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Bonheur dans le couple et dans la famille (1)


« Mettez ces miennes paroles dans votre cœur et dans votre âme... afin que vos jours et les jours de vos fils, sur la terre... soient multipliés comme les jours des cieux qui sont au-dessus de la terre » (Deut. 11 : 18-21).

        Dans la société occidentale christianisée, la prétendue libéralisation des mœurs actuelle a pour résultat alarmant un abandon grandissant des valeurs morales que Dieu a confiées à l’homme (Rom. 1 : 28). Mépris du mariage, divorce, adultère et avortement sont désormais courants ; on n’y fait plus guère attention. Nous sommes devenus une société de meurtriers et d’adultères et cela nous dérange à peine !

            Pourtant le nombre de divorces enregistrés n’est que la partie visible de l’iceberg. Dans combien de ménages existant certes encore sur le papier, ne vit-on pas chacun de son côté ou même en opposition ? Hélas, de si navrantes situations existent aussi chez des croyants, et plus souvent qu’on ne le pense. On ne peut ni ne veut divorcer, mais l’on n’a plus rien à se dire.

            C’est Dieu lui-même qui a placé l’amour dans le cœur de l’homme et de la femme, mais, comme tout autre don, sa créature humaine a aussi corrompu celui-là. En 2 Timothée 3 : 3-5, nous lisons que « les derniers jours » seront des « temps difficiles » où les hommes seront « sans affection naturelle ». L’amour naturel, placé dans nos cœurs par Dieu, est profané et la conséquence en est un égoïsme caractéristique. Qui peut alors s’étonner qu’un mariage sur trois aboutisse au divorce ?

            Avoir des jours « comme les jours des cieux », c’est-à-dire marqués du caractère du ciel, est un bonheur qui nous est offert encore aujourd’hui dans le mariage et dans la famille : nous porterons un reflet du bonheur du ciel si nous obéissons à ce que Dieu dit dans sa Parole. Il dépend de nous de désirer connaître ce bonheur.

            En nous servant du récit de la vie d’une famille dans l’Ancien Testament et de quelques principes tirés du Nouveau Testament, nous désirons nous occuper de ce sujet de plus près.

 
 
La famille de Manoah (Juges 13-16)
 

                        Un couple pieux dans un temps de déclin

            Manoah et sa femme - dont le nom ne nous est pas donné - vivaient à une époque moralement comparable à la nôtre. Il est écrit : « Et les fils d’Israël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Eternel » (Jug. 13 : 1). Lorsque chacun fait ce qui est bon à ses yeux au milieu du peuple de Dieu (17 : 6 ; 21 : 25), c’est toujours « ce qui est mauvais aux yeux de l’Eternel ». C’est la septième fois que cette expression revient dans le livre des Juges. Chaque fois, Dieu avait dû châtier son peuple, et chaque fois, ils avaient alors crié à l’Eternel. Il avait entendu et était intervenu en leur faveur. Mais ce cri vers Dieu fait défaut en Juges 13 : le peuple se trouvait sous le pouvoir des Philistins et s’en était accommodé. En est-il autrement aujourd’hui dans la chrétienté ? Les hommes vivent dans le mal et l’aiment ainsi, sans désirer autre chose. Et qui portera les conséquences de cette impiété ? Ce seront les enfants.

            Au milieu de ce peuple caractérisé par la volonté propre, il y a un couple pieux que Dieu peut regarder avec satisfaction, Manoah et sa femme. Son nom signifie « don, présent », ou encore « lieu de repos ». Manoah était un don de Dieu pour son épouse, et réciproquement, comme chaque mari doit l’être pour son épouse et aussi chaque épouse pour son époux. Quand les conjoints se considèrent ainsi mutuellement, il en résulte une heureuse communion.


                        Instructions pour la mère

            Dieu a quelque chose d’important à communiquer à chacun d’eux et Il commence par s’adresser au plus faible, à la femme. L’Ange de l’Eternel lui apparaît et lui donne une merveilleuse promesse, celle d’un fils. Et en même temps, Il lui indique comment elle aurait à se conduire. Nous trouvons ainsi, dans les instructions de l’Ange à cette femme, la ressource valable aussi pour nous quand nous nous demandons comment nous conduire au milieu de la ruine de la chrétienté. Elle tient en une simple expression : la séparation du monde et du mal. Il est remarquable que Dieu ne commence pas par ce que le jeune garçon devrait faire ou éviter, mais Il instruit la future mère avec précision quant à sa propre conduite et cela sur deux points : elle ne devait boire ni vin ni boisson forte, elle ne devait rien manger d’impur.

            Le futur nazaréat de l’enfant devait ainsi déjà caractériser sa mère ! Le vin et les boissons fortes sont ici, comme dans d’autres passages de l’Ecriture, une image de la joie terrestre. Le croyant qui recherche la compagnie des incrédules et partage leurs joies n’en rapportera pas des influences pieuses dans son foyer ; son bonheur dans le Seigneur en sera altéré et les enfants en souffriront. Dieu dit ailleurs : « Le vin est moqueur, et la boisson forte est tumultueuse, et quiconque s’y égare n’est pas sage » (Prov. 20 : 1). Il n’est certes pas étonnant de lire que les hommes du monde sont « amis des voluptés plutôt qu’amis de Dieu » (2 Tim. 3 : 4), mais il devrait en être autrement de nous, croyants. Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ et c’est en cela même que nous avons à trouver notre joie.

            La seconde instruction : « ne rien manger d’impur » contient également un enseignement important pour aujourd’hui. Manger quelque chose d’impur signifie s’occuper de choses mauvaises. David avait épousé une femme qui avait un théraphim (1 Sam. 19) et peut-être le savait-il ; Rachel, femme de Jacob, vola et cacha dans sa tente les théraphims de son père et son mari ne le savait pas (Gen. 31). Moralement parlant, ces deux femmes nourrissaient leur esprit de quelque chose d’impur et les conséquences en furent désastreuses.

                        Se nourrir de la Parole de Dieu et non des choses du monde

            Dieu met l’accent sur l’influence qu’une mère de famille exerce, plus encore que le père, dans son foyer sur ses enfants, selon qu’elle se nourrit de la Parole de Dieu ou des choses du monde. « Car ceux qui sont selon la chair ont leurs pensées aux choses de la chair ; mais ceux qui sont selon l’Esprit, aux choses de l’Esprit » (Rom.  8 : 5). Si les choses du monde - romans, revues diverses, musique, sport, radio, télévision - sont la nourriture quotidienne de nos âmes, nous nous plaçons sous l’influence impure du monde. Nous en arriverons inconsciemment à adopter sa manière de penser et d’agir, dans nos vies, et, ce qui est pire encore, dans l’assemblée de Dieu : « la pensée de la chair est la mort, mais la pensée de l’Esprit, vie et paix » (Rom. 8 : 6). Le Seigneur connaît les tristes conséquences, les chagrins et les pleurs dans beaucoup de familles où ces choses sont entrées (Marc 4 : 19). L’un des plus grands théraphims de notre temps est certainement la télévision. 1 Jean 5 : 21 a toute son actualité : « Enfants, gardez-vous des idoles » ; c’est le dernier avertissement de Jean dans sa première épître. A l’insu de son mari, Rachel conservait les théraphims et y attachait de la valeur. Jacob, ignorant qu’elle les avait subtilisés à son père, se laissa aller à la colère et dit à Laban : « Qu’il ne vive pas, celui auprès duquel tu trouveras tes dieux ». Or Rachel mourut peu après. L’attitude de Jacob nous rappelle le danger de laisser agir la colère et de prononcer des propos inconsidérés.

            C’est pourquoi, au lieu d’occuper notre esprit sans discernement et de nous exposer ainsi à ce qui est impur, nous devrions nous nourrir d’aliments sains. Nous trouvons cette nourriture dans la Parole de Dieu : « Désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait de la Parole, afin que vous croissiez par lui à salut (1 Pier. 2 : 2). En chaque enfant, dès sa naissance, nous voyons ce besoin vital se manifester et Dieu nous donne là un enseignement pratique. Une nourriture saine est nécessaire à la santé, à la croissance, à l’équilibre, et nous en avons besoin dans ces jours de ruine.

                        Confiance et communion entre les époux

            Nous venons de considérer une des principales causes de dégradation dans les couples chrétiens, qui consiste à cacher quelque chose à son conjoint, plutôt que d’être droit et sincère l’un envers l’autre et devant Dieu ; or selon la pensée divine, le mari est le chef de famille. Rien ne devrait se faire sans son accord ni à son insu. La funeste habitude de dissimuler entre époux influencera fâcheusement les enfants. Jacob, « celui qui supplante », dissimula et trompa son entourage. A leur tour, dix de ses fils devinrent des imposteurs et portèrent partout avec eux le fardeau de leur imposture pendant vingt-deux ans.

            Que fait, au contraire, la femme de Manoah après l’apparition de l’Ange ? Elle ne va vers personne d’autre que son mari. Cela prouve qu’elle a pleine confiance en lui. Bienheureuses sont les épouses qui peuvent se confier entièrement en leur mari, avec lequel elles peuvent tout partager ! Et Manoah est aussi un exemple pour nous. Que fait-il ? Il se tourne vers Dieu et prie. Il met ainsi en évidence la relation habituelle qu’il vit avec son Dieu. Et nous, maris, connaissons-nous cette communion pratique, cette relation suivie avec le Seigneur ?

            Manoah sent sa responsabilité, et il la partage avec sa femme. Il ne demande pas : « Que l’homme de Dieu vienne encore vers moi », mais il associe avec lui son épouse en disant : « Ah, Seigneur ! que l’homme de Dieu que tu as envoyé, vienne encore vers nous, je te prie, et qu’il nous enseigne ce que nous devons faire au jeune garçon qui naîtra » (13 : 8). Nous trouvons ici l’harmonie dans le couple relativement à l’éducation des enfants. Cette éducation n’est pas seulement l’affaire de l’un des parents, mais concerne père et mère ensemble. Ceux-ci devraient avoir une même pensée sur les questions d’éducation, et rechercher pour cela dans la prière la sagesse nécessaire.

            A cet égard, Isaac et Rebecca sont pour nous un sérieux avertissement : Isaac aimait Ésaü et Rebecca aimait Jacob (Gen. 25 : 28). Il n’aurait pas dû en être ainsi ; ces préférences et ce désaccord eurent des conséquences humiliantes. Ils durent en récolter les fruits amers, pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Parents, notre conduite marque et détermine dans une large mesure celle de nos enfants. Si elle est injuste, selon les pensées de la chair, pensons-nous que nos enfants éprouveront de la joie au sein de la famille ? Ils nous observent et tireront de notre comportement des conclusions pour eux-mêmes, pour le bien comme pour le mal. L’obéissance des parents à la Parole introduit la bénédiction de Dieu sur toute la famille. Certes nous dépendons de la grâce du Seigneur, mais elle ne nous dégage en rien de notre responsabilité d’être des exemples d’obéissance et d’attachement au Seigneur.

            Un autre danger, auquel les femmes sont plus exposées, c’est d’en venir à aimer leurs enfants plus que leur mari. En Tite 2 : 4, l’ordre dans lequel les jeunes femmes sont exhortées à l’activité de l’amour est digne d’attention : le mari, puis les enfants. Si l’ordre selon Dieu est inversé, le déséquilibre est introduit avec toutes ses conséquences négatives.

            Manoah et sa femme montrent leur promptitude à obéir à la parole de Dieu et c’est là le secret d’une vie de famille bénie. Si nous désobéissons, Dieu ne peut que s’opposer à nous, bien que nous soyons ses enfants ; le chemin de la désobéissance est celui du péché, et « la face de l’Eternel est contre ceux qui font le mal » (Ps. 34 : 16).


                        Réponse de Dieu à la foi

            Dieu exauça la prière de Manoah et apparut une seconde fois. A la question sur la règle du jeune garçon, l’Ange de l’Eternel répète une fois encore ce qui concerne la conduite de la mère. Manoah demande alors à l’Ange de l’Eternel quel est son nom, afin de l’honorer (13 : 17). L’honneur dû au Seigneur devrait aussi avoir toujours la première place dans nos vies. La réponse de l’Ange de l’Eternel est saisissante : « Pourquoi demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux » (v. 18). Cette déclaration conduit nos pensées à Esaïe 9 : 6 où l’Esprit prophétique présente le Seigneur Jésus en ces termes : « On appellera son nom : Merveilleux, Conseiller, Dieu Fort, Père du siècle, Prince de paix ». Ainsi, c’est lui-même, le Merveilleux, qui se tenait devant Manoah ! Et pour nous aussi, maintenant, ce merveilleux Seigneur s’occupe de nous, prend du temps afin de nous aider dans nos difficultés, nos luttes, nos détresses. Et ce qu’Il fait est aussi merveilleux, comme lui-même. Ensuite, lorsque Manoah a apporté un sacrifice, c’est dans la flamme de l’autel que l’Ange de l’Eternel monte vers le ciel (v. 20). Il reconnaît Celui à qui il avait eu affaire, ce qui le remplit d’effroi et de la crainte de la mort. On peut voir alors quel précieux don était pour lui cette épouse. Elle avait plus de discernement spirituel que son mari et lui fut de bon conseil. Dieu a voulu donner à l’homme une aide qui lui corresponde ; bienheureux celui qui a une telle aide et l’estime hautement !

            Ne faisons-nous pas chaque jour l’expérience que nos épouses nous aident ? Elles peuvent le faire autant dans les choses spirituelles que matérielles. Sommes-nous disposés à recevoir un conseil spirituel lorsque nous discernons qu’il vient de Dieu ? Un autre point encore est d’être reconnaissants pour l’aide apportée par nos épouses. Savons-nous le leur exprimer ? Nous remercions Dieu chaque jour pour la nourriture, mais rendons-nous aussi grâces pour l’épouse qu’Il nous a donnée, et pour son dévouement de chaque instant ? Nous y sommes souvent indifférents, ou bien nous l’acceptons comme quelque chose de tout naturel. Or l’épître aux Colossiens nous exhorte à la gratitude dans chacun de ses chapitres ; et les maris reconnaissants sont des chrétiens heureux, car ils sont conscients des bienfaits de Dieu.


                        Naissance et croissance de Samson

            « Et la femme enfanta un fils » (13 : 24a). Elle l’appela Samson, ce qui signifie « homme du soleil ». Qui est le soleil ? Au Psaume 84 : 11, nous lisons : « L’Eternel Dieu est un soleil et un bouclier ». Oui, le Seigneur est ce soleil et en Lui nous trouvons lumière et protection pour notre vie. De plus, c’est aussi un symbole de force : « Que ceux qui t’aiment soient comme le soleil quand il luit dans sa force ! » (5 : 31). Pour sauver son peuple, Dieu n’avait jusqu’alors suscité aucun homme qui fût caractérisé par la force physique comme le fut Samson. La Parole insiste d’une manière impressionnante sur ce caractère.

            Ensuite l’Esprit de Dieu souligne : « l’enfant grandit » (v. 24b). Il grandit parce qu’il reçut une nourriture conforme aux instructions de l’Ange, une nourriture qui correspondait à la séparation déjà pratiquée par sa mère. C’est une question sérieuse pour chacun de nous : quelle nourriture apportons-nous à nos enfants ? Avons-nous une parole de la part du Seigneur Jésus pour eux quand nous sommes ensemble au repas en famille, puis le soir lors de la lecture de la Parole de Dieu ? Relisons ce que Dieu dit en Deutéronome 6 : 7 : « Ces paroles que je te commande aujourd’hui... tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras par le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ». Et ces exhortations sont répétées encore une fois au chapitre 11 (v. 19). De quelle manière aussi mettons-nous la Parole à la portée de nos enfants ? La lisons-nous sans l’expliquer ? Alors elle sera souvent peu compréhensible et peu profitable. L’essentiel, c’est que nous puissions tirer de la portion lue de la nourriture spirituelle pour nos enfants. Moins ils en reçoivent, plus ils seront exposés aux ruses du diable qui cherche à les faire tomber. Régulièrement et autant que possible, saisissons l’occasion de leur faire aimer la Parole de Dieu et d’en mémoriser ensemble des versets qu’ils peuvent bien comprendre.

            Avec tristesse, il faut constater que de nombreux enfants de familles chrétiennes sont élevés dans l’ignorance des pensées de Dieu. Serons-nous étonnés qu’ils s’en aillent dans le monde si nous ne leur avons pas donné de nourriture spirituelle ? Commençons donc très tôt à leur faire connaître la grandeur de la personne du Seigneur Jésus et plus tard ils ne s’éloigneront pas de lui. Les fils d’Israël avaient négligé de raconter à leurs enfants les merveilles que Dieu avait opérées en les tirant hors d’Egypte. Quelle en fut la conséquence ? Nous lisons : « après eux, se leva une autre génération qui ne connaissait pas l’Eternel, ni l’œuvre qu’il avait faite pour Israël » (2 : 10). Se pourrait-il que nos enfants appartiennent à cette « autre génération » ?

            On entend dire parfois que c’est le rôle de l’école du dimanche. Elle est certes utile, mais ne libère jamais les parents de leur propre responsabilité. C’est notre privilège d’ailleurs, en tant que parents, d’enseigner nous-mêmes nos enfants afin qu’ils fassent des progrès, étant enracinés en Christ. Un arbre ne résistera à toutes les tempêtes que s’il est profondément enraciné, puisant sa nourriture dans un sol favorable. Dieu aimerait nous rendre tous semblables à de tels arbres, à chaque génération.

            Il est très important, sans aucun doute, de prier pour le salut de nos enfants, mais notre service ne se limite pas à cela. Si nous ne leur donnons pas la nourriture spirituelle, nous ne serons pas efficaces ; l’un ne va pas sans l’autre. Tous, parents et enfants, nous avons besoin chaque jour de nous laisser diriger par la Parole de Dieu.

 
                        La vie de Samson

            Considérons maintenant quelques circonstances de la vie de Samson. Il prit un bon départ : « Et l’Esprit de l’Eternel commença de le pousser à Mahané-Dan, entre Tsorha et Eshtaol » (13 : 25). La signification de ces noms nous éclaire. Tsorha signifie : « ville des frelons ». Et Dieu avait bien envoyé les frelons pour chasser l’ennemi devant les fils d’Israël (Ex. 23 : 28 ; Deut. 7 : 20 ; Jos. 24 : 12). Ceux-ci devaient apprendre ainsi que la force vient de Dieu seul. Eshtaol s’interprète « prière, demande » et nous rappelle la dépendance. Mahané-Dan est le « camp du jugement », le lieu du jugement de soi-même, le lieu où nous nous appliquons le tranchant de la Parole de Dieu. Le Seigneur ne peut nous bénir que dans un chemin où nous réalisons ces trois caractères. Ce fut le cas de Samson et il devrait en être ainsi de nous.

            Après cet heureux commencement, nous assistons avec tristesse au déclin de cet homme de Dieu, ce sont trois femmes qui vont exercer une influence humiliante dans sa vie jusqu’à sa fin dans la maison des prisonniers. Au chapitre 14, Samson descendit à Thimna et y vit une femme parmi les filles des Philistins, dont il voulut faire sa femme. Thimna signifie « portion préparée » et nous montre comment Samson se prépare ici à lui-même une première « portion » bien amère. La convoitise éveilla en lui le désir et l’amena à mépriser le conseil de ses parents, rejetant l’avertissement de son père. Dans la vie de Samson va s’accomplir ce qui est écrit en Proverbes 30 : 17 : « L’œil qui se moque d’un père et qui méprise l’obéissance envers la mère, les corbeaux du torrent le crèveront et les petits de l’aigle le dévoreront ».

            Avec quelle insistance la Parole de Dieu ne nous met-elle pas en garde contre une alliance entre un croyant et un inconverti ! Les conséquences en seront toujours funestes. Désirons-nous ardemment voir nos enfants rejeter toute pensée de s’unir avec un incrédule et les mettons-nous en garde contre un tel chemin de désobéissance ?

            Les parents de Samson montrent une certaine faiblesse, puisqu’ils descendent finalement avec lui à Thimna. Et plus tard, nous ne voyons plus que le père l’accompagner une nouvelle fois (14 : 10. Où était alors la mère ? N’était-elle plus d’accord et, conséquente, montrait-elle ainsi, par son refus d’accompagner son mari, sa désapprobation du chemin d’égarement de son fils ? Nous ne le savons pas. Quoi qu’il en soit, et malgré l’harmonie qui doit nous caractériser entre époux, il peut y avoir des situations où nous ne devons accepter aucun compromis douteux. La volonté de Dieu doit toujours s’imposer à nos consciences et à nos cœurs.

            Au début du chapitre 16, nous voyons Samson entrer chez une prostituée. Même un serviteur de Dieu - ici un juge d’Israël - peut tomber dans un tel égarement dont nous ne devons pas sous-estimer le danger. Dieu dit qu’il jugera les fornicateurs et les adultères (Héb. 13 : 4) et, dans les voies gouvernementales du Seigneur, Samson devra porter les effets d’un tel jugement. Enfin Delila fut la troisième femme dans la vie de Samson. Il n’avait apparemment rien appris à ses propres dépens jusqu’à ce que ses sept tresses gisent sur le sol. L’emblème de sa consécration était détruit, la source de sa force perdue. Ses yeux furent crevés et plus jamais « l’homme du soleil » ne revit la lumière. Pourquoi ? Parce qu’il avait marché dans des chemins de propre volonté et qu’il avait refusé d’écouter. Six fois, nous lisons à son sujet : « il descendit ». Il est aussi solennel de constater que, dans son gouvernement, Dieu lui retire ce qui a été un piège pour lui, c’est-à-dire ses yeux. N’avait-il pas dit : « j’ai vu... elle plaît à mes yeux» (14 : 2-3). Que son exemple nous serve d’avertissement !

            En lisant le dernier paragraphe de l’histoire de Samson, avons-nous remarqué où, tombé entre les mains de ses ennemis, il dut passer le reste de ses jours ? A Gaza, lié de chaînes dans la maison des prisonniers, où il tournait la meule ! Dépouillé de sa force extraordinaire, avec le peu qui lui en restait, il servait ses ennemis sur lesquels il avait remporté tant de victoires. Or c’est précisément là, à Gaza, qu’au commencement, déjà sur un chemin de propre volonté, il avait saisi les battants de la porte de la ville, arraché les deux poteaux avec la barre et les avait portés sur ses épaules jusqu’au sommet de la montagne qui est en face de Hébron (16 : 3). Pourquoi, dans ce contexte, le Saint Esprit attire-t-il notre attention sur Hébron ? Samson aurait dû se rappeler qu’autrefois, ses ancêtres avaient vécu là dans une communion heureuse et bénie avec leur Dieu. Qu’en était-il maintenant du serviteur de Dieu, du juge d’Israël ? Combien il avait méprisé la communion avec son Dieu et dans quelles profondeurs de péché il avait été entraîné !

            Samson avait récolté ainsi les fruits amers de sa conduite sous le gouvernement divin ; toutefois, dans sa miséricorde, l’Eternel ne l’abandonna pas. C’est dans la mort qu’il lui donna sa plus grande victoire. Quel Dieu que notre Dieu ! Vivant, Samson était descendu, toujours plus bas ; mort, « ses frères... le remontèrent et l’enterrèrent entre Tsorha et Eshtaol, dans le sépulcre de son père Manoah. Et il avait jugé Israël vingt ans » (v. 31).

            Son sépulcre fut là où son service avait commencé. La fin de son histoire évoque les noms symboliques de son début : la puissance de Dieu (Tsorha), la dépendance (Eshtaol) et le jugement de la chair (Mahané-Dan). Si Samson avait gardé tout cela dans son cœur, son service n’aurait pas eu une fin si prématurée.

 

            Voulons-nous placer notre vie personnelle et de famille sous la bénédiction de Dieu ? Nos jours seront-ils « comme les jours des cieux qui sont au-dessus de la terre » (Deut. 11 : 21) ? Alors, gardons les enseignements de sa Parole. Il désire nous voir heureux. C’est à nous de choisir si nous voulons connaître une vie de famille heureuse ou si nous voulons que nos foyers fassent partie de tous ceux qui ont fait naufrage.

                                                                                                                                                                                                                                                                  D’après E. W. Bremicker

 
A suivre