu. 
 
 
                                                                D'après une méditation de N. S (15-11-2003)