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Abner

 
 

Abner, chef de l’armée de Saül

            Les pères de Saül et d’Abner étaient frères. C’est peut-être pour cette raison que Saül a choisi Abner pour être le chef de son armée (1 Sam. 14 : 40). Au début, Saül était « petit à ses yeux » (1 Sam. 15 : 17) ; toutefois, il ne va pas tarder à nourrir de grandes ambitions qui vont le perdre, comme le roi Ozias (2 Chr. 26 : 16-21). Le peuple avait volontiers choisi de le servir plutôt que l’Eternel (1 Sam. 8 : 7). Cet homme d’élite « était plus grand que tout le peuple, depuis les épaules en haut » (1 Sam. 9 : 2). Une telle « apparence » leur convenait parfaitement !
            Saül prenait grand soin de son armée ; il avait trois mille hommes d’élite qui formaient son fer de lance, le « noyau dur » de ses troupes lors des combats menés essentiellement contre les Philistins (1 Sam. 13 : 2). Dès que Saül voyait quelque homme fort et vaillant, il le prenait auprès de lui (1 Sam. 14 : 52). Or, justement, dans sa propre tribu, celle de Benjamin, se trouvait Abner, un homme talentueux, avec de grandes capacités. David n’hésite pas à dire à son sujet, à ses serviteurs, après sa mort : « Ne savez-vous pas qu’un prince, et un grand homme, est tombé aujourd’hui en Israël ? » (2 Sam. 3 : 38).  
           Comment comprendre qu’un si grand potentiel a été gaspillé ? Abner, quoique son nom signifie  « père de la lumière », n’était pas un croyant. Parfois on constate, même hélas chez un chrétien, un déclin spirituel progressif dû à l’attrait du monde. Prenons garde, car souvent dans notre vie il y a plus de fleurs au printemps que de fruits pour Dieu en été.
            Saül aimait parader à la tête de ses troupes ; son orgueil a été grandement blessé quand il a entendu les femmes déclarer en sortant à sa rencontre : « Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille ». Il est très irrité d’être l’objet d’une telle appréciation et déclare : « il n’y a plus pour lui que la royauté » (1 Sam. 18 : 6-11). Depuis ce jour-là, il aura l’œil sur David et sa jalousie fera vite place à une haine violente (1 Sam. 18 : 7-8).

            Abner est témoin de toute la méchanceté de Saül : elle s’aggrave de jour en jour. Il est le commensal habituel du roi, du fait de son titre « honorifique » ; il est assis à côté de Saül, alors que la place de David est restée vide (1 Sam. 20 : 18). Jonathan, le fils de Saül, cherche à excuser l’absence de son ami tandis que son père cherche à le tuer (v. 25-33) ! Or, on ne voit pas du côté d’Abner la moindre intention d’intervenir ! Jamais, sans doute, un chef des armées n’aura eu une attitude plus effacée. Dieu, qui avait donné Saül au peuple dans sa colère, l’ôtera dans sa fureur (Osée 13 : 11). Dès lors, pour Abner tout va changer ; il devra assumer ses responsabilités.
 
 

Première rencontre d’Abner avec David

            Comme Saül, Abner faisait preuve d’une ignorance surprenante à l’égard de David. Etait-elle involontaire ? Ou s’agissait-il d’un aveuglement judiciaire suite à leur indifférence à son sujet ? Certains ont pensé que chez Saül cette ignorance était coupable et ingrate - une suggestion basée sur la scène où nous voyons comment Saül traite avec légèreté la promesse faite à David : Mérab, fille de Saül, qui devait être donnée à David, est donnée à Adriel, le Meholathite (1 Sam. 18 : 18-23).
            La Parole a conservé les échanges de paroles au sujet de David au moment de la victoire du fils d’Isaï sur Goliath, le redoutable champion des Philistins, figure impressionnante de Satan. Saül a vu David sortir à la rencontre du Philistin et il dit au chef de son armée : « Abner, de qui ce jeune homme est-il fils ? ». Celui-ci répond : « Ton âme est vivante, ô roi ! Je n’en sais rien ». Le roi lui dit alors : « Enquiers-toi de qui ce jeune homme est fils » (1 Sam. 17 : 55-56).
            Saül et Abner ressemblent à beaucoup d’hommes « religieux » dans ce monde. Selon une habitude courante, ils avaient eux-mêmes fait des dons à l’Eternel (1 Chr. 26 : 28). Mais ces deux hommes ne savaient rien sur David, le « bien aimé » - un type de Christ ! Il avait pourtant déjà reçu l’onction sainte royale de la part du prophète (1 Sam. 16 : 13). Une seule chose au fond comptait pour ces deux hommes : répondre aux exigences d’un « moi » qui s’enflait toujours plus. Ils savaient « afficher » le moment venu, comme tant d’autres, une apparente piété (2 Sam. 3 : 9).

            « Et comme David revenait d’avoir frappé le Philistin, Abner le prit et l’amena devant Saül, ayant la tête du Philistin à la main » (1 Sam. 17 : 57) - belle figure de la victoire remportée par Christ sur la croix contre Satan (Héb. 2 : 14-15). « Et Saül lui dit : Jeune homme, de qui es-tu fils ? Et David dit : Je suis fils de ton serviteur Isaï, le Bethléhémite » (v. 58). Saül entend tirer profit de la victoire de David. Il ne s’attache pas au vainqueur, à la différence de son fils Jonathan.

  

Abner, témoin consentant de la conduite insensée de Saül 

            Il est à nouveau parlé d’Abner quand, au désert de Ziph, il s’endort aussi profondément que les autres (1 Sam. 26 : 7). C’est une de ces occasions où Saül poursuit David ; celui-ci, du sommet d’une montagne voisine, crie au peuple et à Abner : « Ne répondras-tu pas, Abner ? » (v. 14). Et ce dernier répond : « Qui es-tu toi, qui cries au roi ? ». David lui dit : « N’es-tu pas un homme ? et qui est comme toi en Israël ?… » (v. 15). Puis il lui reproche de ne pas avoir veillé sur Saül, son seigneur. Endormi, Abner n’était plus en mesure d’accomplir fidèlement son service. « Vous êtes dignes de mort », affirme David (v. 16). Il précise que « quelqu’un » du peuple est venu pour tuer Saül, l’oint de l’Eternel ; la disparition de la lance du roi et de la cruche d’eau à son chevet corrobore d’ailleurs les dires de David.
            Il n’est plus question d’Abner jusqu’à la fin du règne de Saül. Où se trouve donc ce chef de l’armée, au moment du combat livré aux Philistins sur les montagnes de Guilboa ? C’est l’heure solennelle de la mort ignominieuse de Saül et de trois de ses fils - Jonathan en particulier. Or Abner ne va pas à la recherche de leurs dépouilles pour leur donner une sépulture décente ; ce sont les hommes de Jabès de Galaad qui en prendront soin (1 Sam. 31 : 11-13). Aussi David leur exprimera-t-il  sa reconnaissance (2 Sam. 2 : 4-5), tandis qu’Abner restera silencieux.
            C’est un « tournant » important dans la vie de ce chef d’armée ; notre propre vie en comporte aussi. Nous avons grand besoin d’être dirigés par le Seigneur pour les « négocier » de la bonne manière. Abner avait partagé la vie de Saül ; il avait été le témoin, sans doute très souvent muet, de sa conduite insensée. Il avait maintenant devant les yeux sa fin tragique. Allait-il tirer les leçons que le comportement de ce roi lui suggérait ? Allait-il écouter Dieu parler à sa conscience et à son cœur ? Se tournerait-il vers Lui sans plus tarder ? « Notre Dieu sauveur… veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1Tim. 2 : 4). Il désire qu’ils se repentent (Act. 17 : 30 ; 2 Pier. 3 : 9). Hélas, il arrive souvent qu’Il parle une fois, et deux fois - et l’on n’y prend pas garde (Job 33 : 14) ! Or pour avoir la paix avec Lui, il faut confesser ses fautes et accepter son grand salut. On recevra ainsi de Lui la vie éternelle.

 

Ish-Bosheth proclamé roi sur Israël par Abner

            Après avoir interrogé l’Eternel, David vient de monter à Hébron (2 Sam. 2 : 1-4). La dépendance est une des règles fondamentales de notre vie de croyant. David reçoit une nouvelle onction et il est établi roi sur Juda. Il le restera durant sept ans et six mois, avant de devenir roi sur tout Israël, en accord avec la pensée de Dieu.
            Abner s’oppose et présente son propre candidat : Ish-Bosheth. Etant désormais véritablement le chef de l’armée, et aussi de l’Etat, il peut décider d’emmener à Mahanaïm, de l’autre côté du Jourdain, le quatrième et dernier fils de Saül. Il établit lui-même roi ce faible prince qui a peur de lui (2 Sam. 3 : 11) ! Ish-Bosheth, âgé de 40 ans, règne alors sur tout le pays à l’est du Jourdain, puis bientôt sur Ephraïm et Benjamin, et finalement sur tout Israël. C’était en tout cas l’intention d’Abner, mais la maison de Juda persiste à suivre David (2 Sam. 2 : 8-10).
            Abner porte devant Dieu la responsabilité d’avoir retardé l’établissement du règne de David sur Israël. Il est un instrument dans la main de l’Ennemi qui s’oppose à Christ, dont David est le type. Il va continuer à suivre « le chemin obstiné de son cœur » naturel (Jér. 3 : 17). Longtemps « contraint » de se courber sous la main de fer d’un roi despotique, il veut désormais mener les choses à sa guise, être absolument libre de ses mouvements (Ps. 2 : 3). Après avoir été dominé par la « crainte des hommes » (Prov. 29 :25), il n’hésite pas à se rebeller maintenant contre Dieu Lui-même ! Il n’ignore pas Sa pensée ; il a su fort bien l’exposer aux anciens d’Israël, dans le but de les séduire (2 Sam. 3 : 17-18). Il savait que Dieu avait choisi David pour paître Israël, son héritage (Ps. 78 : 70-71 ; 89 : 3, 28, 34-35). Comment aurait-il pu ignorer aussi, vivant si près de Saül, que Samuel avait annoncé à ce roi, de la part de l’Eternel, que le royaume était déchiré de dessus lui et donné à son prochain qui était meilleur que lui (1 Sam. 15 : 28) ?

            C’est toujours une folie de la part de l’homme de s’obstiner à résister à la volonté révélée de Dieu ! Une attitude pourtant souvent mentionnée dans l’Ecriture et que chacun peut voir autour de lui.

  

Abner et les hommes d’Israël battus devant les serviteurs de David

            Abner a été visiblement grisé par ses premiers succès ; chez lui aussi « cette puissance qu’il a, est devenue son dieu » (Hab. 1 : 11). Aussi prétend-il achever une conquête qu’il estime à portée de main. Il sort donc avec ses serviteurs de Mahanaïm et se dirige vers Gabaon (2 Samuel 2 : 12).
            C’était une provocation, semble-t-il ; d’ailleurs Joab et les siens sortent immédiatement. Tous ces partisans se rencontrent près de Gabaon où ils s’asseyent de part et d’autre d’un réservoir. Il est temps encore d’éviter un affrontement qui va longtemps désoler tout le peuple de Dieu. Avons-nous la sagesse de nous retirer avant que la dispute s’échauffe ? Il faut reconnaître que ce n’est pas souvent le cas (Prov. 17 : 14) !
            Désormais commence une lutte de prestige entre ces deux hommes orgueilleux. Abner veut devenir le premier et Joab entend le rester ! Abner propose une sorte de combat singulier, ce qu’il appelle un « jeu » ; mais il va s’avérer très meurtrier. Douze hommes de part et d’autre s’affrontent, emportés par une fougue toute juvénile. Chacun saisit son adversaire à la tête et lui enfonce son épée dans le flanc. Ils tombent tous ensemble (v. 16).
            N’oublions pas cet avertissement de l’Ecriture : « Si vous vous mordez et vous dévorez l’un l’autre, prenez garde que vous ne soyez détruits l’un par l’autre » (Gal. 5 : 15). Nous sommes appelés au contraire à nous aimer l’un l’autre, comme Lui - Christ - nous a aimés (Jean 13 : 34 ; 15 : 12, 17).
            La mêlée devient aussitôt générale ; le combat est très rude et ne se termine pas de la façon escomptée par Abner. Il est battu, ainsi que les hommes d’Israël, « par les serviteurs de David » (2 Sam. 2 : 17). Abner et ses partisans s’enfuient, mais Asçaël s’attache personnellement à poursuivre Abner. Celui-ci le reconnaît, cherche à le dissuader, montrant dans la circonstance de la modération jointe - peut-être - à une crainte justifiée de voir Joab s’ériger ensuite en vengeur du sang. Le fils de Tséruia s’obstine, et Abner, à regret, le frappe au ventre avec la hampe de sa lance ; Asçaël tombe et meurt sur place. Tous ceux qui passent par là s’arrêtent (v. 23). « Hélas, mon frère » ! diront les serviteurs de David, en menant deuil sur lui. Au lieu de se réjouir d’avoir mis leurs adversaires en fuite, ils verseront des larmes amères. N’est-ce pas une des conséquences habituelles de toutes les luttes fraternelles (voir Jug. 21 : 2, 3) ? C’est maintenant au tour de Joab et d’Abishaï de poursuivre Abner, dont la fuite durera toute la nuit.

 

L’arrêt momentané des combats

            Les fils de Benjamin se regroupent derrière Abner et cette petite troupe affaiblie se masse au sommet d’une colline. De là, Abner crie alors à Joab : « L’épée dévorera-t-elle à toujours ? Ne sais-tu pas qu’il y aura de l’amertume à la fin ? Et jusques à quand ne diras-tu pas au peuple de revenir de la poursuite de ses frères ? » (2 Sam. 2 : 26 ; lire aussi Es. 9 : 19-21, et à l’inverse Es. 11 : 13).
            Nous devons réfléchir à l’avertissement contenu dans de telles paroles et nous souvenir dans nos tristes querelles que souvent ce sont « nos frères ». Joab se montre sensible à cet appel d’Abner et il sonne enfin de la trompette : le combat cesse. Chaque camp compte ses morts : « dix-neuf hommes et Asçaël » du côté de Juda, « trois cent soixante » du côté d’Abner (v. 30-31). Ce n’est pas pourtant une victoire : les pertes sont douloureuses de part et d’autre, et le deuil touche de nombreuses familles. Abner sent-il sa grande responsabilité dans ce conflit qui va devenir interminable ? Egaré par son orgueil, il a bien été à l’origine d’un tel affrontement. Or, de l’orgueil au meurtre, il y a peu de distance. On peut vite commettre un geste criminel irrémédiable sans même l’avoir prémédité. La  maison de David va se fortifier toujours davantage, tandis que celle de Saül va s’affaiblir de plus en plus (2 Sam. 3 : 1).
            Lecteurs, évitons soigneusement ces combats entre « frères » - les plus douloureux de tous ! L’épître de Jacques met leur origine en évidence : «  D’où viennent les guerres, et d’où viennent les contestations parmi vous ? N’est-ce pas de cela : de vos voluptés qui combattent dans vos membres ? Vous combattez, et vous n’avez pas ; vous tuez, vous avez d’ardents désirs, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous contestez et vous faites la guerre » (4 : 1-2). Pour que ces conflits s’apaisent de façon durable, il faut, avant tout, regarder au-dedans de soi (Matt. 15 : 19) et laisser la Parole agir dans notre for intérieur. Si la conscience est exercée et la propre volonté brisée, nous sommes humiliés devant Dieu et tout devient plus simple. La paix peut être rétablie entre les « combattants ». Aussi longtemps que ce conflit dure, le Seigneur est déshonoré, même si l’on prétend servir Sa gloire et répondre à Ses droits !
 
 

Un brusque changement dans la ligne de conduite d’Abner 

            David, sagement, s’est tenu constamment à l’écart du conflit, tandis qu’Ish-Bosheth montre un manque de sagesse. C’est en effet le moment qu’il choisit pour parler à Abner, qui blessé par ses échecs répétés, était contraint de se poser des questions. Ce roi, véritable pantin dans les mains d’Abner (2 Sam. 3 : 15), lui reproche d’être entré chez Ritspa, l’ancienne concubine de Saül. Abner est fort irrité par les paroles d’Ish-Bosheth ; il lui rappelle en termes durs et humiliants qu’il a usé de bonté envers la maison de Saül (2 Sam. 3 : 8). Ensuite il se décide à changer radicalement de ligne de conduite et à rejoindre David ; son orgueil ne supporte plus ses revers et il ne cherche pas pourquoi l’Eternel les permet. Le discours où il en appelle à Dieu sonne faux (v. 9-10). Malgré ses prétentions, il n’est pas capable d’établir David sur le trône d’Israël et Juda réunis. L’Eternel a promis de donner le royaume au fils d’Isaï. Or « tous ses conseils sont la fermeté même et ses desseins ne varieront jamais », dit un cantique.
            Abner envoie des messagers vers David, lui disant : « A qui est le pays ? ». Il lui propose une alliance : « ma main sera avec toi pour tourner vers toi tout Israël » (v. 12). David est tout de suite prêt à accepter, sans demander la pensée de Dieu devant une décision si grave. Il l’avait pourtant si souvent recherchée dans le passé ! Pour sceller cet accord, « avant de voir sa face », il exige d’Abner qu’il lui rende Mical. David avait pourtant déjà six femmes, il en aura six fils, dont Absalom fera partie. David a désobéi à la volonté de Dieu.
            Désireux de plaire à David, Ish-Boseth arrache donc Mical à Paltiel, qui les suit jusqu'à ce qu'Abner lui commande de faire demi-tour (v. 13-16). Tout cela ressemble curieusement aux tractations nauséabondes qui ont lieu de façon courante dans le monde.

  

Négociations et alliances d’Abner

            Très sûr de lui, Abner engage des négociations « secrètes » tous azimuts, pratiques fréquentes dans ce monde. Il parle aux anciens d’Israël (v. 17), à ceux de Benjamin, peut-être plus difficiles à convaincre (2 Sam. 3 : 19). Il se rend ensuite chez David à Hébron accompagné de vingt hommes (v. 20). Etait-ce pour montrer sa force ou par mesure de prudence ? David lui fait un festin et le renvoie en paix, après avoir reçu des promesses flatteuses de sa part : « Tu régneras sur tout ce que ton âme désire » (v. 21).
            Abner sait gagner les hommes par de douces paroles. Le roi David, qui a agi « de son propre chef », manque de discernement. Il n’a pas compris qu’il va devenir « l’obligé » d’un homme qui saura en tirer profit, comme il l’a fait avec Ish-Boseth (v. 8).
            Demandons à Dieu de nous enseigner à retenir les avertissements qui se dégagent de cette triste scène. Il aurait mieux valu que David se trouve « en campagne » avec ses serviteurs contre les ennemis (v. 22) !

  

La mort terrible d’Abner
 
            Dieu résiste aux orgueilleux et l’heure du départ a sonné pour Abner. Il se croyait certainement tout près du pouvoir convoité. Or il va périr comme un insensé (2 Sam. 3 : 33). L’Eternel laisse Joab commettre un nouvel acte inique. Au retour d’une expédition fructueuse, il apprend ce qui vient de se dérouler entre David et Abner. Il s’évertue d’abord à discréditer Abner auprès de David, en le traitant de fourbe : puis, sans en parler au roi, il envoie des messagers à Abner pour lui demander de rebrousser chemin, en vue d’un entretien. Celui-ci accepte sans méfiance ; Joab l’attire à part, soi-disant pour lui parler sans témoin, et il le frappe par surprise, lui aussi, au ventre : Abner meurt à Hébron (v. 27). Abishaï est présent au moment du crime et il y consent (2 Sam. 3 : 30).
            La haine de Joab envers Abner avait mûri depuis le jour où il avait tué Asçaël. Il avait sans doute aussi compris que son grand rival risquait fort de prendre sa place ; dès lors, dans son cœur, Abner était condamné à mourir !

            Plus tard, quand David apprend ce meurtre, il dit : « Je suis innocent, moi et mon royaume devant l’Eternel, à jamais, du sang d’Abner, fils de Ner : qu’il tombe sur la tête de Joab, et sur toute la maison de son père » (v. 28-29). Depuis la mort d’Abner, le roi se sent plus faible encore. Or, même si les fils de Tseruia étaient « trop durs » pour lui (v. 39), ses ressources en Dieu étaient inchangées. David avait voulu, bien à tort, s’appuyer sur un homme qui n’était même pas un croyant. Les plans du roi sont déçus (Lam. 3 : 37). Pourquoi cesser de s’appuyer sur Dieu seul (Ps. 52 : 1, 6-7) ? Souvent, David n’a pas su choisir ses amis ; à ce propos, chacun se souviendra sans doute d’Akhitophel. Son « attachement » à Abner est surprenant aussi.

            Les funérailles d’Abner ont lieu à Hébron, un sanctuaire très connu en Israël. David veut absolument montrer à tout le peuple qu’il tenait Abner en grande estime. « Le roi éleva sa voix et pleura au sépulcre d’Abner ; et tout le peuple pleura » (v. 32).
  

Un appel solennel à nos consciences !

            Abner, entré si brusquement dans l’éternité, n’a jamais, semble-t-il, compris combien sa misère morale était grande. De ce fait, il ne s’est jamais tourné, repentant, vers Dieu. Sa fin subite peut être la part de chaque homme ! Dans quelle condition spirituelle paraîtrons-nous devant Dieu ? Il faut en chemin, sans attendre, se mettre en règle avec Lui (Matt. 5 : 25).
            David a une attitude bien différente quand il tombe, hélas, dans une grande faute. Il la confesse à Dieu : « Contre toi, contre toi seul, j’ai péché, et j’ai fait ce qui est mauvais à tes yeux ». Puis, humblement, il l’implore : « Purifie-moi du péché … et je serai pur ; lave-moi et je serai plus blanc que la neige » (Ps. 51 : 4, 7).
            Tous
les hommes sont, comme David, des pécheurs devant Dieu et doivent le confesser avec humilité (1 Pier. 5 : 6). Il est prêt à leur accorder son pardon, sur la base de l’œuvre de Christ à la croix.
            Lecteurs déjà croyants, n’oublions pas que les sujets d’humiliation ne manquent pas. Reconnaissons-le devant Dieu : nos manquements personnels, nos disputes entre frères et parfois même nos divisions, sont indignes d’enfants de Dieu. C’est un mauvais témoignage rendu devant ce monde ; le Seigneur nous appelle à rester unis autour de Lui.
            La plupart pensaient sans doute alors - comme David - qu’Abner était vraiment un « grand homme » ! N’avait-il pas montré une certaine sagesse ? Elle était, croyons-nous, « terrestre, animale, diabolique » (Jac. 3 : 15). Il avait des qualités humaines, des talents diplomatiques. L’homme regarde à l’apparence, Dieu « regarde au cœur » (1 Sam. 16 : 7).

            C’est à de telles personnes « haut placées » dans la société que l’on réserve en général des funérailles à grand spectacle ; de beaux discours sont prononcés avec le but avoué de glorifier l’homme. Une partie du « service » peut prendre un caractère « religieux » ; on le confie à un homme d’église de haut rang qui officie, de préférence, dans un édifice religieux majestueux. Mais cet « homme » tient rarement compte dans son homélie de ce que l’entourage du défunt a pourtant dû constater : cet homme avait-il  une relation vivante avec Dieu ? Quelle différence avec un ensevelissement aussi simple que celui d’Etienne, à la suite de sa lapidation ! « Des hommes pieux emportèrent Etienne pour l’ensevelir et menèrent grand deuil sur lui » (Act. 8 : 2). Chaque croyant ne devrait-il pas souhaiter que son propre ensevelissement, s’il doit passer par la mort, ressemble à celui d’Etienne ?
            La Parole de Dieu déclare : « Il est réservé aux hommes de mourir une fois, - et après cela le jugement » (Héb. 9 :27). Ceux qui sont restés dans leurs péchés comparaîtront tous devant le « grand trône blanc ». Ils y seront jugés selon leurs œuvres (Es. 64 : 6). Leur nom n’étant pas trouvé écrit dans le livre de vie, ils seront ensuite jetés dans l’étang de feu (Apoc. 20 : 12 -15).

            Découvrant peut-être, chers lecteurs, ces importantes vérités, répondez sans plus tarder aux appels de la grâce de Dieu. Il a voulu nous donner « un avenir et une espérance » (Jér. 29 ; 11). Or la fin du jour de la grâce est proche ! Ne restez plus indifférents devant votre sort éternel - comme Abner et ceux qui lui ressemblent. Ne perdez pas votre temps, comme cet homme insensé, à servir vos intérêts sur cette terre. Ayant de quoi nous nourrir et étant vêtus, soyons reconnaissants. Chacun doit quitter la terre, sans rien emporter de ce qu’elle contient.

 
                        Réponds sans plus tarder au Sauveur qui t’invite ;
                        Viens goûter le bonheur qu’Il donne à ses élus ;
                        Réponds dès aujourd’hui, car le temps passe vite…
                                      Crois en Jésus !
 
                        Accepte le pardon, le salut et la vie,
                        Qu’on trouve par la foi dans son sang précieux ;
                        Suis-Le donc ici-bas sur la route bénie
                                     Qui mène aux cieux !
 

            « Nous (vous) supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui ». (2 Cor. 5 : 20-21).

             

                                                           Ph. L                                         le 12. 11. 11